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Cancer colorectal: seul le Québec n'a pas programme

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Le Québec est la seule province canadienne sans programme universel de dépistage du cancer colorectal, fait valoir la Société canadienne du cancer (SCC) qui demande au gouvernement québécois de fournir un échéancier et des fonds pour le rendre opérationnel rapidement.

Le Québec traîne donc de la patte.

Le gouvernement québécois avait annoncé en 2010 sa décision de mettre en place un tel programme de dépistage, par simple test de sang dans les selles. Des projets-pilotes avaient alors été instaurés dans huit établissements de santé.

Mais le délai d’implantation promis est dépassé, explique en entrevue André Beaulieu, porte-parole de la Société. Il souligne que des étapes ont été franchies, mais il dit ignorer où on en est rendu, n’ayant jamais vu de rapports d’évaluation.

«On voudrait avoir des dates», lance-t-il. Il dit comprendre que le programme ne pouvait être instauré immédiatement, tout d’un coup, car cela aurait pu engorger davantage le système de santé, mais il voudrait avoir une idée de la progression.

Bref, le dépistage n’est actuellement pas accessible à tous, surtout à ceux qui n’ont pas de médecin de famille pour leur fournir la référence nécessaire au test, relève-t-il.

La Société souligne qu’il y a urgence d’agir en raison du nombre de victimes de ce cancer sournois.

Présentant peu de symptômes, le cancer colorectal a déjà eu le temps de faire des ravages chez une personne avant qu’il ne soit diagnostiqué. D’où son fort taux de mortalité.

Il est d’ailleurs la deuxième cause de décès par cancer au Québec, tuant plus que les cancers du sein et de la prostate réunis.

Selon les chiffres de la Société, chaque jour, 18 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer colorectal et sept en meurent.

C’est pourquoi la Société demande au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de s’engager à présenter un échéancier et à confirmer un financement continu pour l’implantation du programme de dépistage.

La Société aimerait pouvoir lancer un appel universel à la population et inviter tous les Québécois de 50 à 74 ans à passer le test, à tous les deux ans. Un peu comme cela fonctionne pour la mammographie pour le cancer du sein, souligne M. Beaulieu.

La Société estime que de 230 à 275 vies seraient sauvées chaque année si au moins un Québécois sur deux, âgé de plus de 50 ans, passait ce test.

Celui-ci permet de trier les patients. Ceux dont les tests révèlent une présence de sang dans les selles vont ensuite subir une coloscopie, un test plus complexe et coûteux. Le test de sang permet donc de sauver des vies, tout en épargnant le coût lié à faire passer des coloscopies à tous.

«Et ça permet de désengorger le système», soutient M. Beaulieu.

Toutes les autres provinces du Canada ont des programmes universels de dépistage, même s’ils sont à des stades de déploiement différents, dit-il.

«C’est une question d’équité. On a droit à ça», fait valoir M. Beaulieu, qui juge que la province «prend du retard». Un programme de dépistage universel est en place depuis des années en France, par exemple, fait-il valoir.

La Société canadienne du cancer profite du mois de la sensibilisation au cancer colorectal pour réitérer sa demande.

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