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Déficience intellectuelle: combattre les attitudes paternalistes

Photo: Collaboration spéciale

Les Québécois perçoivent les personnes vivant avec une déficience intellectuelle de façon beaucoup plus positive que par le passé, mais les attitudes paternalistes sont encore un obstacle à leur autonomie.

Marie-Ève Lachance travaille au restaurant Juliette et Chocolat, elle fait des activités bénévoles, elle voyage à l’étranger et elle aspire à vivre en appartement. La jeune femme de 30 a pourtant une déficience intellectuelle légère.

«C’était hors de question pour moi de rester sur l’aide sociale. Je voulais vraiment travailler et faire mon bout de chemin», affirme Mme Lachance.

La détermination de Mme Lachance et l’aide de certains proches lui ont permis de voguer vers ses rêves et d’enlever les bâtons qu’on lui a mis dans les roues. Malgré que tous n’étaient pas d’accord avec sa démarche à l’emploi. Plus jeune, elle avait aussi été victime d’intimidation à l’école.

Selon Christine Fortier, chargée de projet à l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle, les regards envers les personnes qui ont des déficiences intellectuelles peuvent encore être méprisants ou remplis de pitié. Souvent, ils se font aussi considérer comme des enfants et leurs capacités sont sous-estimées. «Une personne a déjà été offusquée parce qu’un de mes groupes faisaient du bénévolat», rapporte Mme Fortier.

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«Malgré leur déficience, ils se rendent compte de ces regards-là et ça les blesse, signale Mme Fortier. Ça a un impact sur leur confiance personnelle et leur volonté de participer socialement.»

Il y a donc du travail de sensibilisation à faire. Des évènements comme la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle et les films comme «Gabrielle» seraient encore nécessaires. De son côté, Mme Lachance remarque que les gens deviennent plus ouverts lorsqu’ils la côtoient. «Je sensibilise mon équipe de travail», estime-t-elle.

Étude: les perceptions des Québécois décortiquées

Des chercheurs ont évalué l’an dernier le niveau d’inconfort, de tendresse, de connaissance et d’interaction du public face à la déficience intellectuelle. Pour ce faire, ils ont effectué un sondage auprès de 1600 participants de 18 ans et plus, basé sur des entrevues téléphoniques de 20 minutes.

«Il y a vraiment une évolution positive par rapport aux études antérieures», remarque Diane Morin, titulaire de la Chaire sur la déficience intellectuelle et troubles du comportement de l’UQAM.

Les Québécois ont toutefois encore des réserves par rapport à la consommation d’alcool des personnes avec des déficiences et le fait qu’ils aient des enfants.

Autre constatation, les jeunes et les personnes plus éduquées sont ceux qui ont les perceptions les plus positives. De l’autre côté, les hommes ont légèrement plus d’inconfort face à la déficience intellectuelle que les femmes.

Finalement, plus la déficience est lourde, plus l’attitude est négative.

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