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Guay a pris un coup de jeune à Saint-Moritz

Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

SAINT-MORITZ, Suisse — Qu’ont en commun Roger Federer, Tom Brady et Érik Guay? Ils ont tous remporté des titres majeurs avoir avoir franchi la trentaine.

Quatorze ans après avoir participé à ses premiers Championnats du monde à St-Moritz, en Suisse, Guay est devenu à 35 ans le champion du monde le plus âgé, la semaine dernière en super-G. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Guay a déclaré que ses résultats des derniers jours lui avaient fait prendre un coup de jeune.

«On dirait que c’est l’année des vieux, s’est d’abord esclaffé Guay. En fait, en arrivant à Saint-Moritz la semaine dernière j’ignorais qu’il n’y avait jamais eu de champion du monde âgé de 35 ans ou plus. Donc dans ma tête j’arrivais là-bas simplement pour gagner, ou du moins pour monter sur le podium. Je n’avais vraiment pas conscience de cette marque-là. Ceci étant dit, je dois admettre que c’est le ‘fun’ de laisser sa marque comme ça. On dirait que je me sens plus jeune de cinq années.»

L’athlète de Mont-Tremblant, rentré au pays lundi après-midi, a reconnu que sa victoire en super-G et son titre de vice-champion de la descente constituent le summum de sa carrière jusqu’ici. Même s’il n’est passé qu’à 0,12 seconde d’une victoire en descente dimanche — ce qui lui aurait permis de devenir le premier skieur depuis l’Américain Bode Miller il y a 12 ans à gagner les deux épreuves de vitesse aux Mondiaux —, Guay a confié qu’il ne regrettait rien de sa performance.

«C’est pas mal la plus belle semaine de ski de ma carrière, a-t-il assuré. Peu de choses pourraient battre ça, à part peut-être deux médailles d’or. (…) Mais je suis tout de même très heureux avec ces deux médailles-là.»

Le principal intéressé assure que ses résultats aux Mondiaux n’auront aucun impact sur ses plans d’avenir, bien qu’il laisse la porte ouverte à poursuivre sa carrière sportive encore quelques temps.

«J’ai toujours dans la tête de me rendre aux prochains Jeux, puis après on verra, a-t-il convenu. En fait, je me dis qu’il faudrait bien que j’aille défendre mon titre de champion du monde en super-G aux prochains Mondiaux en Suède, mais pour l’instant je prévois toujours prendre ma retraite (après Pyeongchang), car je serai rendu à 36 ans. À un certain moment, je dois être à la maison avec ma femme et mes enfants.»

Le mois dernier à Garmisch, en Allemagne, Guay a fait une chute spectaculaire quand il a perdu le contrôle après un saut dans la deuxième portion du parcours. Il s’en est tiré sans trop de mal, mais il a d’abord craint que cette mésaventure ne compromette sa participation aux Mondiaux.

S’il avoue avoir été craintif lors de la première descente d’entraînement aux Mondiaux, il a rapidement chassé sa nervosité après la première journée d’entraînement. Il estime d’ailleurs que sa chute l’a peut-être motivé à se surpasser à Saint-Moritz.

Guay avait déjà été sacré champion du monde de la descente en 2011. Il est également le skieur canadien qui a connu le plus succès au circuit de la Coupe du monde avec 24 podiums en carrière.

Une organisation «Mickey Mouse»

D’ici la fin de la saison, ne parlez pas à Guay des prochains Jeux olympiques. Il risque d’en faire des boutons.

Après avoir été sacré vice-champion en descente dimanche aux Championnats du monde de ski alpin, l’athlète de 35 ans en a fait sourciller plus d’un en déclarant à La Presse canadienne que les Jeux olympiques, qui sont censés être le plus grand événement sportif de la planète, sont en quelque sorte organisés de manière ‘Mickey Mouse’.

«J’étais un peu frustré, parce que je venais de décrocher une deuxième médaille aux Mondiaux et qu’on me parlait déjà des Jeux olympiques, a d’abord mis en contexte Guay. Les JO, c’est spécial, parce que le monde entier regarde les courses, mais c’est parfois moins bien organisé que des Championnats du monde, ou même des étapes de la Coupe du monde.

«On l’a vu par le passé à Sotchi, où les épreuves de descente ressemblaient davantage à un slalom géant ou un super G, et ç’a été aussi le cas à Pyeongchang lors de l’épreuve-test il y a un an, a-t-il rappelé. (Les organisateurs) nous ont dit qu’ils allaient modifier le parcours pour les JO en 2018, mais encore une fois ça veut dire que nous arriverons là-bas sans aucun point de repère.»

Guay ne veut donc pas encore focaliser son attention sur les prochains JO, préférant se concentrer sur la suite de la présente saison. Après une semaine de congé parmi les siens, de qui il est séparé depuis six semaines, il se rendra en Norvège pour disputer une descente et un super-G comptant pour la Coupe du monde, les 25 et 26 février.

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