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Olivier Rochon: un sauteur plus zen

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Deux rêves olympiques brisés, de sérieuses blessures à un genou et au visage et une suspension «pour grandir» plus tard, le sauteur Olivier Rochon ne regrette rien. Mais il a adopté une nouvelle attitude tandis que s’amorce le difficile processus de qualification en vue des Jeux olympiques de Pyeongchang, en 2018.

Le skieur acrobatique de 27 ans fera figure de vétéran au sein de l’équipe canadienne des sauts sur le circuit de la Coupe du monde cette saison. Rochon, qui a dû mettre un terme à sa saison après seulement deux étapes la saison dernière en raison d’un fracture du plancher orbital, disputera une première campagne au sommet de sa forme depuis le calendrier 2011-12, alors qu’il avait mis la main sur le globe de cristal de la discipline.

«C’est vrai que je ne me rappelle pas avoir été en si bonne condition depuis la saison de mon globe, a-t-il raconté. Après les trois mois de convalescence pour mon oeil, j’ai pu reprendre l’entraînement à fond de train et j’ai fait de bons sauts sur les rampes d’eau cet été. Je me sens prêt.»

En compagnie de l’équipe canadienne, Rochon s’apprête à quitter pour la Finlande, où aura lieu pour la troisième année d’affilée le camp d’entraînement de l’équipe de sauts. La saison se mettra en branle les 17 et 18 décembre à Beida Lake, en Chine, alors que quatre épreuves de sauts seront disputées.

Cette première étape sera déjà très importante pour Rochon et les autres sauteurs canadiens — Travis Gerrits, Jean-Cristophe André, Mélissa Corbo et Catrine Lavallée —, puisqu’elle sera la première du complexe processus de qualification en vue des JO de 2018. Mais bien qu’il souhaite de tout coeur se retrouver en Corée du Sud, Rochon a décidé d’être plus zen, d’avoir plus de recul par rapport à tout le processus.

«J’ai décidé de ne pas me concentrer uniquement sur l’objectif final, qui paraît parfois énorme. Je compte mettre toute mon énergie sur l’étape à venir. De cette façon, en accumulant plusieurs bons résultats, forcément, j’obtiendrai cette qualification.»

Il attribue à la maturité et à l’expérience cette nouvelle sagesse.

«Je vieillis faut croire! Mais sérieusement, j’ai compris que pour moi, c’était la meilleure façon d’aborder tout ce processus», a-t-il évoqué.

Rochon est l’un des sauteurs parmi les plus talentueux qui aient fait partie de l’équipe canadienne. Dès sa première campagne sur le circuit, en 2009, il a été élu recrue de l’année par la Fédération internationale de ski. Il a par contre été beaucoup ralenti par les blessures. Après avoir raté de peu sa qualification en vue des Jeux de Vancouver, en 2010, il a dû faire une croix sur ceux de Sotchi en raison d’une déchirure ligamentaire au genou, puis il s’est infligé cette blessure au visage la saison dernière, quand il s’est lui-même donné un coup de genou à l’atterrissage.

Même s’il n’a été limité qu’à deux étapes, Rochon a tout de même pris le 16e rang du classement, un résultat qui l’encourage pour la saison à venir.

«J’étais dans le coup. Les sauts étaient là. Je pense que je n’aurai pas perdu la touche avec ma convalescence.»

Le skieur de Gatineau a aussi été suspendu une saison, en 2010-11, pour des problèmes de discipline. Avec le recul, il estime que cette décision prise par les entraîneurs de la Fédération canadienne de ski acrobatique lui aura été bénéfique.

«Je l’ai réalisé dès la saison suivante, quand j’ai remporté le globe. Je me suis rendu compte que d’écouter davantage les consignes, ça rapporte!», a-t-il mentionné.

Déjà doté d’une meilleure discipline, il espère que sa nouvelle attitude plus zen le mènera jusqu’aux sommets sud-coréens.

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