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Price et Halak de nouveaux confrontés

Jonas Siegel, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Ça semble complètement absurde aujourd’hui, mais il y a six ans, un débat faisait rage au sujet de l’identité du gardien no 1 du Canadien de Montréal.

Carey Price n’était pas encore le meilleur gardien du monde. Il avait été écarté du filet par un choix de neuvième tour de la Slovaquie, Jaroslav Halak, dont les prouesses avaient aidé le Tricolore à atteindre la finale d’Association pour une première fois en 20 ans.

Il a été échangé aux Blues de St. Louis moins d’un mois plus tard.

Price et Halak se livreront un duel sur une tout autre scène cette fois-ci, à titre de gardiens partants du Canada et de l’Europe en finale de la Coupe du monde de hockey.

«Je pense que, sans parler de rivalité, les deux gars savent qui se trouve à l’autre bout de la patinoire», a indiqué le directeur général d’Équipe Canada, Doug Armstrong.

Armstrong, qui est aussi le d.g. des Blues, est celui qui est allé chercher Halak à la suite de sa superbe tenue lors des séries 2010.

Les deux gardiens n’auront pas la même commande au cours de cette finale. Halak devra probablement faire des miracles si l’Europe espère battre le Canada deux fois sur trois. Price n’aura possiblement qu’à être bon derrière une équipe canadienne qui a écrasé toute compétition jusqu’ici dans le tournoi.

Halak a été sans contredit la grande vedette d’Équipe Europe, qu’on n’attendait pas en finale. Seul Price (,948) n’a fait mieux que sont taux d’efficacité de ,947 à la Coupe du monde. Il a lancé son club avec un jeu blanc de 35 arrêts pour surprendre les États-Unis dans le premier match du tournoi à la ronde; a stoppé 28 des 30 tirs des Tchèques; avant de réaliser 37 arrêts pour éliminer les Suédois, favoris de leur demi-finale.

«Il est assurément la plus grande raison de notre présence en finale», a admis le défenseur Andrej Sekera.

«Je ne l’ai jamais vu mieux jouer, a pour sa part déclaré le directeur général d’Équipe Europe, Miroslav Satan, un ex-coéquipier de Halak au sein de l’équipe de la Slovaquie. C’est sûrement l’une des pierres d’assise de notre succès.»

Passant de Montréal à St. Louis à Washington avant d’aboutir chez les Islanders de New York, où il a été le gardien partant des deux dernières saisons, Halak est devenu le partant de l’Europe un peu par chance. Frederik Andersen, principale compétition de Halak pour le poste, s’est désisté juste avant le tournoi en raison d’une blessure.

Halak, qui est âgé de 31 ans, a permis quatre buts en 46 lancers en match préparatoire contre le Canada. Il devrait faire au même genre de barrage.

Price n’a pas eu à afficher le même niveau d’excellence depuis le début du tournoi. Remplie de vedettes de la LNH, la formation canadienne a longuement contrôlé la rondelle en zone adverse. Seules quelques explosions offensives se sont rendues jusqu’à Price, qui a été très alerte en ces moments-là.

En demi-finale, contre la Russie, il a stoppé sept tirs de Nikita Kucherov, dont un au cours d’une descente particulièrement dangereuse, en route vers un gain de 5-3.

«Ça peut devenir exigeant en soi, a dit Price au sujet du peu d’action qu’il a vue. Surtout quand vous voyez le gars à l’autre bout jouer particulièrement bien. Je ne dois que me concentrer sur ce que j’ai à faire, qui est de stopper le prochain lancer. Je tente de garder la tête au jeu et de m’atteler à la tâche quand la rondelle s’amène de mon côté.»

Price a remporté les trophées Vézina et Hart en 2015. Il aussi mené le Canada à la conquête de la médaille d’or des Jeux de Sotchi avec une performance presque parfaite. Mais après la saison 2009-10, certains à Montréal (bien que personne au sein de la direction) étaient prêts à le laisser partir, donnant une bonne indication des performances de Halak au cours de ces séries. Price avait conservé un taux d’efficacité de ,012 en 41 rencontres en 2009-10, contre ,924 pour Halak, qui avait pris part à 45 matchs.

Halak a aussi amorcé 18 matchs en séries, contre un seul pour Price.

Maintenant âgé de 29 ans, Price dit avoir grandi depuis.

«J’étais encore très jeune et ma carrière en était à ses débuts à cette époque, a rappelé le cinquième choix au total en 2005. J’ai pris plus d’expérience depuis.»

Comme il l’a fait il y a six ans, Halak devra de nouveau mieux jouer que Price. Mais cette fois, c’est opposé à un gardien au sommet de son sport et avec une chance d’être couronné à la Coupe du monde qu’il devra réaliser pareil exploit.

«Nous sommes très à l’aise avec notre gardien et je sais qu’ils sont très à l’aise avec le leur, a noté Armstrong. Ça devrait être bien intéressant.»

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