Soutenez

Legault se porte à la défense de fonctionnaires

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

SOREL-TRACY, Qc – Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, se porte à la défense de certains groupes d’employés de l’État, qu’il estime sous-payés. Il plaide pour que certains puissent recevoir des augmentations de salaire plus élevées que les autres.

M. Legault a fait cette déclaration, mardi à Sorel-Tracy, à l’issue du caucus de ses députés pour préparer la rentrée parlementaire à l’Assemblée nationale.

Il s’en est pris aux gels de salaire «mur à mur» que le gouvernement Couillard se propose d’imposer à tous ses employés pour les deux prochaines années, suivis d’augmentations de 1 pour cent par année pour les trois années suivantes.

Le chef de la CAQ a donné deux exemples d’employés qui mériteraient un meilleur traitement: les ingénieurs du ministère des Transports et les experts du domaine informatique. Il a déploré par exemple le fait que les ingénieurs viennent prendre de l’expérience au ministère des Transports, puis quittent ensuite pour les firmes privées de génie-conseil, où ils sont nettement mieux rémunérés.

«Parfois, il y en a qu’il faut augmenter et d’autres qu’on n’a pas besoin d’augmenter. Par souci d’efficacité, il faudrait être capable d’attirer les meilleurs et dans certains domaines. Pour attirer ou garder les meilleurs, il faut des meilleures augmentations salariales», a résumé M. Legault.

Le chef de la CAQ a profité de sa conférence de presse pour annoncer qu’il avait donné à son député Éric Caire le mandat de produire un rapport avec recommandations sur les cas d’«inefficacité et de gaspillage de fonds publics».

«Nous, on proposait d’éliminer 20 000 postes; lui (le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux), c’est 1500. Vous voyez que le gouvernement de M. Couillard ne fait pas le ménage, ni dans le gaspillage ni dans la bureaucratie. Il augmente les taxes, les tarifs; il coupe dans les services; il gèle tous les employés; il ne fait pas son travail de la bonne façon. Il a le même objectif que nous d’atteindre l’équilibre budgétaire, mais il n’a pas du tout le même plan que la CAQ», a tonné M. Legault.

Il a cité le cas de la gestion des contrats informatiques du gouvernement, dans lesquels plusieurs millions de dollars ont été engloutis avec des résultats pas toujours probants.

En informatique, «il y a de nouvelles révélations presque à chaque semaine; il y a quelques entreprises, toujours les mêmes, qui ont les contrats. Ça semble être un bar ouvert, parce qu’il n’y a personne au gouvernement pour contrôler les mandats qu’on donne aux compagnies informatiques», s’est plaint M. Legault.

Il a donc réitéré sa demande de tenir une commission d’enquête sur la gestion des contrats informatiques.

«Le gouvernement du Québec donne 3 milliards $ par année en contrats informatiques. Selon nous, il y a autant de problèmes dans le domaine des contrats informatiques que ce qu’on a vu dans le domaine de la construction», a-t-il lancé.

Or, les problèmes récurrents dans l’industrie de la construction _ dépassements de coûts répétés, paiements fréquents d’«extras» aux entrepreneurs, manque de concurrence _ ont provoqué la mise sur pied d’une commission d’enquête publique, la Commission Charbonneau.

M. Legault a aussi cité comme mauvais exemple de gestion le fait que le gouvernement Couillard ait donné à la Caisse de dépôt et placement du Québec un mandat en termes de transport collectif, plus particulièrement pour deux projets, le train de l’Ouest et le Système léger sur rail. Il y voit «un aveu d’échec» du gouvernement Couillard, qui n’a même plus confiance en son propre ministère des Transports, en son propre gouvernement.

Le chef de la CAQ craint que la Caisse de dépôt doive se tourner vers des partenaires privés qui ont plus d’expertise en gestion des transports, qui exigeront à leur tour un rendement financier. Selon M. Legault, le contribuable québécois se trouvera donc à payer un rendement à la Caisse de dépôt et un autre rendement pour l’entreprise privée partenaire de la Caisse.

M. Caire, qui a reçu le mandat d’examiner la question de la gestion des finances publiques, en a rajouté. «On a adopté un projet de loi qui crée la Société québécoise des Infrastructures, qui devait être la firme conseil du gouvernement pour les projets de 50 millions $ et plus. Alors là, c’est quoi? Il n’y en a plus d’expertise à la Société québécoise des infrastructures? Ces gens-là, on les paie pour quoi exactement? Pour aiguiser leurs crayons et lire le journal?» a demandé le député de La Peltrie.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.