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Santé: des centaines de gestionnaires en moins pour faire le travail

Photo: Getty Images

Le projet de loi 10 modifiant l’organisation du réseau de la santé entre en vigueur mercredi. Son premier effet immédiat: des centaines de gestionnaires quitteront le réseau pour prendre une retraite précipitée.

Les nouveaux centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et centre intégrés universitaires (CIUSSS) n’étant pas opérationnels pour le moment, le réseau continue d’être géré selon la structure actuelle. Seule différence, les gestionnaires toujours en place devront prendre en charge plus de dossiers, ceux de leurs nombreux collègues ayant quitté le navire. Cette situation pourrait durer au moins six mois, le délai accordé aux présidents-directeurs généraux, nominés il y a environ un mois, pour remettre leur plan d’organisation.

Avec la fusion de 182 établissements pour n’en former que 34, environ 6000 postes de gestionnaires des établissements sont abolis, selon l’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS). Seule une partie des employés concernés pourront être replacés dans le réseau. Ils ont donc été mis devant un choix : se trouver un autre emploi, prendre leur retraite immédiatement en bénéficiant d’un an d’indemnité de départ ou demander à être réaffecté dans le réseau. Ils avaient jusqu’à hier pour prendre leur décision.

«Au-delà de 80% de nos membres travaillent déjà de 41 heures à 61 heures par semaine. Imaginez l’ampleur de la tâche s’ils doivent maintenant faire le travail de leurs anciens collègues. On ne sait pas comment on va réussir à gérer le réseau, qui est d’une grande complexité», s’inquiète Yves Bolduc, président-directeur général de l’AGESSS, qui indique que plus de 300 des 7000 membres ont choisi de quitter le réseau. Il s’agit de gestionnaires administratifs (ressources humaines, finances) et de gestionnaires d’activités cliniques (soins infirmiers, physiothérapie, psychologie).

L’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux (ACSSS) estime de son côté le nombre de départs à plus de 20% de ses 1300 membres. «Ce sont ceux qui possèdent le plus de connaissances et de savoir-faire. On aurait dû les mettre à contribution pour faire la transition vers le nouveau système au lieu de les laisser partir tout de suite», estime Carole Trempe, directrice générale de l’ACSSS.

Ces départs engendrent beaucoup d’inquiétude chez les professionnels en soins, selon Daniel Gilbert, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ). «On n’a pas encore nommé les nouvelles directions des soins infirmiers, a-t-il commenté. Le projet de loi entre en vigueur alors qu’il y a encore beaucoup de questions sans réponses.»

 

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