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Une molécule pour multiplier les cellules souches

MONTRÉAL – Des chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert une façon d’augmenter le nombre de cellules souches à partir du sang de cordon ombilical d’un donneur, ce qui pourrait ouvrir la voie à davantage de transplantations de ces cellules pour soigner des cancers, notamment chez les malades non caucasiens, qui peinent à trouver des donneurs en raison de réticences culturelles.

L’équipe du docteur Guy Sauvageau, de l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie de l’Université de Montréal, a découvert une nouvelle molécule qui permettrait la multiplication de cellules souches dans une unité de sang de cordon. Leur découverte vient d’être publiée dans la prestigieuse revue «Science».

Les cellules souches issues du cordon ombilical sont utilisées pour des transplantations dans le but de guérir plusieurs maladies du sang, dont les leucémies, les myélomes et les lymphomes. Cette thérapie représente souvent un traitement de dernier recours. Or, le nombre de cellules souches obtenues d’un cordon ombilical est habituellement beaucoup trop faible pour traiter un adulte. Avec la nouvelle molécule UM171, il serait possible, selon les chercheurs, de multiplier les cellules souches en culture, et d’en produire suffisamment pour traiter des adultes, particulièrement ceux qui ne sont pas caucasiens.

Selon le docteur Sauvageau, hématologue à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, cette découverte pourrait en effet «multiplier par 10 le nombre d’unités de sang de cordon disponibles pour une transplantation chez l’humain», ce qui réduirait aussi considérablement les complications associées à la greffe de cellules souches.

Une étude clinique utilisant cette molécule UM171, et un nouveau type de bioréacteur pour la culture de cellules souches conçu en collaboration avec l’Université de Toronto, seront lancés dès décembre à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, a indiqué jeudi l’équipe du docteur Sauvageau. Des greffons produits au Centre d’excellence en thérapie cellulaire de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont seront distribués à des patients de Montréal, Québec et Vancouver, et les premiers résultats devraient être disponibles en décembre 2015.

Le sang de cordon ombilical d’un nouveau-né est une excellente source de cellules souches hématopoïétiques pour la transplantation de cellules souches, puisque leur système immunitaire est encore immature et que les cellules souches ont une probabilité moindre d’induire une réaction immunitaire néfaste chez le receveur, expliquent les chercheurs montréalais. De plus, il n’est pas nécessaire que la compatibilité immunologique entre le donneur et le receveur soit parfaite, contrairement à une greffe de moelle osseuse.

Les citoyens de certaines communautés ethniques sont cependant moins enclins à donner des organes, des cellules souches ou de la moelle osseuse, pour des raisons culturelles. Ainsi, Mai Duong, une Montréalaise d’origine vietnamienne de 34 ans en attente depuis des mois d’un donneur compatible de cellules souches, n’a pu en trouver au pays malgré une vaste campagne mise sur pied il y a deux mois et demi dans les médias sociaux et traditionnels.

Elle a cependant appris mardi qu’on avait trouvé un donneur de cordon ombilical quelque part dans le monde, et comme Mme Duong est de petite taille, la greffe pourra être réalisée.

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