Soutenez

Une pause qui peut être utile, dit Federer

Lynne Sladky / The Associated Press Photo: Lynne Sladky
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Sans le savoir, Roger Federer a peut-être déclenché une nouvelle mode en rangeant sa raquette pendant les cinq derniers mois de 2016 pour prendre soin de son corps. Tout en se disant désolé pour son compatriote suisse Stanislas Wawrinka et son grand rival Novak Djokovic, Federer sait sans doute mieux que quiconque que ces deux joueurs seront en mesure de retrouver un haut niveau de jeu à leur retour sur le circuit de l’ATP.

Pendant que Federer donne l’impression d’afficher des conditions physiques et mentales optimales alors qu’il célébrera son 36e anniversaire de naissance mardi, Djokovic, blessé au coude droit, et Wawrinka, qui doit subir une procédure médicale à un genou, ont mis fin à leur saison 2017 dans des circonstances semblables à celles du vainqueur de 19 tournois du Grand Chelem il y a un an.

Des blessures ont de plus incité le numéro un mondial Andy Murray et Marin Cilic, finaliste à Wimbledon, à se retirer de la Coupe Rogers.

«Je suis malheureux pour Novak et tout particulièrement pour Stan, et je leur souhaite de guérir le plus rapidement possible. Même chose pour Andy et Marin. L’important, c’est de demeurer positif durant ces moments difficiles, et j’espère qu’ils sauront trouver toute la force dont ils auront besoin. S’ils reviennent à 100 pour cent, ça ne fait rien de perdre six mois sur une carrière de 15 ou 20 ans», a déclaré Federer, lors d’une conférence de presse dimanche après-midi, après une séance d’entraînement de 90 minutes devant bon nombre de spectateurs dans les gradins du court central.

Selon plusieurs observateurs, le long calendrier de l’ATP affecte la santé des athlètes, qui doivent voyager dans tous les coins de la planète. Mais Federer est plutôt d’avis que ce calendrier est moins exigeant qu’il ne l’a déjà été. Toutefois, l’intensité des matchs peut laisser des traces. Et des joueurs comme Federer, Rafael Nadal, Djokovic, Murray et Wawrinka ne rajeunissent pas non plus.

«Si je compare avec le passé, je devais gagner six matchs à l’époque lors des Masters 1000, et quelques fois, comme à Gstaad, Bâle et à Vienne, la finale était un trois de cinq. Je trouve qu’on a pu réduire un peu le stress sur les joueurs. Mais on a moins de temps entre les coups. Ça va très vite. On joue plus de balles que jamais avant, au fur et à mesure des échanges. Forcément, ça crée un peu de stress dans le corps. Et à partir de 30 ans, c’est aussi normal d’avoir des problèmes physiques. Tu te sens plus fatigué», énumère Federer, qui se considère chanceux d’avoir tenu le coup jusqu’à l’âge de 34 ans sans problèmes majeurs au niveau de sa santé.

De passage à Montréal pour la première fois en six ans, Federer vit une véritable renaissance avec ses cinq triomphes en sept tournois en 2017.

Ses conquêtes des Internationaux d’Australie et de Wimbledon, et des Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami l’ont aidé à gonfler son nombre de titres en carrière à 93. Seuls Jimmy Connors (109) et Ivan Lendl (94) ont fait mieux que Federer dans l’histoire de l’ère moderne du tennis professionnel masculin.

Il est difficile de ne pas faire le lien entre les succès de Federer en 2017 et les cinq mois de repos qu’il s’est donné après sa défaite aux mains de Milos Raonic en demi-finale de Wimbledon, il y a 13 mois. Federer s’est même permis d’autres semaines de congé au printemps, en faisant l’impasse sur la saison sur terre battue, incluant les Internationaux de France. Il l’a fait sans trop savoir ce qu’il en découlerait.

«Ça m’a fait de la peine de ne pas jouer la saison sur terre battue même si c’était mon choix, car j’ai toujours joué depuis 1999. C’était un peu bizarre, et je n’étais pas sûr que ça allait payer. Même si ça n’avait pas marché sur le gazon, j’aurais quand même sauvé de l’énergie et peut-être une blessure. La saison ne pourrait pas mieux aller. Je suis très content.»

À Montréal, où il n’a jamais gagné, Federer amorcera son tournoi mercredi contre Vasek Pospisil ou Peter Polansky, deux Canadiens. S’il connaît un parcours parfait, il pourrait faire face à Nadal en finale. Mais sans surprise, Federer dit ne pas regarder si loin.

«Tu regardes le tableau, et si tout se passe super bien, on va peut-être se retrouver en finale. Peut-être que ça peut avoir l’air plus simple cette année parce que Novak, Andy, Stan et Marin sont absents, mais il reste encore de sacrés joueurs très tôt dans le tournoi. On verra ce que ça donne mercredi. Je me réjouis d’être là et en bonne santé et je ne peux que contrôler ma section de tableau et pas ‘Rafa’. Je ne l’ai pas vu jouer depuis Wimbledon et je ne sais pas où il en est. S’il est en forme, il sera très difficile à battre. Il faut que je pense match après match.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.