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Auger-Aliassime épate Louis Borfiga

Photo: Archives TC Media

MONTRÉAL — Les amateurs de tennis du Québec seront choyés, mercredi, puisqu’ils pourront voir à l’oeuvre deux des plus grandes légendes de l’histoire du sport en Roger Federer et Rafael Nadal. Le mauvais sort les a cependant privés de la présence de l’un des plus beaux talents en devenir, un produit local de surcroît.

Blessé au poignet gauche pendant le Challenger de Lyon, qu’il a gagné en juin, le Montréalais Félix Auger-Aliassime a été contraint de se retirer de la Coupe Rogers. Auger-Aliassime avait reçu une invitation des organisateurs directement au tableau principal et il devait jouer le tout premier match de sa carrière sur le circuit de l’ATP mardi, jour de son 17e anniversaire de naissance.

Mais ce n’est sans doute que partie remise pour le jeune tennisman, surtout si l’on se fie aux commentaires élogieux de Louis Borfiga, vice-président du développement élite chez Tennis Canada.

«En ce qui me concerne, et je connais beaucoup de joueurs, comme Gaël (Monfils), Jo (Wilfried Tsonga), (Fabrice) Santoro et tout ça, je n’ai jamais vu un joueur à ce niveau, au même âge. Il a un talent naturel, il a une qualité de frappe qui fait que, pour moi, c’est du jamais vu», a affirmé Borfiga, en marge d’une conférence de presse tenue lundi matin visant à souligner les 10 ans d’existence du Centre national d’entraînement de Tennis Canada à Montréal.

Borfiga, qui a immigré à Montréal pour mettre sur pied ce complexe sportif et éducatif après 20 ans avec la Fédération française de tennis, ne se limite pas aux attributs d’Auger-Aliassime entre les lignes blanches lorsque vient le temps de faire son éloge.

«C’est un garçon très attachant, très bien élevé. Quand on a Félix, on a envie de faire beaucoup d’efforts pour lui, parce qu’il le rend bien. Pour progresser au tennis, il faut un bon entraîneur et en Guillaume Marx, il l’a. Il faut de bons parents, il les a. Ça prend une bonne mentalité, et il l’a. Il est en train de franchir un palier. Il fait partie actuellement, on peut dire, des plus grands espoirs. Ça ne veut pas dire qu’il va être le meilleur au monde. Mais en ce moment, il est dans le peloton de tête des meilleurs prospects.»

Au passage, Borfiga a dressé un parallèle avec un autre grand du tennis français.

«Il est un leader et un joueur d’équipe. Il va aider les autres. Parce qu’il a compris que la compétition n’est pas entre Canadiens, elle est internationale. Il faut s’unir pour battre les autres. Lui, il a compris ça. Sur certains aspects, il me rappelle Yannick Noah, ce leader incroyable qui a réussi à gagner Roland-Garros», a ajouté Borfiga.

Auger-Aliassime est l’un des plus beaux joyaux du Centre national d’entraînement de Tennis Canada, par lequel sont aussi passés Milos Raonic, Eugenie Bouchard et Françoise Abanda. Bianca Andreescu, une Ontarienne de 17 ans qui a gagné un premier match sur le circuit de la WTA la semaine dernière à Washington, s’y entraîne également.

Auger-Aliassime est d’avis que la mise sur pied de ce complexe national a possiblement modifié la trajectoire de sa carrière, lui qui depuis l’âge de huit ans s’entraînait avec son père.

«Peut-être que sans le Centre, je ne serais pas ici, a-t-il admis. Mon père a fait un travail exceptionnel avec moi, mais il connaissait ses limites. Il s’est rendu compte qu’il devait léguer le travail à quelqu’un d’autre.»

La guérison avance

Auger-Aliassime a bon espoir d’étaler de nouveau tout son potentiel lors des qualifications en prévision des Internationaux de tennis des États-Unis, à New York, dans une quinzaine de jours.

«J’ai profité de la blessure au poignet pour faire beaucoup de conditionnement physique, pour me reconstruire une solide base physique, au niveau cardio et des jambes, a renchéri Auger-Aliassime. Au niveau forme, je me sens prêt à jouer un tournoi dès demain. Mais il faut régler le petit problème du poignet. On a pris le temps qu’il fallait, même plus pour que la blessure guérisse bien. Alors oui, j’ai extrêmement confiance.»

Même s’il avait les deux pieds sur le site qui l’aurait vu disputer son premier match à vie parmi les grands, Auger-Aliassime ne se sentait pas plus mélancolique, lundi.

«C’était décevant et ce n’était pas une décision facile à prendre, a reconnu l’éloquent jeune homme. Mais les gens derrière moi sont des professionnels qui ont vu plusieurs blessures comme ça avant. On savait que c’était la bonne chose à faire étant donné mon jeune âge. Je dois rester en santé, et il n’y avait aucun doute.»

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