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Les maladies cardiaques aussi une affaire de femme

On a longtemps cru que les maladies cardiaques étaient une affaire d’homme et que la population féminine en était épargnée. En réalité, les femmes ont 10 fois plus de risque de mourir de ce type de maladie que de mourir de n’importe quelle autre affection.

Les femmes sont de plus en plus attentives aux risques de développer un cancer du sein ou d’être sujettes à des problèmes d’ostéoporose. Des campagnes nationales les ont rendues vigilantes. Toutefois, l’Agence de la santé publique du Canada est formelle : les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès parmi les Canadiennes de plus de 55 ans. Plus de 35 000 femmes meurent prématurément d’un problème cardiaque chaque année, sans pour autant que le public n’ait conscience de l’ampleur du problème.

«Les femmes n’ont pas cons­cience d’être une population à fort risque, affirme le Dr Georges Honos, cancérologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Pourtant, elles sont plus chanceuses que les hommes, car elles ont plus de symptômes avant-coureurs qui devraient les alerter.»

Qu’ils prennent la forme d’une gêne au thorax, d’essoufflements, de nausées, d’une douleur dans la mâchoire ou dans le dos, des signes annon­cent bien souvent l’im­mi­nen­­ce d’un problème cardia­que. Malheureusement, les patientes ne pensent pas toujours à la manifstation de symptômes cardiaques et retardent la consultation médicale jusqu’à l’infarctus. Et il est alors souvent trop tard. «Il faut agir dès les premiers symptômes, surtout après 50 ans», insiste le Dr Honos.

Après 50 ans, les femmes courent beaucoup plus de risques de contracter une maladie du cœur. Les Québécoises vivent de plus en plus vieilles et le dérèglement hormonal dû à la ménopause les rend particulièrement vulnérables.

La ménopause se caractérise en effet par des taux plus faibles d’œstrogènes, les hormones qui contribueraient à protéger les femmes contre les problè­mes cardiaques. S’ajoute à cela l’hypertension, qui oblige le cœur à travailler plus fort que d’habitude. Quant au cholestérol et au diabète, ils augmentent au fil des années et détériorent les artères en les bouchant.

Heureusement, on peut généralement prévenir les maladies cardiovasculaires. En apportant des changements à leur mode de vie, les femmes peuvent en réduire les risques de près de 80 %. De même, avec des examens médicaux réguliers, le pire peut être évité. «Nous n’avons pas d’outils assez précis pour voir dans les artères, mais avec de bons bilans de santé, on peut prévoir les risques», précise le cardiologue.

Les jeunes aussi touchées
Aucune Québécoise n’est présentement à l’abri des maladies cardiovasculaires. Les nouvelles habitudes de vie augmentent les risques de maladies du cœur, même chez les moins âgées. Stress, tabagisme, malbouffe, inactivité, contraception orale sont autant de facteurs aggravants.

La plus jeune patiente que le CHUM ait reçue en cardiologie avait 27 ans. Malgré une excellente pratique sportive et une alimentation saine, cette jeune maman de deux enfants fumait un paquet de cigarettes par jour : cela a suffi pour qu’elle fasse un infarctus. «Les femmes sont plus indépendantes de nos jours et leur mode de vie accroît grandement les risques de développer des problèmes cardiaques, insiste le Dr Honos. Elles fument davantage et sont sujettes à l’obésité et au stress du travail et des milieux urbains.»

Des solutions

Rien n’est irréversible, affirme Francine Forget Marin, directrice des Affaires santé et recherche à la Fondation des maladies du cœur du Québec.

  • Arrêter de fumer. Lorsqu’une femme arrête de fumer, elle réduit de moitié les risques de succomber à un problème cardiaque.

  • Bien s’alimenter. En consommant de 5 à 10 portions de fruits et légumes par jour, les Québécoises peuvent avoir une alimentation saine.

  • S’accorder du temps. Si les femmes s’accordaient plus de temps et s’occupaient un peu plus d’elles, elles réduiraient de 80 % les possibilités d’être atteintes de maladies cardiaques.

  • Bouger. L’activité physique est un remède au stress et à l’aggravation des troubles du cœur.

  • Visiter son médecin. Des visites régulières chez le médecin aident à prévenir infarctus et AVC.

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