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Marchessault a dépassé toutes les attentes

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Chacune des 30 formations de la Ligue nationale de hockey compte probablement un joueur venu de nulle part qui, contre toutes attentes, a épaté les observateurs, ses coéquipiers et les dirigeants de son équipe. Le Canadien de Montréal a le sien en Paul Byron; les Panthers de la Floride ont le leur en Jonathan Marchessault.

Au fil d’une saison marquée de nombreuses déceptions au niveau collectif, les dirigeants des Panthers se consolent en voyant que l’athlète de 26 ans de Cap-Rouge a surpassé les espoirs qu’ils avaient fondés en lui lorsqu’ils lui ont accordé un pacte de deux ans à titre de joueur autonome le 1er juillet dernier.

Alors qu’il ne comptait que huit buts et 19 points en 49 rencontres dans la LNH avant cette saison, Marchessault s’est imposé au point d’inscrire 29 buts et 49 points en 69 matchs en 2016-2017.

Tout en rappelant que les Panthers ont perdu Aleksander Barkov (15 matchs) et Jonathan Huberdeau (51 rencontres) à cause de blessures, le transfuge du Lightning de Tampa Bay est le meilleur buteur de sa formation même s’il a joué sept matchs de moins que Vincent Trocheck et que l’increvable Jaromir Jagr.

Une vingtaine de minutes avant le début du duel contre le Canadien, les Panthers ont d’ailleurs annoncé que Barkov serait absent en raison d’une blessure au haut du corps.

«Jonathan a été remarquable pour nous», a loué Tom Rowe, qui cumule les fonctions de directeur général et d’entraîneur-chef par intérim.

«Son niveau de compétitivité est extrêmement élevé et il mérite tout ce qu’il a obtenu. Nous le pensions capable de marquer au moins 20 buts, compte tenu de l’opportunité qui lui serait offerte. Le fait qu’il va probablement atteindre le cap des 30 buts à un certain moment de la saison est impressionnant», a ajouté Rowe, qui le croit capable de répéter un tel rendement dans le futur.

Après leur élimination aux mains des Islanders de New York dès le premier tour des séries du printemps dernier, les Panthers ont senti le besoin de donner plus de mordant offensif à leur troisième trio. À l’aide des statistiques avancées, Rowe et ses acolytes ont vu que Marchessault possédait les atouts nécessaires pour combler cette lacune.

«À nos yeux, il exerçait un excellent contrôle de la rondelle et pouvait provoquer des chances de marquer peu importe avec qui il jouait. On voyait qu’il avait le sang-froid pour transporter la rondelle et effectuer des jeux sous pression. C’est ce que l’on avait constaté. Nous avons évalué ses statistiques, nous avons regardé beaucoup de vidéos et nous sommes allés le voir jouer à Tampa Bay. Nous avons aimé ce que nous avons vu.»

Ténacité

Que ce soit Rowe qui s’exprime ou Huberdeau, le point qui ressort le plus lorsque vient le temps de décrire Marchessault est son éthique de travail. Celle-ci est accompagnée d’une force de caractère qui a permis à l’attaquant de cinq pieds neuf pouces et 174 livres de gravir les échelons jusqu’au sommet de la pyramide hockey.

Marchessault a quand même admis qu’il a connu des moments où il s’est demandé s’il parviendrait à réaliser son rêve, comme lors de sa deuxième année à Springfield dans la Ligue américaine. Sa persévérance l’a finalement mené à bon port.

«Je suis un gars qui n’a jamais lâché. Quand je commence quelque chose, je n’arrête pas. Je ne pourrais même pas dire s’il y a des gens qui pensaient que j’allais jouer un jour dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, la East Coast, la Ligue américaine ou la Ligue nationale. À chaque année, de voir qu’il y avait des gens qui ne croyaient pas que j’allais me rendre là, ça me donnait de l’énergie. C’est ça que je veux faire, surprendre à chaque année.»

Lorsqu’il est devenu joueur autonome à l’issue de la saison 2015-2016, Marchessault se cherchait un club où il aurait une place au sein du troisième trio et des occasions de se faire valoir en avantage numérique. Les Panthers étaient en mesure de lui promettre pareille utilisation, et l’inattendu congédiement de Gerard Gallant à la fin de novembre n’a pas modifié les plans qui lui avaient été réservés.

Par ailleurs, Marchessault n’affiche aucune amertume à l’endroit du Lightning.

«Je n’ai absolument rien à dire contre le Lightning. Julien (BriseBois, l’adjoint du directeur général Steve Yzerman) m’a félicité. Après un match, Jon Cooper est venu me voir pour me dire à quel point il était content pour moi. Et les gars aussi. C’est une organisation incroyable.»

Marchessault ne s’arrête pas trop à l’idée qu’il pourrait atteindre le cap des 30 buts à Montréal ce soir. Tout ce qui compte pour lui, c’est de poursuivre sur cette lancée l’an prochain.

«Un 30e but n’importe quel soir aura beaucoup de signification. Et je sais que j’ai mis la barre haute, mais j’ai confiance en mes moyens et je ne suis pas du genre à abandonner mon entraînement estival.»

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