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Des incertitudes chez le Canadien persistent

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — C’est Alex Galchenyuk qui le faisait remarquer après l’éclatante performance du Canadien de Montréal samedi soir contre les Sénateurs d’Ottawa au Centre Bell: c’est préférable de perdre au début du calendrier préparatoire et de terminer sur une note victorieuse que l’inverse.

Si cette analyse tient la route, on peut conclure que le Tricolore est prêt à lancer sa saison régulière jeudi prochain contre les Sabres de Buffalo, après ses deux belles victoires du week-end. Et ce, malgré toutes ces incertitudes qui ont marqué le camp d’entraînement et qui, à certains niveaux, subsistent.

Ces incertitudes sont telles que l’entraîneur-chef Claude Julien a laissé planer la possibilité que la direction de l’équipe prenne tout le temps requis — l’heure limite est établie à 17h mardi — pour annoncer sa formation de 23 joueurs.

Au moins, l’état d’esprit était au positivisme dans le vestiaire après la dégelée de 9-2 que le Canadien a infligée aux Sénateurs, pour toutes sortes de raisons. L’une d’elles, c’est que Julien pourra compter sur un véritable centre numéro un en Jonathan Drouin.

«Je vois un joueur qui est certainement capable d’évoluer au centre, a répondu à l’entraîneur-chef du Canadien en parlant de son nouveau venu. C’est un centre qui va supporter le jeu partout dans notre territoire, et non se lancer à l’attaque sans avoir donné du support. Il respecte beaucoup l’aspect du jeu d’un centre et j’ai trouvé qu’il s’améliorait au fur et à mesure que l’on avançait dans le camp.»

Il semble aussi que Julien a eu la main heureuse en plaçant Brendan Gallagher à la droite de Drouin et de Max Pacioretty. S’il peut éviter les blessures, contrairement aux deux dernières saisons, le pugnace ailier droit viendra ajouter de la hargne, croit Julien, à un duo qui semble destiné à s’entendre comme larrons en foire.

«Parfois, vous devez regarder vos trios et analyser ce dont ils ont besoin, a noté Julien. Dans ce cas-ci, j’ai pensé que si on pouvait lui donner un joueur capable de pratiquer de l’échec-avant, provoquer des revirements et donner de l’espace à ses deux coéquipiers, ça pourrait créer un bel ensemble. Mais il n’y avait aucune garantie et il me fallait le voir et l’essayer.»

Production offensive

Au-delà de ce premier trio, et malgré la pétarade de samedi soir, il existe encore de l’incertitude à l’attaque.

Phillip Danault a montré de belles choses l’an dernier et on sent une chimie avec Andrew Shaw. Maintenant, est-ce que Galchenyuk peut utiliser ses talents de marqueur pour donner du mordant offensif à ce trio? Après le match de samedi, on serait porté à croire que oui, sauf que ça n’était pas le cas au début du camp.

Par ailleurs, que peut-on attendre d’un trio qui, en théorie, réunira Charles Hudon, Tomas Plekanec et Artturi Lehkonen?

Hudon avait promis de jouer «le couteau entre les dents» pendant le camp d’entraînement. C’est ce qu’il a fait au point où, à moins d’une gigantesque surprise, il amorcera la saison à Montréal. Mais un fait demeure: il ne compte que six matchs d’expérience dans la LNH, même s’il en a profité pour inscrire quatre points.

Lehkonen possède un tir de qualité et il affiche beaucoup d’intelligence au jeu. Mais il est à peine plus expérimenté, avec une seule saison complète dans la LNH, tandis que Plekanec a connu une dramatique baisse de régime la saison dernière. Profitera-t-il d’un regain de vie auprès de ces deux jeunes?

Aussi, est-ce que Paul Byron pourra répéter ses performances de 2016-2017? Qui jouera à ses côtés au centre et à droite? Est-ce que Jacob De La Rose a supplanté le vétéran Torrey Mitchell? Et est-ce que Ales Hemsky peut apporter du soutien à l’attaque du Tricolore au-delà de l’avantage numérique, où il semble à l’aise?

Shea Weber et qui?

Les questions sont également nombreuses à la ligne bleue, même si la brigade défensive a limité ses rivaux à seulement 40 tirs lors des deux derniers matchs préparatoires.

Une question fondamentale n’a toujours pas été élucidée, du moins officiellement : qui sera le partenaire de Shea Weber?

Peut-on imaginer que Julien va confier pareil mandat à Victor Mete? Le défenseur des Knights de London s’est avéré la plus belle surprise du camp, et il semble avoir mérité, à tout le moins, un essai de quelques matchs à Montréal.

Mais à 19 ans et sans l’expérience de la LNH, peut-on lui demander de jouer autour de 20 minutes par match contre les meilleurs trios adverses? Et ce, même s’il possède les atouts requis pour complémenter le style de Weber?

Le deuxième tandem semble coulé dans le béton avec Karl Alzner et Jeff Petry, mais qui seront les cinquième et sixième défenseurs? Jordie Benn devrait faire partie de l’équation, mais Brandon Davison est limité, Mark Streit a visiblement ralenti et on ne sait rien de David Schlemko. Y a-t-il une place pour Joe Morrow à Montréal? Peu probable. De son côté, Éric Gélinas a signé un contrat avec le Rocket de Laval, le club-école du Canadien dans la Ligue américaine.

Tous ces défenseurs paraîtront mieux si Carey Price est au sommet de son art, et il n’y a aucune raison de s’inquiéter à son sujet. Mais on ne peut en dire autant d’Al Montoya, qui n’a pas été trop rassurant pendant le camp d’entraînement.

Charlie Lindgren semble être passé devant lui, mais il est sans doute préférable qu’il gagne de l’expérience en jouant régulièrement à Laval plutôt qu’en admirant les prouesses de Price à partir du banc.

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