«Prendre une pause» pour prendre soin de sa santé mentale

Dans le cadre de la semaine nationale de la santé mentale, qui débute lundi, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) invite la population à «prendre des pauses».

«Pour exercer mon métier de comédien, mon cerveau n’arrête jamais, je suis toujours en train de penser à ce que je dois faire. Alors, le fait de prendre davantage de pauses, ça me rejoint beaucoup», a affirmé en conférence de presse le porte-parole et comédien, Mathieu Quesnel.

La présidente désignée du Collège québécois des médecins de famille, Maxine Dumas Pilon, constate quant à elle qu’«énormément de consultations médicales sont faites pour des symptômes de fatigue», et observe bien souvent que la cause est liée à un rythme de vie trop effréné. «Le cerveau humain n’est pas fait pour vivre à ce rythme», indique-t-elle.

L’Association souligne entre autres qu’en 10 ans, le temps hebdomadaire consacré au travail a augmenté de 3,9 heures alors que le temps libre des Québécois a diminué de trois heures.

Elle rappelle que la fatigue a un lien direct avec le stress, la dépression et l’épuisement professionnel.

Pourtant, la loi n’impose qu’une seule pause de 30 minutes après cinq heures de travail, déplore Angelo Soares, professeur titulaire au département d’organisation et ressources humaines de l’École des Sciences de la Gestion de l’UQAM. «Ce qui est nettement insuffisant, ajoute-t-il. Il faut que les employeurs voient davantage la pause comme une période productive de régénération de l’énergie. C’est contre-performant de ne pas accorder davantage de pauses aux employés.»

Penser à ses vacances à venir, se remémorer les beaux moments de la journée et prendre des pauses pour respirer fait partie des recommandations de Dr Dumas Pilon.

Au Québec, uniquement l’an dernier, 14 millions d’ordonnances d’antidépresseurs ont été remplies. Chaque jour, 500 000 personnes s’absentent de leur travail à cause de problèmes de santé mentale, rappelle l’ACSM.