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Circuit du paysan: le terroir à portée de main

Photo: Archives Métro

Des escapades agro-touristiques tout près de Montréal, mêlant escales gourmandes, lieux historiques et activités de plein air, c’est ce que propose le Circuit du paysan. Pour sa 16e saison, qui s’ouvrait hier et qui se poursuit jusqu’à l’Action de grâce, plusieurs arrêts s’ajoutent à ce parcours de plus de 194 km qui longe la frontière américaine, au piémont des Adirondacks, dans la vallée du Saint-Laurent. Métro a rencontré plusieurs des artisans nouvellement membres du circuit.

Cidrerie Leo BoutinLa cidrerie Léo Boutin
Vinaigre, cidre, beurre, sirop et gelée: la pomme est ici déclinée sous toutes ses formes. «On sait qu’avec 3200 pommiers, tu ne peux pas en vivre si tu ne transformes pas tes pommes», explique Denise Boutin, technicienne alimentaire de formation, qui a démarré son entreprise de Mont-Grégoire avec son mari Léo Boutin il y a 34 ans déjà. Le couple n’est pas peu fier du chemin parcouru depuis. Inspirés par leurs voyages dans les États de la Nouvelle-Angleterre et aux prises avec des surplus de pommes, ils commencent au tournant des années 1990 à extraire de leurs pommes du vinaigre, du beurre, des garnitures à desserts et, finalement, de l’alcool. Depuis 2000, ils se concentrent sur la production de cidre de glace, dont le Mont de glace, qui a récolté une vingtaine de mentions.

La chèvre gourmande
La chèvre gourmande

«J’ai 200 chèvres, mais si je pouvais, j’en aurais encore plus», assure Manon-Josée D’auteuil, entourée de ces sociables mammifères. La viande de chevreau a définitivement la cote, puisque selon les dires de la propriétaire de La chèvre gourmande, à Saint-Philippe, Manon-Josée d’Auteuil, qui a lancé son entreprise il y a tout juste cinq ans, les restaurateurs et distributeurs en redemandent. «L’an passé, j’ai manqué de viande», assure l’énergique productrice, qui avait d’abord étudié pour être fromagère et qui travaillait (et continue, à temps partiel) pour sa propre entreprise de plomberie. Celle qui a grandi sur une ferme, bien qu’elle fasse beaucoup d’heures supplémentaires, semble aux anges d’être revenue à ses anciennes amours.

fromagerie Au gré des champs
La fromagerie au Gré des Champs

La fromagère Suzanne Dufresne, de la fromagerie au Gré des Champs, à St-Athanase-d’Iberville, se fait souvent demander pourquoi elle n’augmente pas sa production. «Un fromage, pour être de terroir, dans mon livre à moi, il doit être fait de lait cru», répond celle qui a choisi de se concentrer à maintenir les standards qu’elle s’est fixés. Qui plus est, sa production est aussi laitière (le lait est produit dans la même ferme que le fromage) et biologique. La pasteurisation du lait lui permettrait d’en faire plus, mais tuerait des bactéries qui composent la flore laitière. «Toutes les fleurs que mangent nos vaches dans nos pâturages sont soigneusement sélectionnées», explique-t-elle.

Les trésors de l'île
Les Trésors de l’île

«Ici, c’était à l’origine un garage où M. Gagnon entreposait ses voitures de collection», raconte la propriétaire des Trésors de l’île depuis à peine un mois, Louise Guibault. À l’écouter, on comprend que ce n’était pas le seul de sa lignée à être collectionneur. L’ancienne maison à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, transmise de génération en génération et reconvertie depuis six ans en magasin général et en crèmerie, recèle des meubles d’époque et des antiquités variées. Louise Guibault en est la première propriétaire qui ne soit pas une Gagnon, bien qu’elles les connaisse depuis qu’elle est toute jeune.

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Le domaine Clos St-Bernard

Le vigneron Jacques Élie, Bordelais d’origine, mais Québécois d’adoption, a choisi la terre la plus ensoleillée du Québec, à Saint-Bernard-de-Lacolle – celle où il avait déjà sa résidence secondaire – pour planter ses vignes. Cet ingénieur en machinerie de formation a attendu la retraite pour se lancer dans la vinification (dans le rouge et le blanc). «Pas de tout repos comme retraite!» admet-il, sourire en coin. Dix ans après avoir démarré la production, il commercialise ses produits depuis un an à peine. «Il faut s’armer de patience pour faire du vin au Québec», dit-il en faisant allusion au climat rigoureux, mais convaincu que le jeu en vaut la chandelle.

sur la route-circuit du paysan
En toute autonomie

En voiture ou à vélo et sans point de départ et d’arrivée prédéterminés, les épicuriens peuvent faire les arrêts suggérés qui les branchent dans l’ordre désiré. Des panneaux de signalisation avec le logo du Circuit du paysan sur la route indiquent le chemin à suivre.

Plusieurs auberges et restaurants sont partenaires, ce qui permet d’effectuer le parcours sur plusieurs jours. La carte routière touristique du Circuit du paysan est disponible gratuitement au www.circuitdupaysan.com.

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Autres nouveautés

  • Parmi les autres nouveaux membres du Circuit du paysan, signalons:
  • La porcherie Ardennes, une entreprise familiale de production biologique, au Mont-Saint-Grégoire.
  • Au fil du vent, à Saint-Jacques-le-Mineur, est à la fois une ferme fruitière, une houblonnière, un jardin et un vignoble.
  • Le vignoble Vertefeuille, à La Prairie, situé entre deux cours d’eau, profite d’un climat thermique favorable à la vinification.
  • Shérifville, un nouveau parc d’attractions en plein air à Vaudreuil-Soulanges.

Notre journaliste a été invitée par Communications Élizabeth Boileau.

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