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Exotisme glacial à l’Hôtel de Glace

Photo: Renaud Philippe/collaboration spéciale


Payer pour dormir dehors? Hummm. Voilà une décision qui pourrait paraître saugrenue à certains. Pourtant, l’Hôtel de Glace, près de Québec, qui propose des chambres de neige immaculées – et glaciales! –,  éblouit les visiteurs par sa grâce cristalline. Métro y a séjourné.

Les installations
Il est possible de visiter l’Hôtel de Glace sans y passer la nuit. Les visiteurs pourront y admirer la chapelle (ou s’y marier!), s’attarder au bar, et profiter de la glissade et des nouveaux sentiers de raquette. Ils peuvent aussi découvrir les chambres avant que celles-ci soient occupées pour la nuit.

Si vous avez réservé une nuitée, la section spa et sauna sous les étoiles s’ajoute à ces plaisirs. L’Hôtel de Glace, inspiré à son fondateur, Jacques Desbois, par le IceHotel suédois, est un petit labyrinthe entièrement fait de neige, avec de nombreux corridors et issues. Mais rassurez-vous. Tout est conforme aux exigences de la Régie du bâtiment.

Les 27 chambres sont dotées d’un lit double. Certaines en contiennent même deux ou trois, pour les groupes. Leurs murs blancs sans relief leur confèrent un décor hivernal sans fla-fla.

Les 14 suites, elles, sont de véritables œuvres d’art. Leurs murs gravés et leurs sculptures de glace créent un environnement féerique fort impressionnant. Cette année, c’est le thème Mythes et légendes du monde qui oriente leur look. On a sous les yeux des suites d’inspiration tibétaine, indienne (la suite «Le combat de Durga» est carrément époustouflante) ou maya; on se transporte à l’île de Pâques ou en Égypte ancienne, ou alors on accompagne Pégase. Pour ceux qui n’ont pas peur de dormir sous le gros œil rouge d’un squelette diabolique, la suite du Vaisseau fantôme est tout indiquée.

D’ailleurs, il est important de souligner qu’on ne dort pas directement sur la glace. Dans le podium de glace qui forme le lit se trouvent un sommier de bois et un matelas. Vous voilà (une fois de plus) rassuré!

Côté toilettes, douches, vestiaires et rangement, on vit ici l’expérience des aires communautaires. Un espace de repos et un café sont aussi regroupés dans le pavillon chauffé (!), nommé à juste titre Celcius, à proximité des chambres. On y trouve également des casiers fermés à clé, où on peut déposer ses bagages. Comme les chambres sont froides (et n’ont pas de porte, seulement un rideau), on n’y laisse rien. Ouste, la technologie envahissante,  jusqu’au moment de fermer les yeux! Notre téléphone trouverait probablement la froideur de la nuit plus difficile à supporter que nous. On y voit l’occasion d’une bonne cure de désintox techno.

Se préparer pour la nuit
Les chambres sont prêtes à 21 h. Comme leur température tourne autour de – 5 oC, on ne s’y prélasse pas avant le dodo. On commence plutôt par faire un tour au bar, qui met de l’avant des produits québécois, comme la liqueur Coureur des bois, les cidres du Domaine Pinnacle ou le gin Ungava. Des cocktails aux noms évocateurs (l’Ours polaire, le – 52 degrés ou l’Aurore boréale) servis dans des verres de glace vous y attendent aussi. L’Accident de ski-doo, à base de gin Ungava, est celui qui nous a le plus ravis, avec sa petite branche de conifère qui lui confère une touche forestière fort agréable pour les papilles. On aurait aimé que la touche québécoise se répercute aussi dans l’ambiance musicale, avec le son des DJ d’ici, mais hélas, rien que des hits internationaux mille fois entendus. On décide donc de participer aux activités animées en soirée, comme la sculpture sur glace.

Dans tous les cas, une saucette dans la section spa et sauna s’impose. Comme l’important est d’avoir bien chaud avant de se coucher, on n’a pas le choix…!

Une fois réchauffés par le spa, le sauna ou simplement la douche, et laissant derrière nous toute trace d’humidité, on enfile nos sous-vêtements longs en matière synthétique, tel que recommandé. Entre notre arrivée dans la chambre et le moment où on se retrouve emmitouflés dans le sac de couchage de type «momie» qui est fourni, il s’écoule très peu de temps. Petit truc à noter : il ne faut rien laisser (même pas ses lunettes!) sur la table de chevet de glace, car tout objet qui y est posé pourrait s’y incruster pendant la nuit.

On sort le sac de couchage, on le secoue un peu. On enlève ses vêtements extérieurs, et sans tarder, hop dans le sac de couchage, muni de sa doublure. Il faut faire vite, car on se refroidit assez rapidement. On règle les sangles, on recouvre bien sa tête. Il n’y a que le bout du nez qui reste en contact avec l’extérieur. On aurait l’air d’une énorme chenille arctique, si ça existait. Brrrrr. Bonne nuit!

La question à 100 $ : avez-vous eu froid?
Eh bien oui. Malgré toutes nos précautions, les mots rassurants de l’équipe de l’Hôtel de Glace et le respect des consignes antifroid, on a un peu gelé, et la nuit n’a pas été totalement reposante. On a entendu les mêmes commentaires de la part d’autres visiteurs. Peut-être le sac de couchage était-il trop grand pour nous? C’est une possibilité à ne pas négliger. Si vous croyez que ça peut être le cas pour vous, demandez de faire mettre un élastique au bas du sac de couchage pour en réduire la grandeur, et donc, réduire le vide et la quantité d’air à réchauffer.

«On n’a pas tous le même métabolisme. Il y a des gens qui dorment en bobettes, pieds nus, et il y en a qui ont besoin de six couches de vêtements. Ce qui est important, c’est d’avoir suivi toutes les consignes», explique Jacques Desbois, fondateur et PDG de l’Hôtel.

Qu’à cela ne tienne, la nuit à l’Hôtel de Glace s’est révélée être une expérience unique, qui offre une nouvelle façon de voir l’hiver.

***
Une expérience
«L’Hôtel de Glace, ce n’est pas un service d’hébergement, c’est une expérience», affirme Jacques Desbois, fondateur et PDG de l’établissement.

Cet hôtel inusité connaît cette année sa 14e saison dans la Vieille Capitale. C’est aussi son troisième hiver sur le site de l’ancien Jardin zoologique de Québec. Sa superficie de 32 000 pi2 a nécessité 30 000 tonnes de neige fabriquée. «Ce n’est pas de la neige naturelle. Elle est fabriquée, pour qu’on puisse disposer d’un matériau plus stable», précise M. Desbois. L’Hôtel est façonné par une quinzaine de sculpteurs, surtout québécois. Le travail d’entretien y est quotidien.

Notre journaliste a été invitée par l’Hôtel de Glace

Hôtel de Glace
9530, rue de la Faune, Québec
418 623-2888

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