Soutenez

Peu connue, Daria Kasatkina continue de s'imposer

MONTRÉAL — Pendant que les amateurs du Québec ont les yeux rivés sur leur compatriote Eugenie Bouchard, une étoile montante du tennis féminin évolue sous leurs yeux, mais presque incognito.

Vingt-quatre heures après avoir sorti l’expérimentée australienne Samantha Stosur 7-6 (1), 6-3, la Russe Daria Kasatkina a refait le coup jeudi après-midi, cette fois à l’Italienne Roberta Vinci, septième tête de série, qu’elle a éliminée 7-5, 6-3 en troisième ronde de la Coupe Rogers.

Reconnue pour l’intelligence de son jeu, et ce malgré qu’elle ne soit âgée que de 19 ans, Kasatkina a constamment déstabilisé sa rivale de 33 ans au point de se donner 15 balles de bris. Elle en a converti cinq.

Après sa défaite, Vinci ne semblait pas trop surprise du niveau de jeu de Kasatkina. En février, à l’Omnium du Qatar, Vinci avait dû venir de l’arrière pour arracher un triomphe de 2-6, 6-4, 7-6 (3) contre la jeune Russe.

«Je savais que ce serait un match difficile, car j’avais fait face à deux ou trois balles de match à Doha, a rappelé la sympathique Italienne. Elle est jeune et ne cesse de s’améliorer. Elle met beaucoup d’effet sur ses balles, et avec mon revers à une main, c’est plus difficile pour moi. Son jeu n’est pas centré sur la puissance, mais sur l’intelligence. Avec elle, les échanges sont toujours longs. Elle possède un bel avenir», a loué Vinci.

Compte tenu du fait qu’elle est plus à l’aise sur la terre battue et qu’elle privilégie les balles brossées, il est facile de dresser un parallèle entre Kasatkina et Rafael Nadal. Et c’est justifié de le faire, car l’Espagnol est son idole.

«Quand j’avais huit ans, en 2005, j’ai commencé à regarder ‘Rafa’ lorsqu’il a gagné Roland-Garros pour la première fois. Je suis tombée en amour avec son jeu, sa personnalité. J’aime tout de lui, sa façon de jouer, son comportement. Pour moi, il est l’exemple parfait de l’attitude qu’un athlète doit afficher.»

Kasatkina ne fait pas encore partie du top-10, comme son idole, mais à la vitesse où elle progresse, ça ne saurait tarder. À la fin de 2014, elle occupait le 370e rang mondial et un an plus tard, elle s’était hissée au 72e rang. En début de semaine, elle était classée 33e.

Elle a commencé à se faire remarquer lors des Internationaux des États-Unis en 2015, quand elle avait été admise à titre de «lucky loser» à la suite du désistement de sa compatriote Maria Sharapova. Éliminée au troisième tour, elle a atteint la même étape lors des trois autres tournois du Grand Chelem qui ont suivi.

À Wimbledon, elle s’est inclinée aux mains de Venus Williams en trois manches 7-5, 4-6, 10-8. Quelques semaines plus tôt, aux Internationaux de France, elle avait perdu le troisième set par le même score contre la Néerlandaise Kiki Bertens.

«Je n’ai pas d’objectifs de classement, a affirmé celle qui a remporté le titre junior à Roland-Garros en 2014. Chaque fois que j’ai pensé de cette façon, j’ai descendu. C’était comme ça chez les juniors. J’essaie d’améliorer mon jeu et je ne me concentre pas sur le classement. Si je joue bien, le classement va suivre.»

En quarts de finale, vendredi, Kasatkina croisera le fer avec Angelique Kerber, 2e tête de série. L’Allemande a fait oublier un mauvais premier set pour signer un gain de 1-6, 7-6 (2), 6-4 contre l’Ukrainienne Elina Svitolina (17e).

Radwanska s’écroule

La victoire de Kasatkina n’a pas été la seule surprise de la journée de jeudi. La Russe Anastasia Pavlyuchenkova, classée 16e, en a réalisé une importante sur le court central en défaisant la Polonaise Agnieszka Radwanska, quatrième tête de série, 6-4, 6-7 (4), 6-1.

Du coup, il s’agit d’un autre nom prestigieux à disparaître de la section supérieure du tableau, dans lequel se trouve Eugenie Bouchard. Radwanska et Bouchard étaient destinées à livrer bataille en demi-finale, samedi.

Même si elle n’a pu convertir deux balles de match en deuxième manche, alors qu’elle menait 5-4 et qu’elle était au service, Pavlyuchenkova ne s’est pas laissée abattre et a complètement dominé le troisième set.

«Il faut lui rendre hommage pour être venue de l’arrière. Mais je jouais bien. J’ai respecté mon plan de match et tenté de relever mon niveau d’énergie. J’ai gardé mon calme et j’y ai cru jusqu’à la fin», a déclaré Pavlyuchenkova.

«Je pense que le quatrième jeu de la troisième manche, quand j’ai perdu mon service, a été le point tournant, a analysé Radwanska. J’ai été incapable de revenir.»

Plus tôt jeudi, la Roumaine Simona Halep était devenue la première joueuse à obtenir son laissez-passer pour les quarts de finale grâce à une victoire de 6-3, 6-3 face à la Tchèque Karolina Pliskova, classée 14e.

Deux jours après une performance de 16 as contre Kateryna Bondarenko, Pliskova n’en a réussi que cinq jeudi, dont un seul lors du premier set, et a commis autant de doubles fautes. L’ensemble de son jeu a été erratique.

En quarts de finale, Halep affrontera la Russe Svetlana Kuznetsova (9e), qui a éliminé la Tchèque Petra Kvitova (12e), 7-6 (2), 6-3.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.