Hommes en mi-bas, femmes en combinaisons de dentelle sur les podiums de Tokyo

Des hommes portant shorts et mi-bas, bermudas et santiags, des femmes en combinaisons de dentelles ou en sages jupes plissées aux tons pâles: la Semaine de mode de Tokyo, qui se tient jusqu’à samedi, présente un échantillon varié de la mode japonaise, de l’excentricité à l’épure.

Un vestiaire masculin audacieux
La veste d’été se porte avec un bermuda et des santiags chez Patchy Cake Eater dans une collection pour hommes pleine de peps. Le vestiaire comporte aussi des ensembles fluides à imprimés végétaux, aux tons fluos, des baskets montantes. Le canotier complète la silhouette de l’estivant.

Chez DRESSCAMP, les hommes sont chaussés de bottes à franges, de souliers à bride avec chaussettes montantes, et coiffés de casquettes hautes. Le short s’accompagne de mi-bas.

Dans ce défilé mixte survitaminé, les couleurs clashent, les imprimés léopards ou sinusoïdaux côtoient le lamé et le tulle semé de paillettes. Les inscriptions « Master » ou « Queen » se déclinent sur des tuniques sans manches inspirées de pulls de cricket, ou sur un châle saumon. Une tête grimaçante de lutin maléfique, répétée à l’infini, décore un manteau ou une robe t-shirt.

Des silhouettes féminines amples
Volume, plissés et matières hi-tech: le duo de Mintdesigns a fait défiler des silhouettes amples dans un stade de rugby, avec des robes qui évoquent des sacs postaux frappés de tampons. Les créateurs Hokuto Katsui et Nao Yagi apportent une touche de fantaisie à leurs ensembles avec des volants, et des imprimés de casseroles ou de visages.

Chez Matohu règne une atmosphère de pureté et de nature. Lumineuse, cette collection pour femmes privilégie le blanc et les couleurs claires, les matières légères. Les pantalons sont larges, les jupes plissées. Les mannequins portent des socquettes et des souliers pointus exagérément longs, et en guise de chapeaux, des tressages en osier inachevés.

Les papillons de Hanae Mori
Pour sa première collection pour Hanae Mori, le créateur Yu Amatsu a repris le symbole du papillon qui caractérise la marque créée par la couturière japonaise. Il apparaît imprimé sur des robes soyeuses, sur des broderies aux tons pastel, en transparences sur un pantalon sombre.

Sa forme est évoquée par des pans de tissus qui flottent à l’arrière d’une robe fluide, comme des ailes. Le défilé s’est tenu en présence de la fondatrice, Hanae Mori, qui fut la première femme japonaise à présenter des collections à Paris et New York, a fait partie de la chambre syndicale de la haute couture, et notamment réalisé la robe de mariée de la princesse Masako.

Pour sa marque « A Degree Fahrenheit », le même Yu Amatsu, un habitué de la Fashion week de Tokyo et qui a travaillé à New York, a présenté une collection mixte, dominée par les matières métalliques et les tons gris, pour un style sportswear et facile à porter. Des manches de chemise nouées servent de ceinture sur une robe, une jupe ou une combinaison, pour un effet trompe-l’oeil.

Des combinaisons en seconde peau
La créatrice Tamae Hirokawa, passée chez Issey Miyake, a présenté pour sa marque Somarta des combinaisons de dentelles et broderies, épousant totalement le corps, telles une seconde peau. Immobiles, les mannequins posent devant l’oeil des invités qui déambulent sur un chemin recouvert de copeaux de bois. La créatrice revisite aussi le kimono, pour en faire des robes sans manches à la ceinture ornée de plumes.