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Les « Tontons surfeurs » ou les pionniers du surf de la Côte basque

Photo: AFP PHOTO/DANIEL VELEZ

Les « Tontons surfeurs »: c’est ainsi que l’auteur-réalisateur-surfeur Alain Gardinier, 58 ans, a affectueusement baptisé d’un « mot-valise » les pionniers, à la fin des années 1950, du surf de la Côte basque. Un surnom qui est resté à Joël de Rosnay, Georges Henebutte et Jo Moraiz, alors que la Fédération française de surf fête mercredi ses 50 ans.

D’où vient le surnom des « Tontons surfeurs » pour les pionniers du surf de la Côte basque?
En 1984, j’avais réalisé un magazine sur la genèse du surf au Pays basque pour l’émission de télévision « Thalassa ». Je me suis posé la question de savoir ce que les pionniers du surf représentaient pour ma génération – trente ans plus jeune qu’eux – et j’ai pensé qu’ils étaient nos « Tontons » au sens affectif du terme. La légende est née pour une aventure commencée en août 1956 quand Peter Viertel, scénariste américain venu avec le producteur de cinéma américain Richard Darryl Zanuck au Pays basque tourner le film « Le soleil se lève aussi », inspiré du livre d’Ernest Hemingway, a introduit le surf à Biarritz. L’aventure a mis du temps à s’ancrer.

Comment le surf est-il devenu, au fil du temps, le sport-phare de la Côte basque et un phénomène de société et économique?
Les prémices ont été laborieuses . Les planches étaient lourdes. Il n’y avait pas de matériel de protection comme les combinaisons, pas de fabricants de planches. Le facteur déclencheur s’est produit en 1963 avec l’arrivée des premiers Anglo-Saxons munis de leurs équipements et leur savoir-faire. Un article publié dans « Surfeurs Magazine » par Joël de Rosnay avait attiré leur attention sur la qualité de nos vagues. Sur 30 km, de Hossegor à Hendaye, on peut surfer une grande variété de vagues. C’est la concentration des variétés de vagues qui est incroyable. A partir de là, dans le sillage des Anglo-Saxons, les « Tontons surfeurs » – Jo Moraiz, Georges Henebutte, Joël de Rosnay, qui demeure le plus jeune aujourd’hui à 77 ans, et d’autres – ont tout inventé et ont créé des émules. Dans les années 1970, ce sport s’est démocratisé.

L’esprit a-t-il changé entre les « Tontons surfeurs » et ceux d’aujourd’hui?
Tous les surfeurs du monde ont en commun l’individualisme, la recherche du plaisir et de la sensation et, au-delà, le goût du voyage. C’est un sport très épicurien. Ce qui aurait pu le faire basculer, c’est le nombre de pratiquants qui atteint des sommets certains jours. A la louche, c’est une population qui est passée d’une cinquantaine à quelques dizaines de milliers de surfeurs. Difficilement vérifiable. Cette surpopulation, pour moi, n’en est pas une, comparée à celle de pays comme le Brésil par exemple. Le surf reste un sport ingrat et difficile. La concentration de surfeurs ne dure jamais longtemps ici. Beaucoup lâchent l’affaire à un moment donné. Pour le pratiquer, il faut comprendre où la vague va t’emmener et ça prend un temps fou. Le business autour du surf aurait pu aussi « casser » l’esprit-surf. Mais non. La seule chose qui a changé c’est que les locaux surfent peut être plus l’hiver que l’été pour savourer entre eux ces moments très épicuriens qui, malgré tout, se partagent ».

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