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Quand l’obésité fait maigrir les rangs de l’armée

Photo: Getty
Elisabeth Braw - Metro World News

L’obésité a atteint des proportions telles que l’armée et la police américaines ont du mal à recruter leurs effectifs.

Récemment, Mike Harper a croisé la femme d’un ami policier sur la rue à Dallas. «Elle m’a dit qu’elle s’inquiétait de la sécurité de son mari parce que les collègues souffraient de surpoids.» Cette dame a de bonnes raisons d’être inquiète. Bien que les officiers américains soient censés être plus en forme que la moyenne des Américains, une étude rapporte qu’ils sont, dans les faits, moins en santé que la moitié de leurs concitoyens. «Ils doivent être capables de courir et de ramper», indique Mike Harper, un éducateur physique de l’Institut Cooper de Dallas responsable des programmes de mise en forme pour les policiers et les militaires. «Ce ne sont pas des tâches qu’ils doivent faire tous les jours, mais c’est primordial qu’ils puissent les accomplir. C’est comme manier une arme à feu.»

Et les policiers ne sont pas les seuls à accuser un problème de poids. Selon le lieutenant Mark Hertling, pas moins de 75 % des civils qui souhaitent intégrer les rangs de l’armée américaine sont refusés en raison de leur poids. Et «des 25 % qui restent, 65 % ne passait pas l’examen physique le premier jour, explique-t-il. Les jeunes qui entrent dans nos rangs ne peuvent pas courir, sauter, culbuter ni rouler – toutes des choses que nous attendons d’un soldat en situation de combat.»

Selon le centre américain de statistiques sur la santé (US National Center for Health Statistics), le pourcentage des hommes qui ne peuvent faire leur service militaire en raison de leur poids a doublé entre 1959 et 2008. Le pourcentage des femmes dans la même situation, lui, a triplé.

Les chercheurs prédisent qu’une augmentation de 1 % de la masse corporelle nationale disqualifierait plus de 850 000 hommes et quelque 1,3 million de femmes du service militaire. Pourtant, même si Hollywood dépeint des soldats au corps sculpté au couteau, l’examen physique réservé aux recrues est étonnamment facile. «Le test comprend 50 tractions, 50 redressements assis et une course de 2,4 km en moins de 10 minutes», indique Stew Smith, un ancien Navy SEAL qui dirige une compagnie destinée à la remise en forme des soldats et des policiers.

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Les forces armées et les autorités policières travaillent sérieusement à améliorer la condition physique de leurs effectifs, engageant des compagnies comme celle de Stew Smith ou l’Institut Cooper pour entraîner leur personnel. D’autres, comme l’armée britannique, ont même développé des applications pour aider les candidats à se mettre en forme. Et plusieurs anciens soldats ont vu des occasions d’affaires dans les centres de remise en forme. Mais les applications ne feront pas de différence, selon M. Smith. «La police et l’armée font de leur mieux avec ce que la société leur amène : c’est donc un problème qui concerne la société entière. Une population qui lutte pour joindre les deux bouts continuera à manger de la malbouffe si celle-ci est la nourriture la plus abordable.»

Maigrir pour son poste
Ces dernières années, la Russie a refaçonné ses forces policières dans un effort pour améliorer leur image. Cela inclut la chasse à l’obésité chez les officiers. «Les gros et les paresseux ne seront plus tolérés», a averti en 2011 l’ancien ministre de l’Intérieur, Rashid Nourgaliev.

Résultat : les forces policières ont littéralement maigri de 20 %. Les officiers doivent maintenant passer de nouveaux tests physiques, et ceux qui y performent le mieux gagnent une augmentation salariale.

Pour montrer que les policiers peuvent réduire leur poids, un directeur de police a souligné l’effort d’un de ses collègues pour obtenir un nouveau poste. «Je connais un chef de police qui a perdu 10 kg en une semaine pour avoir l’emploi», a dit Alexeï Lapin, chef de la police de la région de Rostov.

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​L’ancien soldat américan Stew Smith entraîne des recrues pour améliorer leur forme physique./​Stew Smith

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