Soutenez

Achalandage en baisse dans les parcs aquatiques

MONTRÉAL – Peu choyés depuis le début de l’été, les exploitants de parcs aquatiques espèrent que la vague de chaleur qui déferle sur le Québec se prolongera en août, ce qui leur permettrait de redresser une saison qui se révèle peu reluisante jusqu’à présent.

Que ce soit en raison de la pluie, du temps frais où des prévisions météorologiques qui s’avèrent inexactes, l’achalandage est en recul dans la majorité des sites à travers la province depuis le début de l’été.

«La réalité des parcs aquatiques, c’est que la saison se matérialise en 80 jours, explique le président de Mont Saint-Sauveur International, Louis-Philippe Hébert. Chaque journée est cruciale.»

Jusqu’à maintenant, des baisses d’achalandage oscillant entre 15 et 25 pour cent par rapport à l’an dernier ont notamment été observées au Village Vacances Valcartier, au Super Aqua Club ainsi qu’aux installations du Mont Saint-Sauveur.

Le Village Vacances Valcartier, le Super Aqua Club et le Mont Saint-Sauveur attirent respectivement en moyenne 350 000, entre 250 000 et 325 000, et environ 200 000 visiteurs à chaque année.

La situation est toutefois différente du côté du Parc aquatique Ski Bromont, qui a vu son nombre d’abonnés grimper dans le cadre d’une promotion mise de l’avant avec le Parc Safari, ce qui contrebalance le recul des visites uniques.

Du côté du parc Calypso dans l’Est ontarien — exploité par le Groupe Village Vacances Valcartier — l’achalandage est en hausse, ce que l’entreprise attribue entre autres à la proximité des grands centres comme Montréal et Ottawa.

Étant donné que les vacances de la construction ainsi que les deux premières semaines du mois d’août représentent la période névralgique de l’été, les exploitants estiment néanmoins qu’il est possible de combler l’écart si le beau temps persiste.

«Ce sont des semaines qui peuvent représenter jusqu’à 60 pour cent de notre achalandage, souligne le président-directeur général du Super Aqua Club, Réjean-Julien Proulx. Il y a eu du monde pendant la première semaine des vacances de la construction, mais pas autant que prévu.»

Au cours d’un entretien téléphonique, M. Proulx a dit espérer que les prévisions météorologiques soient notamment plus précises d’ici la fin du mois d’août, ce qui donnerait un coup de pouce aux exploitants de parcs aquatiques.

Il fait remarquer que souvent, à la télévision ainsi que sur les sites internet, les prévisions mettent de l’avant un seul pictogramme qui présente un méli-mélo de soleil, nuages, pluie et éclairs, ce qui incite les consommateurs à prévoir d’autres activités.

«Les gens entendent 40 pour cent de probabilités de précipitations, mais si l’on regarde à l’écran (…) c’est des nuages et de la pluie, déplore-t-il. Cela influence beaucoup les décisions et joue sur l’humeur des gens.»

La vice-présidente aux ventes et marketing pour le Groupe Village Vacances Valcartier, Ginette Robert, abonde dans le même sens, ajoutant que les «probabilités de précipitations» semblent en effrayer plusieurs.

«Il faut que les gens comprennent que 40 pour cent de probabilités d’averses, c’est sur un secteur et que ça veut aussi dire 60 pour cent (de probabilités) de beau temps, affirme-t-elle. Ça commence à être difficile à rattraper. Les gens qui étaient en vacances en juillet ne reviendront peut-être pas.»

Le président de Mont Saint-Sauveur International affirme que l’entreprise s’est penchée sur l’impact des prévisions météorologiques en comparant récemment l’achalandage avec différents paramètres et que les conclusions parlaient d’elles-mêmes.

M. Hébert a expliqué que deux journées où l’on annonçait 30 degrés Celsius ont été étudiées. Dans un scénario, les probabilités de précipitations étaient de 10 pour cent, alors que dans l’autre, elles étaient de 30 pour cent.

«Nous avons noté une baisse de 25 pour cent des visites (lors de la deuxième journée)», avance-t-il.

S’il reconnaît que les pictogrammes influencent la population, le météorologue d’Environnement Canada André Cantin recommande toutefois de s’attarder à la prévision détaillée avant de décider quoi que ce soit.

Selon lui, les images montrées à la télévision ou sur le Web ne disent pas tout et reflètent bien souvent les conditions les plus pessimistes de la journée, ce qui «réduit» la valeur de l’ensemble de la prévision.

«Si on dit que c’est ensoleillé avec 60 pour cent de probabilités de précipitations en fin de journée (…) on peut quand même aller aux glissades d’eau pendant la majorité de la journée», analyse M. Cantin.

En dépit de la baisse d’achalandage, les exploitants, qui emploient tous quelques centaines de personnes, disent ne pas avoir procédé à des réductions d’effectif. Souvent, les horaires ont été réorganisés où certains employés ont été affectés à d’autres tâches.

«Nous avons beaucoup d’équipements, observe le président-directeur général du Super Aqua Club. Qu’il y ait du monde ou pas, cela n’influence pas notre besoin de personnel. Il faut quand même des gens pour assurer la sécurité.»

Il a également expliqué ne pas avoir mis de l’avant des promotions plus dynamiques afin de séduire les consommateurs depuis le début de la saison puisqu’il n’y a «rien à faire contre la météo».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.