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Médecins, pharmaciens et infirmières s’engagent à collaborer

Vingt-trois ordres professionnels de la santé, dont ceux des médecins, des infirmières et des pharmaciens, se sont engagés lundi à travailler davantage en équipe.

Un consensus se dégage à l’effet que la collaboration interprofessionnelle permettrait d’améliorer la qualité des soins offerts aux patients. C’est toutefois la première fois que l’Ordre des infirmières, le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens parlent d’une même voix pour en faire la promotion auprès de leurs membres.

«Il était temps qu’on travaille ensemble», a reconnu Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Travailler ensemble, ça veut d’abord dire de développer des standards de bonnes pratiques, des lignes directrices qui guideront la manière dont les différents professionnels devront partager de l’information sur les patients et tirer parti des compétences complémentaires de chacun. Les ordres signataires, qui incluent entre autres ceux des sages-femmes, des dentistes et des psychologues, s’engagent d’ailleurs à mettre en place des moyens pour évaluer l’application de ces futurs standards par leurs membres.

«Il ne s’agit pas d’élargir le champ d’exercice de chaque corps professionnel, mais d’exploiter pleinement ceux qui existent», a spécifié Lucie Tremblay, président de l’OIIQ.

Les présidents des trois ordres professionnels ont d’ailleurs sollicité l’appui du ministère de la Santé pour déployer davantage d’équipes interprofessionnelles dans les groupes de médecine familiale et les autres établissements de santé. Le programme Alliance, mis en place dans la région de la Capitale-Nationale, a été cité comme un exemple à suivre. Les cas des patients participant à ce programme, principalement des cas complexes de maladies chroniques, sont évalués par une infirmière clinicienne, qui élabore ensuite des plans d’intervention individualisés en collaboration avec divers professionnels de la santé. Ce programme s’est traduit par une baisse du nombre de visites à l’urgence ainsi que du nombre de jours et d’épisodes d’hospitalisation des patients.

«Ça fait plusieurs années qu’on demande que les services soient mieux coordonnés entre les différents intervenants», a commenté Pierre Blain, directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers du réseau de la santé (RPCU), qui a perçu l’annonce du jour comme un gain pour les patients.

«Est-ce que ça va changer quelque chose pour les patients demain matin? Je ne crois pas, a souligné Damien Contandriopoulos, professeur à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal. Les ordres professionnels peuvent appeler à des bonnes pratiques, mais ils peuvent très peu les implanter.» M. Contandriopoulos estime que c’est surtout au ministère de la Santé d’agir pour changer les structures d’organisation du travail. «Ce qui bloque, c’est la façon dont on rémunère les professionnels. En payant les médecins à l’acte, on ne les encourage pas à partager des responsabilités», a ajouté M. Contandriopoulos.

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