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Lafleur: le CH de 1976-77 n'a pas son égal

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La Ligue nationale de hockey peut toujours solliciter l’opinion des amateurs de hockey via internet afin d’identifier la plus grande équipe de l’histoire du circuit, il n’y a aucun doute dans l’esprit de Guy Lafleur à quelle formation pareil honneur revient.

Exactement 40 ans plus tard, l’ancien grand ailier droit du Canadien de Montréal demeure persuadé que l’édition 1976-77 du Tricolore représente la plus grande équipe jamais assemblée dans les 100 ans d’existence de la LNH.

«Dans mon livre, nous sommes la meilleure équipe, tranche Lafleur. Au-delà des buts marqués, il faut regarder le nombre de défaites dans une saison. Cette année-là, on a perdu huit matchs en saison régulière et seulement deux pendant les séries éliminatoires. Il faut faire la part des choses.

«À part notre équipe, la meilleure formation que j’ai vue, c’est celle de l’Armée Rouge (de l’Union soviétique). On a joué contre elle et on a annulé 3-3 au Forum. C’est (le gardien Vladislav) Tretiak qui a fait la différence», a déclaré Lafleur, en faisant allusion au fameux duel du 31 décembre 1975, lors duquel le Tricolore avait dominé la formation soviétique 38-13 aux tirs aux buts.

Lafleur a émis cette opinion lorsque questionné, lundi, au sujet d’un sondage mené auprès du public, dans le cadre du centenaire de la LNH, et qui place cette équipe au troisième rang, malgré un dossier de 60 gains, huit revers et 12 matchs nuls et une récolte de 132 points. Les huit défaites et les 132 points sont des marques inégalées à ce jour dans la LNH.

Lors des 14 matchs des séries qui ont suivi, les Islanders de New York, en demi-finale, sont parvenus à arracher deux victoires à ce club, tandis que les Blues de St. Louis, au premier tour, et les Bruins de Boston, en finale, ont été balayés.

Le sondage a été lancé en avril auprès des amateurs, à qui on demandait de choisir une équipe gagnante lors d’une confrontation imaginaire entre deux formations ayant gagné la coupe Stanley entre 1917 et 2016.

Les résultats ont été publiés graduellement et lundi, la LNH a annoncé que le choix du public s’était arrêté sur l’édition 1984-85 des Oilers d’Edmonton. Menés par Wayne Gretzky, Mark Messier et Paul Coffey, entre autres, les Oilers ont complété la saison régulière avec une fiche de 49-20-11 pour 109 points avant de ne subir que trois défaites en 18 matchs éliminatoires.

Même s’ils avaient subi 32 défaites pendant le calendrier régulier, les Penguins de Pittsburgh, cuvée 1991-92, ont été choisis deuxième meilleure formation des 100 ans de la LNH.

Ambiance magique

Au chapitre individuel, le Canadien de 1976-77 a presque tout balayé sur son passage, Lafleur le premier avec sa récolte de quatre trophées.

L’ailier droit du Canadien a terminé au premier rang des marqueurs avec 136 points, dont 56 buts, et ajouté les trophées Hart et Pearson (Ted-Lindsay maintenant) à titre de joueur par excellence lors de scrutins menés auprès des journalistes et des joueurs, respectivement. Il a enchaîné avec une récolte de 26 points en 14 matchs éliminatoires, en route vers le Conn-Smythe, remis au joueur par excellence des séries.

Le défenseur Larry Robinson a mis la main sur le trophée Norris, après avoir compilé un ratio défensif de plus-120; les gardiens Ken Dryden et Michel Larocque ont inscrit une moyenne collective de buts alloués de 2,14, ce qui leur a permis de remporter le trophée Vézina; et Scotty Bowman a reçu le trophée Jack-Adams pour son travail derrière le banc de l’équipe.

Si le trophée Maurice-Richard avait existé à l’époque, il aurait été remis à l’ailier gauche Steve Shutt, coéquipier de trio de Lafleur, avec ses 60 buts.

Mais au-delà de toutes ces statistiques, ce que retient Lafleur de cette équipe, c’est l’état d’esprit qui y régnait. Quand il en parle, ses yeux brillent encore.

«On avait tellement de plaisir, les années des quatre coupes entre 1976 et 1979, mais spécialement celle-là, relate Lafleur en faisant allusion à 1976-77. C’était une année extraordinaire. Les gars flottaient sur un nuage. L’ambiance qui régnait, c’était magique.»

Quand Lafleur revient sur cette équipe, il en parle comme d’une famille où les liens étaient tissés serrés entre des joueurs qui ne désertaient pas le Canadien pour aller sous d’autres cieux via un système de joueurs autonomes qui n’existait pas encore, à l’époque.

Mais au-delà de cet état d’esprit familial, un sentiment d’émulation primait chez tous les joueurs, souligne Lafleur.

«On se disait, ‘cette année, on a perdu huit matchs, l’an prochain, il faut battre ce record’. C’est de cette façon qu’on pensait. On gagnait la coupe, il fallait la gagner encore l’année suivante. On n’avait pas de raison de la perdre dans le fond, car on avait la même équipe. Il y avait énormément de fierté et d’appartenance au sein de ces équipes. Les gars jouaient l’un pour l’autre et s’entraidaient.»

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