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Twitter: un outil pour anticiper les pics d’asthme aux urgences

Photo: AFP Relaxnews

Grâce à la twittosphère, des chercheurs américains ont réussi à concevoir un outil utile pour prévoir l’affluence de patients asthmatiques dans les services d’urgence des hôpitaux.

Les comptes Twitter fourmillent d’informations, y compris médicales. C’est ce qu’ont pu constater des chercheurs du Centre d’innovation clinique Parkland de Dallas (États-Unis), qui se sont intéressés au cas de l’asthme.

Aux États-Unis, cette affection chronique touche 25 millions de personnes et sa prévalence ne cesse d’augmenter. Elle représente 2 millions de visites dans les services d’urgence, un demi-million d’hospitalisations et 2500 décès annuels, expliquent les chercheurs qui se basent sur les données des CDCP (Centers for disease control and prevention) réalisés entre 2001 et 2009.

Si l’asthme ne peut pas être guéri, il existe des traitements de fond efficaces pour éviter les crises. Mais se soigner passe aussi par la prévention. Il est notamment important d’éviter de s’exposer à des facteurs environnementaux déclenchants.

Dans l’édition dédiée au Big Data du journal américain l’IEE Journal of Biomedical and Health Informatics, l’équipe de chercheurs explique comment elle est parvenue à mettre au point son outil et à le tester durant 3 mois sur une population à grande échelle au sein du service d’urgence du plus gros hôpital de Dallas.

La méthode des scientifiques a consisté à recueillir toutes les données concernant la qualité de l’air, les dossiers médicaux des asthmatiques conservés à l’hôpital (consultations, hospitalisations) et la fréquence de trois mots clés revenant sur Twitter : « asthme, inhaleur et sifflements ».

Ils ont ensuite travaillé en recoupant ces informations et ont réalisé que, lorsque la qualité de l’air se dégrade, les passages aux urgences de l’hôpital pour cause d’asthme non contrôlé étaient en hausse. Les mêmes conclusions ont pu être faites alors que les tweets évoquant la maladie étaient plus nombreux à cette période.

Or, remarquent les scientifiques, de nombreux utilisateurs de Twitter ne donnent pas autant de détails (sport, nourriture), à leur médecin. Leurs tweets sont d’autant plus utiles qu’ils renseignent également sur des critères spatio-temporels.

L’outil peut ainsi prédire avec une précision de 75% si les services d’urgence peuvent s’attendre à une affluence faible, moyenne ou importante pour recevoir des patients asthmatiques. Les équipes sont ainsi mieux préparées et peuvent plus facilement mettre à disposition les équipements et le personnel nécessaires avant le pic d’affluence.

Pour étendre leur modèle de prédiction en temps réel, les chercheurs ont désormais prévu d’élargir la zone d’étude à 75 hôpitaux de la région.

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