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Reyes: l'obstacle de Lemieux vers les sommets

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Marcos Reyes n’est pas le plus prestigieux, ni le plus talentueux des boxeurs chez les poids moyens. Mais c’est tout de même lui qui bloque la route vers les sommets à David Lemieux.

C’est ce que Marc Ramsay, l’entraîneur de Lemieux, lui a rappelé.

«Tout au long du camp d’entraînement, on a motivé David en lui disant que c’est Reyes qui est le seul obstacle entre David et un combat majeur, a indiqué Ramsay au cours d’un entretien téléphonique, quelques minutes avant que Lemieux (37-3, 33 K.-O.) ne participe à un entraînement public. Il est très conscient de l’importance du combat.»

Ce choc entre Reyes (35-4, 26 K.-O.) et Lemieux aura lieu en demi-finale du super combat entre Saul «Canelo» Alvarez et Julio Cesar Chavez fils, le 6 mai, au T-Mobile Arena de Las Vegas.

Normalement, le poids moyen montréalais devrait être en mesure de se défaire facilement du Mexicain. Après tout, Reyes n’est pas l’un des gros noms de la division, comme le sont Alvarez, Gennady Golovkin, Billy Joe Saunders, Hassan N’Dam, voire même Curtis Stevens, que Lemieux a liquidé en trois rounds le 11 mars dernier.

«C’est vrai que Reyes, sa réputation et son talent ne sont pas à la hauteur d’un adversaire comme Curtis Stevens, a admis Ramsay. Mais c’est un gars qui est kamikaze, tout en offensive. Stevens était mieux balancé. Les gars qui sont plus axés sur l’attaque comme Reyes et qui n’ont rien à perdre, il faut les prendre très au sérieux. On a vu souvent dans l’histoire de la boxe des surprises survenir avec des gars qui avaient une réputation moins bonne.»

Et c’est exactement ce que souhaitent Golden Boy Promotions et HBO en opposant Lemieux à Reyes. Pas que Lemieux se fasse surprendre. Non. Mais ils souhaitent le genre de feux d’artifice que laisse entrevoir sur papier ce face-à-face.

«Il a une stratégie très offensive, ce qui crée des ouvertures en défensive. Ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle quand tu boxes avec David Lemieux, a renchéri Ramsay. Mais je m’attends tout de même à un bon combat. C’est certain qu’il va tenter de venir gâcher la fête.

«Pour David, il s’agit de bien exécuter techniquement, comme il le fait habituellement. (…) Il est très conscient de l’ampleur du combat. Reyes n’a rien à perdre.»

En territoire connu

C’est la deuxième année d’affilée que Lemieux participera aux festivités du Cinco de Mayo de Golden Boy et la deuxième fois qu’il se battra au T-Mobile Arena. Pour Ramsay, c’est toujours rassurant de se retrouver dans un environnement connu.

«Ce qu’on appelle le contrôle environnemental est essentiel dans mon métier, afin de bien appuyer les boxeurs. (Cette année), on sait exactement où on s’en va, à quel hôtel nous allons descendre, où sont les restaurants. Tout ce qui a à être repéré l’a été.

«Du point du vue du boxeur, ce n’est pas négligeable. Au fur et à mesure que les semaines avancent, on sait exactement dans quel genre d’atmosphère nous évoluerons, à quoi ressembleront les vestiaires, à quel genre de foule nous aurons affaire. C’est loin d’être banal. C’est l’une des parties les plus difficiles à contrôler, surtout quand on voyage à l’extérieur. Les choses ne se passent pas comme ici au Québec, notamment avec les commissions athlétiques. Parfois, ça déstabilise les boxeurs.»

Quant au combat en lui-même, il reste bien peu de préparation à faire.

«À partir de cette semaine, on y va davantage avec des répétitions, a expliqué celui qui entraîne aussi Eleider Alvarez et Artur Beterbiev. C’est un peu comme une pièce de théâtre: on répète, sans ajouter de nouveauté. Ce n’est rien de très poussé. Bien sûr, nous faisons des répétitions techniques ensemble. Mais en gros, on ne fait que s’assurer que tout est en place pour qu’on ait une bonne exécution le soir du combat.

«La stratégie a déjà été établie, il ne s’agit que de s’assurer que nous nous rappellerons de tous les mouvements le soir du combat. Il faut que l’information, au niveau de la stratégie, soit bien assimilée par David et qu’il soit capable de l’exécuter.»

Beterbiev: toujours en négos

Si Alvarez est déjà fixé quant à son prochain combat — le 3 juin contre Jean Pascal —, c’est plus nébuleux dans le cas de Beterbiev

Le mi-lourd ne sait toujours pas quand il livrera son combat éliminatoire de l’International Boxing Federation (IBF) face à l’Allemand Enrico Kölling.

Si Kölling (23-1, 6 K.-O.) a accepté de relever le défi d’affronter Beterbiev (11-0, 11 K.-O.), Groupe Yvon Michel et Sauerland Promotion, le promoteur de l’Allemand, sont toujours à négocier les termes du contrat. Les deux parties tentent d’éviter de se rendre aux enchères pour organiser ce combat, mais le temps commence à manquer.

Beterbiev ne s’est pas battu depuis le 23 décembre. Si le combat devait avoir lieu en juin, on parlerait donc une inactivité de près de six mois.

«C’est certain que ce n’est pas idéal, a noté Ramsay. Ce n’est pas ce qu’un entraîneur souhaite. Mais Artur est dans la boxe depuis si longtemps que ça ne m’inquiète pas. Et puis, Artur n’est jamais loin du gymnase. Quand il a pris une semaine de congé, c’est beau. Il est toujours en train de s’entraîner, en train d’améliorer des aspects de sa boxe. Sans être souhaitable, ce n’est pas un problème dans son cas.»

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