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Testé et approuvé: une invitation à l’aventure

Photo: Collaboration spéciale

Faire (re)découvrir le Québec à coups d’aventures : c’est le mandat que se sont donné 10 journalistes et blogueuses dans Testé et approuvé : le Québec en plus de 100 expériences extraordinaires. Métro a rencontré Marie-Julie Gagnon, grande voyageuse et tête dirigeante du collectif, pour discuter du projet et de l’état du tourisme dans la province.

Quelle est la genèse du projet?
À la base, ce devait être un projet solo, un simple répertoire d’activités. Mais avec mon éditeur, on a vite réalisé que ce serait plus intéressant de tester réellement ces expériences. Et comme je ne pouvais ni ne voulais tout tester toute seule, c’est rapidement devenu un travail collectif. En étant une dizaine de journalistes et de blogueuses, on a eu l’occasion de tester beaucoup de choses. Notre but était de présenter nos coups de cœur. On a également voulu représenter les différentes régions du Québec, parce qu’il y a beaucoup de choses à faire partout dans la province et à toutes les saisons.

Les 10 auteures du livre sont des femmes. Est-ce né d’une volonté d’apporter un point de vue féminin sur le voyage ou simplement le fruit du hasard?
C’est un hasard. Homme ou femme, tout le monde va y trouver son compte, qu’on voyage en famille, en solo ou avec notre gang d’amis. Chaque auteure a apporté son grain de sel, son expertise particulière. On a une experte en plein air (Anne Pélouas), une mordue de l’hiver (Pascale Langlois), une historienne (Marie-Michèle Doucet), une foodie (Jennifer Doré Dallas) une grande sportive (Isabelle-Marjorie Tremblay)… Les forces de chacune sont complémentaires. Ça enrichit beaucoup le livre de pouvoir compter sur des filles qui ont un parcours, des forces et des intérêts différents.

Quel est votre coup de cœur personnel?
Les coups de cœur sont basés sur plusieurs choses. Il y a souvent l’effet de surprise, mais aussi l’histoire des personnes derrière certains lieux. C’est le cas des gens de la ferme maricole Purmer, dans la baie de Sept-Îles, qui offrent aussi des hébergements en yourte. Ils sont tellement accueillants, ouverts, adorables et attachants que, d’emblée, on se sent bien en arrivant sur place. Les gens qui sont derrière le projet sont souvent aussi importants que le projet lui-même. C’est quelque chose qu’on trouve beaucoup au Québec, des vrais «tripeux», des passionnés.

Est-ce que les Québécois connaissent bien leur territoire?
On ne connaît vraiment pas bien le Québec, moi la première. Il a fallu que j’aille me promener à l’autre bout du monde pour m’intéresser à ce qui se faisait au Québec et au Canada en matière de tourisme. À force de me dire que je devais m’intéresser un peu plus à ce qui se faisait chez nous, j’ai fini par réaliser à quel point il y a une variété d’expériences possibles et comment on n’a rien à envier aux autres pays. Ce qui est proche et accessible, à un certain moment on ne le voit même plus, ça fait partie du décor. On rêve d’exotisme. Il faut aussi dire que voyager au Québec n’est pas nécessairement moins cher que prendre l’avion pour aller en Europe, par exemple. Mingan ou les îles de la Madeleine sont des endroits extraordinaires, mais éloignés.

Avez-vous remarqué une évolution dans l’offre touristique au cours des dernières années?
Notre hiver est de plus en plus attirant et séduisant, pour nous comme pour les visiteurs étrangers. Il y a beaucoup plus d’expériences à vivre, comme le fatbike, la luge ou l’escalade de glace. Depuis quelques années, on mise beaucoup plus sur le concept d’expérience. On ne voyage plus simplement pour prendre des photos, mais aussi pour vivre quelque chose et partager ce qu’on a vécu comme expérience. L’hébergement «insolite» ou atypique a pris de l’ampleur justement parce que les gens sont prêts à se payer une nuit dans une yourte au même prix que dans un hôtel quatre étoiles, car ça fait vivre quelque chose de différent.

Que vous reste-t-il à explorer?
Je voudrais m’intéresser de plus près à tout ce qui se fait dans le monde autochtone. Les Québécois ont souvent un rapport un peu tordu avec la culture autochtone. Il y a beaucoup de racisme, mais aussi une méconnaissance générale. Les Européens s’intéressent beaucoup à cette culture, mais pas nous. Il y a pourtant de plus en plus de beaux projets touristiques et des forfaits accessibles, comme l’Hôtel-Musée des Premières Nations, à Wendake.

Ça dépasse le tourisme: c’est connaître ceux avec qui on partage le territoire…
Tout à fait. Ça devrait être ça, le voyage, aller à la rencontre de l’autre. Lorsqu’on peut associer une visite touristique à une rencontre humaine, c’est là qu’on vit une belle expérience. Et on peut le faire au Québec. Ce n’est pas la distance qui fait le voyage. J’ai plein d’amis qui sont allés en Nouvelle-Zélande pour se rendre compte que ça ressemble au Canada. Oui, explorons la planète, mais explorons aussi notre coin de pays, essayons de le connaître un peu mieux et soyons de bons ambassadeurs pour les gens qui viennent le visiter.

 

Testé et approuvé : le Québec en plus de 100 expériences extraordinaires

Aux éditions Parfum d’encre
En librairie

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