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Nouveau départ pour Marc-Antoine Gagnon

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Complètement remis d’une dislocation de l’épaule gauche et une déchirure du labrum, Marc-Antoine Gagnon voit la nouvelle saison qui s’amorce comme un nouveau départ.

Après une saison 2014-15 remplie de succès, le bosseur de Terrebonne s’en promettait pour 2015-16. Celui qui venait de terminer troisième des bosses en parallèle et cinquième en bosses aux Championnats du monde ainsi que dans le top-8 au classement de la Coupe du monde lors des quatre saisons précédentes avait de grandes attentes.

Mais ses blessures l’ont limité à deux épreuves, avec des résultats — une 23e et une 17e place — bien en-deçà de ses objectifs. Sous les recommandations du Dr. Jean-François Bégin, un spécialiste de l’articulation de Québec, il a décidé de faire une croix sur cette saison et de passer sous le bistouri.

«Il m’a dit que si je ne le faisais pas, j’avais 95 pour cent des chances que je m’inflige une nouvelle dislocation, a raconté Gagnon au cours d’un entretien avec La Presse canadienne. Moi, je me disais qu’une épaule, ce n’était pas si grave, parce que c’est moins sollicité que mes genoux. Mais le haut du corps absorbe beaucoup d’impacts et j’ai aussi besoin du haut de mon corps pour effectuer mes sauts.

«Finalement, je suis vraiment content d’avoir été opéré l’an dernier. La rééducation a été plus longue que je pensais et je me suis donc fait opérer au bon moment. En le faisant la saison dernière, j’ai pu prendre tout mon temps pour m’en remettre.

«En plus, avec le recul, je peux vraiment dire que je ne pouvais pas choisir meilleur moment: il n’y avait pas de Championnats du monde et le processus de qualification olympique n’était pas amorcé.»

Gagnon dit avoir trouvé la rééducation éprouvante, autant physiquement que mentalement. «Je n’ai pas aimé regarder mes coéquipiers en webdiffusion au lieu d’être sur place avec eux!», souligne-t-il.

Le retour sur les skis a aussi été ardu.

«Le premier camp a été difficile: ça a été un défi, mentalement, de me retrouver au sommet de la piste et de faire mes sauts.»

Forcé de reprendre la cadence progressivement, l’athlète de 25 ans a pu en profiter pour peaufiner sa technique.

«Ça faisait deux ou trois ans que je cherchais à améliorer l’esthétique de mon haut du corps en ski. De devoir ralentir la cadence à l’entraînement, ça m’a permis de travailler davantage là-dessus. Au final, ça aura eu beaucoup de points positifs. Mais maintenant, il faut tourner la page.»

Pour ce faire, Gagnon s’est fixé des objectifs élevés pour les deux prochaines saisons, qui culmineront avec les Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud.

«C’est un long processus, mais l’objectif final, c’est un podium en Corée, indique celui qui a raté le bronze des Jeux de Sotchi par quelques centièmes de point seulement. En même temps, tu dois prendre chaque course séparément. En ayant vécu ce processus en 2014, ça va m’aider. Et en plus, c’est le genre de défi que j’aime relever. J’ai obtenu de bons résultats par le passé sous pression et ça m’encourage pour ce qui s’en vient. En même temps, ce n’est pas un gage de réussite, alors il faut s’assurer d’y mettre toute la concentration et les efforts nécessaires.»

Pour la saison qui vient, Gagnon a surtout les yeux tournés vers les Mondiaux, disputés dans la Sierra Nevada espagnole, en mars prochain. Sa troisième place acquise en battant l’Américain Sho Kashima en Autriche, en mars 2015, avait permis au Canada d’inscrire un triplé historique aux bosses en parallèle, alors qu’il avait terminé derrière Mikaël Kingsbury et Philippe Marquis.

«Je veux retrouver le niveau d’avant ma blessure, conlut Gagnon. Je veux grimper sur le podium le plus souvent possible, notamment en Espagne.»

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