Soutenez

Movember: bien plus qu'une simple moustache

Pauline Anderson - Métro Canada

Si vous voyez un grand nombre d’hommes au visage velu ce mois-ci, ne vous inquiétez pas. Ils se font simplement pousser une mou­stache, du modèle chevron au guidon de vélo, en passant par la moustache extravagante à la Fu Manchu, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de collec­te de fonds pour la recherche sur la santé masculine, en particulier sur le cancer de la prostate. Ces «Mo Bros» ont pour mission d’informer les hommes des risques que pose ce cancer pour leur santé et d’accroître les chances qu’ils se prêtent à un dépistage précoce pour augmenter leurs  chances de guérison. 

Près de 119 000 Canadiens y ont participé l’an dernier. Ces derniers et leurs alliés ont recueilli 22 300 000 $. Cette année, des politiciens, dont Mike Layton (le fils de Jack Layton) et Justin Trudeau (le fils de Pierre Elliott Trudeau), et des célébrités, dont l’ancien joueur de hockey Wendel Clark, partageront leur «amour pour la moustache».

Les fonds recueillis en no­vembre serviront à financer la recherche sur le cancer de la prostate ainsi que les services offerts aux hommes atteints de cette maladie et à leur fa­mille, précise Rebecca von Goetz, première vice-présidente de Cancer de la prostate Canada. L’organisation lancera un numéro 1 800 pour mettre des outils à la disposition de ces hommes, y compris de l’information sur les groupes de soutien de leur région.

Cancer de la prostate: des chiffres inquiétants
Moins de la moitié des Canadiens vont régulièrement chez le méde­cin, selon une enquête, et presque 25 % des hommes n’ont subi aucun examen de santé depuis 5 ans au moins. Les hommes attendraient que leurs symptô­mes s’aggravent avant de consulter un médecin.

Les femmes sont davantage au courant de leur état de santé global, notamment parce qu’elles prennent très jeunes l’habitude d’aller chez le médecin tous les ans pour subir un test Pap. Les hommes n’ont cependant pas cette habi­tude, d’après le Dr Jonathan Kerr, un médecin de famille qui pratique à Belleville, en Ontario. «En général, les jeunes hommes en santé de 15 à 35 ans ne vont pas chez le médecin, si bien que se mettre à y aller est pour eux un peu étrange et suscite un malaise», soutient-il. Il ajoute que les jeunes ne vont chez le médecin que s’ils se sentent très malades ou s’ils se cassent un membre. 

Selon Rebecca von Goetz, première vice-présidente de Cancer de la prostate Canada, tous les hommes devraient subir un test de dépistage de l’antigène prostatique spécifique (APS) de base tous les 5 ans à compter de 40 ans et un test annuel de dépistage de l’APS ainsi qu’un toucher rectal à partir de 50 ans. Elle ajoute que le dé­pis­tage devrait commencer plus tôt s’il y a des antécédents familiaux de cancer de la prostate (le père, le frère ou le fils du patient a reçu un diagnostic de cancer de la prostate) ou si l’homme est d’origine africaine ou caribéenne.

Si les tests confirment la présence de cellules cancéreuses, la prochaine étape consiste à discuter avec le médecin d’un traitement ou de l’appro­che de l’attente vigilante, qui comprend une surveil-lance attentive et le trai­-tement des symptômes dès qu’ils apparaissent. «Il s’agit essentiellement d’une discussion collaborative entre le médecin et le patient sur la prise en charge du cancer de la prostate», explique Mme von Goetz.

Cette année, à 46 ans, Alex Baumann, médaillé d’or olympique en nage, a reçu un diagnostic de cancer de la prostate. À la suite d’une discussion avec son médecin et les membres de sa famille, il a décidé de recourir à la chirurgie. À son avis, le test APS est vital pour tous les hommes.

Mesdames
Les femmes jouent un rôle capital en incitant leur partenaire à recevoir régulièrement des soins médicaux. Voici quelques conseils des Drs Jonathan Kerr et Mel Borins :

  • Essayez de «normaliser»  l’expérience. Inscrivez-la dans le contexte d’une démarche courante mais cruciale de santé.
  • Rappelez à votre partenaire qu’il devrait faire attention à sa santé non seulement pour lui-même, mais aussi pour le reste de sa famille.
  • Prenez un rendez-vous chez le médecin pour votre partenaire et rappelez-le-lui régulièrement.
  • Proposez-lui d’aller chez le médecin avec lui et de déjeuner avec lui par la suite.
  • Faites part de vos préoccupations quant à la santé de votre partenaire à votre médecin commun, qui pourra ensuite soulever la question si votre partenaire «oublie».
  • Rappelez-lui délicatement ses antécédents familiaux. Si, par exemple, son père a souffert du cancer du côlon, indiquez-lui que le moment est peut-être venu de demander à son médecin de procéder à des tests de dépistage.

Pour plus de détails, visitez le site de Movember.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.