Soutenez

Décès du journaliste sportif Lionel Duval

Photo: YouTube
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Lionel Duval, qui a gagné sa notoriété pendant près de 30 ans comme interviewer et descripteur des matchs du Canadien de Montréal à La Soirée du hockey à Radio-Canada, est décédé. Il était âgé de 83 ans.

À la retraite depuis 23 ans, il souffrait de la maladie de Parkinson. Il s’est éteint vers 8 heures, vendredi, au Centre d’hébergement Jeanne-Crevier de Boucherville.

Septième d’une famille de huit enfants, Lionel Duval a vu le jour le 11 février 1933 à Bromptonville, dans les Cantons-de-l’Est.

Au milieu des années 1940, sa famille déménage à Hull et c’est dans cette ville qu’il effectuera ses premiers pas dans les médias, à la station radiophonique CKCH, tout en complétant ses études à l’École supérieure de Hull, au début des années 1950.

D’abord affecté aux faits divers et aux nouvelles judiciaires, il est plus tard invité à animer une émission sportive régionale à CKCH. Jean-Paul Lemire, son patron, lui offre ensuite la chance de commenter un match de hockey à l’Auditorium d’Ottawa, à des fins d’audition.

Le résultat sera concluant.

Attiré par le métier de commentateur à un très jeune âge après avoir entendu l’illustre Michel Normandin décrire les matchs du Canadien à la radio, M. Duval devient, vers la fin des années 1950, le commentateur attitré des rencontres du Canadien de Hull-Ottawa, une formation évoluant à la fois dans la Ligue de l’Ontario et dans la Ligue senior de l’Ontario.

Cette équipe, affiliée au Canadien de Montréal, est alors dirigée par Sam Pollock, futur illustre directeur général du Canadien. Elle compte en ses rangs plusieurs futures vedettes du Tricolore dont Gilles Tremblay, qui deviendra un estimé collègue de travail de M. Duval à La Soirée du hockey pendant une vingtaine d’années.

C’est au début des années 1960, alors qu’il travaille toujours dans l’Outaouais, que M. Duval fait le saut vers la télévision. À titre de pigiste, il anime d’abord une émission hebdomadaire de 30 minutes consacrée au sport régional à la station affiliée de la SRC à Ottawa.

Puis, en 1964, il obtient son transfert à Montréal, où il devient dès lors l’un des animateurs réguliers de La Soirée du hockey. Au fil de sa carrière, il sera le témoin privilégié de 11 conquêtes de la coupe Stanley du Canadien.

En parallèle, il se joint à l’équipe de journalistes sportifs de Radio-Canada, et côtoiera quelques-uns des plus grands noms de la profession, dont René Lecavalier, Jean-Maurice Bailly, Richard Garneau, Raymond Lebrun et Pierre Dufault.

Il oeuvrera à La Soirée du Hockey jusqu’en 1992 comme interviewer entre les périodes, principalement, mais aussi à titre de descripteur de nombreux matchs du Canadien à la radio de Radio-Canada, surtout à l’étranger.

Ses anciens collègues gardent de précieux souvenirs de cet homme attachant et de ce professionnel minitieux.

«C’était un talent naturel, doté d’une belle voix. Il se distinguait aussi par sa grande simplicité. Il ne se prenait pas pour un autre et les gens se reconnaissaient en lui», a décrit Pierre Dufault, qui a d’abord travaillé avec lui à la radio privée à Hull avant que leur route se croise de nouveau à Montréal.

Jean Pagé, lui aussi un ex-collègue à Radio-Canada, a noté qu’il était dans la vie comme il était à l’écran: un gars simple et attachant.

«C’était aussi un excellent descripteur de hockey même s’il n’a jamais réalisé son grand rêve d’être le descripteur titulaire de la Soirée du hockey à la télévision. Il avait cette passion pour le hockey.»

L’ex-défenseur du Canadien, Pierre Bouchard, qui a côtoyé M. Duval à titre d’analyste lors des entractes à la Soirée du hockey au milieu des années 1980, a été témoin de sa rigueur au travail.

«Il prenait ça vraiment à coeur. C’était un perfectionniste. J’ai eu du plaisir à travailler avec lui.»

Sa carrière à la société d’État lui a aussi permis de contribuer à la couverture d’une foule d’événements d’envergure internationale, dont plusieurs Jeux olympiques.

Il vivra ses premiers Jeux à Munich, à l’été 1972, et ses derniers à Albertville, en France, à l’hiver 1992. Sans oublier Montréal, en 1976, où il a décrit les épreuves d’aviron, de canoë-kayak et de cyclisme.

Tout en reconnaissant que rien ne l’avait fait vibrer davantage que les matchs présentés à La Soirée du hockey, M. Duval avait gardé des souvenirs impérissables des Jeux de Montréal qui, estimait-il, ont généré des retombées inestimables pour Montréal et le Québec.

«Les Jeux de Montréal sont venus animer à un degré inégalé notre sentiment de fierté. Ce fut une exceptionnelle réussite humaine et technologique», affirme-t-il dans sa biographie intitulée «Revoyons les faits saillants», publiée en 2001 sous la plume de Luc Bertrand.

«Comme journalistes sportifs, j’ose croire, bien humblement, que nous avons contribué à ce succès. J’y vois encore aujourd’hui une réalisation propre à nourrir notre fierté collective.»

Lionel Duval a lu son dernier bulletin de nouvelles en 1993, et pris sa retraite du métier à l’âge de 60 ans, trois ans après avoir gagné le Métrostar du meilleur animateur d’une émission de sport. Il avait aussi été mis en nomination en 1988 et en 1991.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.