Soutenez

Le cerveau continue de travailler pendant notre sommeil

Photo: Monkey Business Images/shutterstock.com

Des chercheurs ont réussi à prouver que l’apprentissage cérébral ne s’arrêtait pas une fois que l’on fermait l’oeil, bien au contraire.

« Nous montrons que le cerveau en phase de sommeil peut être bien plus « actif » qu’on ne le pense », a expliqué Sid Kouider, de l’École normale supérieure (ENS) de Paris. Le directeur de l’étude précise aussi que certaines parties du cerveau ne tombent pas dans les limbes lorsqu’on s’endort et qu’elles peuvent continuer à analyser ce qui se passe autour de soi et générer un schéma de réponses adaptées.

Cette étude, menée conjointement par l’Université de Cambridge, l’ENS et le CNRS, s’inspire de travaux précédents sur le traitement subliminal des données.

Sid Kouider note que même si la complexité des tâches à réaliser pendant son sommeil pouvait être illimitée, le plus important est de savoir si la tâche réalisée peut devenir automatique.

Pour mener cette étude, il a été demandé à 18 participants équipés d’un électro-encéphalographe (casque EEG) de classifier des mots dans la catégorie animal ou objet en appuyant sur un bouton, avec leur main gauche pour l’animal et la droite pour l’objet.

Une fois que chaque sujet avait bien intégré le système et que le classement devenait automatique, ils pouvaient aller s’allonger pour se reposer alors que de nouveaux mots leur étaient proposés pendant leurs siestes. La lecture des EEG montre que le cerveau continue de classifier les différents mots de façon automatique mais à une vitesse plus lente qu’en phase d’éveil.

Sid Kouider a reconnu, lors d’un entretien téléphonique avec Relaxnews, que ces recherches pourraient être étendues aux équations mathématiques. Et lorsqu’on lui demande si sa méthode pourrait potentiellement être adaptée à l’apprentissage du piano ou même de certains mouvements sportifs, il répond par l’affirmative. « En fait, ce n’est pas une mauvaise idée », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Tout ce qui peut être automatisé peut être répété pendant le sommeil. Le système moteur s’adapte à cette stimulation ».

Par contre, le chercheur se méfie de l’idée d’utiliser systématiquement le sommeil pour accroître ses capacités intellectuelles. Il a souligné l’importance du repos et qu’il n’était pas nécessaire de changer notre manière de dormir au quotidien. « Le sommeil n’est vraiment pas du temps perdu », a conclu le chercheur.

Cette étude figure dans le dernier numéro de la revue Current Biology.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.