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La nageuse chinoise Fu Yuanhui brise le tabou des menstruations dans le sport

RIO DE JANEIRO, BRAZIL - AUGUST 08: Bronze medalist Yuanhui Fu of China on the podium during the medal ceremony for the Women's 100m Backstroke Final on Day 3 of the Rio 2016 Olympic Games at the Olympic Aquatics Stadium on August 8, 2016 in Rio de Janeiro, Brazil. (Photo by Al Bello/Getty Images) Photo: Getty Images

Même les athlètes olympiques ont leurs menstruations.

La nageuse chinoise Fu Yuanhui commence à être connue pour ses réactions plutôt comiques quand elle est interviewée. Sa candeur a toutefois pris une autre couleur quand elle a confié à une journaliste de CCTV, en se tordant de douleur: «Je n’ai pas très bien nagé cette fois, mes menstruations ont commencé hier, alors je suis plutôt fatiguée». Elle a tout de suite ajouté que «ce n’était pas une raison, je n’ai pas assez bien nagé». Une médaille venait de lui échapper, ainsi qu’à ses coéquipières, alors que la Chine finissait quatrième au relais 4×100 mètres quatre nages samedi.

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Selon la BBC, plusieurs télespectateurs ont par la suite exprimé leur soutien à l’athlète via le réseau social chinois Sina Weibo. «J’admire vraiment Fu Yuanhui pour avoir nagé pendant ses règles. Les femmes peuvent être affectées pendant leurs règles, surtout à cause des douleurs. Elle s’est sentie coupable d’avoir terminée en quatrième place, mais, Fu Yuanhui, nous sommes vraiment fiers de toi». Un autre fan aurait déclaré: «C’est un phénomène physiologique normal, pourquoi il ne faudrait pas en parler? Fu Yuanhui est extraordinaire!» a rapporté de son côté The Guardian.

Dans ces articles parus lundi et mardi matin, les deux médias britanniques ont rappelé que les tampons ne sont utilisés que par 2% des femmes chinoises, et que plusieurs croyances (dont celle de la perte de sa virginité s’ils sont utilisés) persistent par rapport à leur utilisation. La Chine, par ailleurs, commercialisera prochainement sa toute première marque de tampon, 80 ans après que ce produit ait été mis sur les tablettes aux États-Unis.

Dans une entrevue à la BBC, Georgie Bruinvels, une chercheuse spécialisée dans les sports, confirme le tabou qui existe quant aux femmes qui ont leurs menstruations pendant des compétitions. «Plusieurs entraîneurs [d’élite] sont des hommes, et c’est plus difficile pour les femmes qui ne veulent pas dire « j’ai mes règles »», affirme-t-elle. Mme Bruinvels a étudié  1800 athlètes féminines dans un projet de recherche entre la St Mary’s University et le University College London. «Plus de la moitié des athlètes féminines que j’ai étudiées ont dit que leur cycle menstruel avait un impact sur leurs performances. Nous avons besoin de ce genre d’événement pour sensibiliser les gens à cette réalité», a-t-elle fait valoir à la BBC.

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