Soutenez

La contraception de demain

Photo: Creative commons

Plusieurs initiatives pourraient bientôt changer notre façon de réguler les naissances. Et, surprise, ce sont les hommes qui seront les principaux protagonistes de la contraception du futur.

Les hommes n’ont présentement que le condom ou la vasectomie pour prévenir la fécondation de leur partenaire. Les femmes, elles, peuvent compter sur des méthodes physiques ou hormonales. Mais les spécialistes prévoient que de nouvelles méthodes verront bientôt le jour: pilules, vaccins et injections pour les hommes, puces électroniques et ovocytes congelés pour les femmes.

Un produit appelé Vasalgel a été présenté en septembre dernier, causant une certaine commotion sur les réseaux sociaux et dans les médias. Face à ce gel contraceptif injectable dans l’organe viril, quelques spécialistes ont également exprimé quelques réserves.

Le Dr Michael K. Skinner, directeur du Centre pour la biologie reproductive de l’université d’État de Washington, dit que le Vasalgel est encore à un stade très embryonnaire, malgré la promesse de ses créateurs de le mettre sur le marché en 2017. «Ça signifie que des tests devront être effectués sur des animaux pendant encore des années avant qu’un essai clinique ait lieu», a indiqué le Dr Skinner à Métro.

Outre Vasalgel, d’autres produits semblent avoir atteint un stade de développement avancé, à l’instar d’un contraceptif hormonal destiné aux hommes qui supprime la testostérone grâce à un gel appliqué sur la peau. Une puce programmable implantée sous l’épiderme permettant de réguler la production de progestatif est également en développement.

Cette puce de 20 mm2, développée par le Massachusetts Institute of Technologie (MIT), est entièrement informatisée et peut être contrôlée à distance. Implantée sous la peau, elle libère tous les 16 jours une dose d’hormones contraceptives. Le projet, soutenu par Bill Gates, pourrait être sur les tablettes en 2018.

Déjà utilisée par certaines femmes, la cryogénisation des ovocytes est, selon l’inventeur de la pilule contraceptive, Carl Djerassi, l’avenir de la régulation des naissances. La fertilisation in vitro que cette technique rend possible permet aux femmes de choisir le moment où elles auront un enfant, sans égard à leur horloge biologique.

«Un moyen de contraception qui ne nécessite pas un usage régulier sera plus efficace.» – Mario Ascoli, professeur de gynécologie à l’université d’Iowa

À l’heure actuelle, presque tous les moyens de contraception nécessitent une intervention régulière de la part de leurs utilisateurs; or, des dérogations répétées de la part de ces derniers peuvent réduire de 7% l’efficacité de certains contraceptifs. Par exemple, l’Organisation mondiale de la Santé indique que l’efficacité de la pilule, qui atteint 99% lorsque celle-ci est prise quotidiennement, diminue à 92% lorsqu’elle est utilisée de manière incorrecte.

Face à ce problème, le Dr Mario Ascoli, professeur de gynécologie à l’université d’Iowa, croit que les «nouvelles méthodes de contraception qui ne nécessitent pas un usage quotidien, hebdomadaire ou mensuel deviendront les moyens de réguler les naissances les plus efficaces.»

Les Drs Ascoli et Skinner croient que les meilleurs moyens de contraception seront ceux qui conjugueront efficacité, fiabilité, réversibilité, et qui resteront actifs des années durant sans que les usagers aient à faire «quoi que ce soit».

Quant au sexe sécuritaire, rien de nouveau sous le soleil: le condom demeure encore la meilleure façon d’éviter les maladies transmises sexuellement.

Quelques innovations dans la contraception

IFA Consumer Electronics Trade Fair 2014Applications
Les systèmes d’exploitation Android et iOS ont développé des applications qui aident les femmes à se rappeler qu’elles doivent prendre leur pilule ou qui leur indiquent à quelle date elles ne peuvent pas tomber enceintes en fonction de leur cycle menstruel. Deux exemples de ce type d’applications sont Pill Reminder et LoveCycles.

foc_birthpillPilule pour hommes
Le Population Council, un organisme international dont le siège social est à New York, travaille à développer Adjudin, un traitement chimique qui préviendrait la maturation du sperme. Adjudin serait probablement mis en marché sous forme d’implant ou de timbre plutôt qu’en pilule.

foc_birthpillPilule qui élimine les menstruations
Cette pilule pourrait interrompre les menstruations, de manière à préserver les ovaires jusqu’à ce que l’utilisatrice veuille tomber enceinte. Le principe est qu’en empêchant les règles, la pilule cesserait l’inévitable perte d’ovaires qui survient chaque fois qu’une femme est menstruée.

foc_birthpillGel qui détruit les spermatozoïdes
Cela consiste en l’injection d’un gel contenant certains agents chimiques dans les canaux déférents. Ce gel créerait une barrière qui éliminerait les spermatozoïdes au passage du sperme. Une injection du produit pourrait agir durant une décennie et ne provoquerait aucun des effets secondaires associés aux moyens de contraception hormonaux, comme la pilule.

foc_birthpillContraception plastique
Les phtalates sont des agents chimiques normalement utilisés pour rendre le plastique plus flexible, mais qui peuvent aussi affecter le développement et le système de reproduction humains. Des chercheurs travaillent sur une manière d’utiliser les phtalates pour développer un moyen de contraception qui modifierait les taux de testostérone et diminuerait la production de sperme.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.