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Passer les Fêtes à l’urgence

Photo: Métro

Moins de gens que d’habitude fréquentent l’urgence la veille et le jour de Noël, selon certains urgentologues. Ceux qui y vont malgré les festivités seraient soit très malades, soit esseulés.

Chaque Noël, le Dr Karl Cernovitch, urgentologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), remarque que plusieurs personnes sont là malgré elles. «Ce sont des personnes âgées ou qui ont des besoins spéciaux, comme des personnes handicapées. Leur famille ou leur tuteur les amène à l’urgence, même si leur condition ne le justifie pas, puis elle repart», a-t-il constaté. Ces situations arrivent aussi au jour de l’An, dans une moindre mesure. «C’est triste et choquant», estime le Dr Cernovitch.

Les employés de l’urgence tentent de contacter les familles de ces patients, généralement sans succès. «On les traite alors comme les autres patients. On essaie de leur trouver une place, souvent sur une civière à l’urgence, jusqu’à ce que leurs proches reviennent les chercher», a rapporté à Métro le Dr Cernovitch.

«On se fait un petit souper des Fêtes entre employés et on en offre aux patients. Ils fêtent leur Noël avec nous, et on fête notre Noël avec eux.» – Dr Karl Cernovitch, urgentologue au CUSM

 

Ce genre de situation est anecdotique au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), souligne pour sa part la Dre Emmanuelle Jourdenais, chef du département des urgences.

Autour de Noël et du jour de l’An, les urgences accueillent toutefois davantage de personnes seules, déprimées ou qui vivent des difficultés psychologiques. «Elles viennent par défaut parce qu’elles ne savent pas à qui s’adresser», a expliqué la Dre Jourdenais.

Pierre Blain, directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), a de son côté constaté qu’un certain nombre de personnes vivant de l’isolement, en particulier les personnes âgées, se rendent dans des lieux publics comme les urgences des hôpitaux à Noël afin d’avoir un contact humain.

«C’est inadmissible que des gens en arrivent là, s’est emporté M. Blain. Il faut une prise de conscience collective pour revenir à une convivialité dans la ville et que les gens aient des attentions envers leurs voisins et leurs connaissances.»

Le RPCU a d’ailleurs récemment lancé une campagne de sensibilisation pour inciter la population à visiter et à écouter les personnes âgées et les jeunes durant le temps des Fêtes.

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