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La géante Google recrute un Québécois

Photo: Photo gracieuseté
Hélène Ruel - La Nouvelle Union / TC Media

Le jeune Victoriavillois Pierre-Marc Levasseur a lui-même de la difficulté à réaliser ce qui lui arrive. Le 29 mai prochain, avec, en poche, son baccalauréat en informatique, il s’envolera vers la Californie, recruté par la géante américaine Google. Il a appris la nouvelle il y a quelques jours, après avoir passé le crible de quatre entrevues, dont une à Mountain View, le siège social de l’entreprise.

C’est d’ailleurs là qu’il travaillera à titre d’ingénieur logiciel en compagnie de quelques dizaines de milliers de collègues.

Il ne sait pas encore à quoi il travaillera exactement, la liste est longue d’une vingtaine de possibilités.

Il a hâte d’emménager en Californie, de travailler à produire des codes qui serviront à des millions de clients. Tant le climat ensoleillé de la Silicone Vallée, que le gigantisme et le caractère cosmopolite de l’entreprise le fascinent.

S’il ne dévoile pas les détails de l’offre de Google, il n’en dit pas moins que les conditions sont avantageuses. Sur le site même de l’entreprise, on peut prendre connaissance de l’échelle salariale, un ingénieur logiciel pouvant toucher une rémunération oscillant entre 87 000 $ et 180 000 $ US incluant les bonus.

L’entreprise offre aussi beaucoup d’avantages sociaux (médecins et infirmières sur le site), des services gratuits à ses employés, dont des repas le matin, le midi, le soir. Évidemment, le coût de la vie en Californie ne se compare pas à celui du Québec, souligne le futur Googleur.

Quatre épreuves de sélection
Comme le randonneur tout aussi captivé par son expédition que par sa destination, Pierre-Marc admet que juste d’avoir pu participer aux entrevues de sélection l’avait énormément satisfait.

«D’une fois à l’autre, j’étais tellement content de m’être rendu là dans le processus! Je n’aurais pas eu l’emploi que j’aurais été tout de même satisfait d’avoir franchi une étape.»

C’est à l’automne 2015 que l’étudiant en informatique, à l’Université Laval, a multiplié les demandes pour effectuer un stage. Google, Facebook, Microsoft étaient dans sa mire. «Ces entreprises m’intriguaient pour la grande envergure des applications qu’elles produisent.»

Seule Google ne lui avait pas répondu, Facebook et Microsoft n’ayant pas retenu sa candidature. Entre-temps, il avait trouvé son stage chez COVEO.

Mais ce n’est qu’au début de juillet que, par un courriel de Google Engineering, une recruteuse lui offrait la possibilité de se prêter à une entrevue téléphonique. Au téléphone et par Google.doc (document en ligne), il répond oralement et par écrit aux questions que des gens des ressources humaines lui posent.

Quelques semaines plus tard, il se prête à deux autres entretiens téléphoniques, cette fois avec des ingénieurs. Les questions sont plus techniques, jaugeant ses connaissances en conception d’algorithmes. «L’anglais n’est pas un problème pour moi; c’est le langage de l’informatique et de la programmation», dit-il, ajoutant, en riant, qu’il ne peut toutefois dissimuler son accent québécois.

La recruteuse le rappelait pour la suite pour lui faire part des réactions des ingénieurs et l’invitait, cette fois, à se rendre sur place au siège social de l’entreprise pour se soumettre à une entrevue, l’avion et l’hébergement étant aux frais de la compagnie. «Le séjour de deux jours ne m’a coûté que 500 $.»

Il s’y est rendu le 25 août faisant face, cette fois, aux ingénieurs logiciels qui l’ont questionné toute la journée.

Puis, silence radio… L’étudiant de 25 ans reprend le fil de sa formation, son avant-dernière session en informatique à l’Université Laval.

Quatre semaines plus tard, il recevait l’offre de Google… à la condition qu’il complète sa formation universitaire. «Google fait le focus sur des gens détenant un bac, même une maîtrise ou un doctorat.»

Il dit que c’est une «chance» – «ça fait drôle à dire» – qu’il n’ait pas de conjointe en ce moment, la décision de travailler aux États-Unis aurait alors été plus difficile à prendre.

Le fils d’Andrée Boissonneault et de Jean-Guy Levasseur a mis «sur pause» tout son profil de musicien. «Mes parents m’ont toujours soutenu dans mes choix et je crois que même si je vais travailler en Californie, ils sont contents pour moi.»

Avant l’informatique, la musique
Car avant de choisir l’informatique, il se destinait à la musique. Il a joué d’instruments (percussions classiques, guitare électrique), a même décroché un diplôme d’études collégiales en musique classique, s’est formé en sonorisation et enregistrement au Cégep de Drummondville où il a aussi travaillé.

Il avait son côté musicien, jusqu’à ce que le documentaire Indie Game The Movie lui fasse connaître la programmation, les coulisses de la conception de jeux vidéo. «Ce film m’a inspiré, m’a donné la piqûre du langage informatique, c’est vrai. J’ai d’ailleurs commencé par moi-même en informatique.»

Peu convaincu que l’industrie de la musique allait lui offrir beaucoup de possibilités d’emploi, il a radicalement changé de voie, se disant que, comme «être humain», il faut éviter de se limiter, tenter d’exploiter tous ses talents. «Sans dire que je n’y reviendrai pas, je me dis que la musique était une passion de jeunesse.»

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