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Le cancer du sein de stade 0 est surtraité

Photo: Getty Images/iStockphoto

TORONTO – Plusieurs femmes reçoivent des traitements non nécessaires pour un cancer du sein dit de stade 0, suggère une nouvelle étude canadienne.

Les femmes qui subissent une mastectomie simple ou double ou des séances de radiothérapie pour un carcinome canalaire in situ, ou CCIS, n’augmentent sans doute pas leurs chances de survie, avancent les chercheurs.

La vaste majorité des patientes — près de 97 pour cent — devraient être toujours en vie 20 ans après avoir reçu leur diagnostic, selon une étude menée par des scientifiques du Women’s College Hospital de Toronto et de l’Université de Toronto, publiée dans le journal «JAMA Oncology».

Bien que 3,3 pour cent des femmes diagnostiquées mourront de leur cancer, les traitements agressifs ne semblent pas avoir d’effet sur le taux de mortalité associé à la maladie.

Avec le CCIS, les cellules cancéreuses sont observées dans les canaux mammaires. Le traitement actuellement préconisé pour le CCIS est l’ablation de la portion du sein touchée et le traitement par radiations pour réduire les risques que le cancer ne revienne ou ne se propage. Certaines femmes souhaitent prendre encore davantage de précautions et optent pour l’ablation d’un ou des deux seins.

Un éditorial accompagnant l’étude indique que les découvertes devraient mener à un adoucissement de la façon dont les femmes atteintes du CCIS sont traitées.

«Ce n’est pas une urgence. Ce n’est tout simplement pas une urgence», a déclaré la docteure Lisa Esserman, qui signe l’éditorial, en entrevue téléphonique.

«Nous devons mettre fin au sentiment d’urgence, être plus réfléchis, commencer à générer de nouvelles approches et à les percevoir comme de la prévention.»

Pour Mme Esserman, qui dirige le centre pour la santé des seins de l’Université de Californie à San Francisco, l’étude vient appuyer la notion voulant que les femmes atteintes du CCIS n’aient tout simplement pas besoin d’une opération.

Mme Esserman estime que la meilleure façon de traiter de tels cancers pourrait être d’effectuer un suivi régulier de ces femmes et de ne traiter la maladie que si elle progresse.

L’auteur principal de l’étude, l’expert torontois Steven Narod, ne préconise cependant pas nécessairement cette approche.

M. Narod croit en effet que le taux de mortalité serait plus élevé que 3,3 pour cent si les femmes atteintes du CCIS ne subissaient pas d’opération pour retirer les cellules cancéreuses. Il ne peut cependant dire à quel point il serait plus élevé.

«Les chirurgiens en guérissent 97 pour cent. Si vous ne faites rien (…), nous ne savons pas ce qui se produira», a-t-il dit.

L’étude a observé plus de 100 000 femmes ayant reçu un diagnostic de CCIS entre 1988 et 2011 et a noté combien d’entre elles sont mortes du cancer du sein de 10 à 20 ans après la découverte de leur maladie.

Après 20 ans, 3,3 pour cent de ces femmes avaient succombé au cancer du sein.

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