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Un autre test pour le patineur Denny Morrison

Donna Spencer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

CALGARY — Trois photos dans le téléphone cellulaire de Denny Morrison le montrent alors qu’il saute au-dessus d’une crevasse accidentée au sommet d’une montagne.

Deux de ces photos laissent transpirer la détermination du patineur de vitesse canadien à compléter le saut. Sur la troisième, on le voit réussir son atterrissage, en mettant un peu plus de poids sur la jambe gauche que sur la droite.

Il s’agit d’une illustration des efforts de Morrison pour renouer à la compétition à la suite d’un horrible accident de motocyclette en mai 2015 — une fracture de sa jambe droite n’étant qu’une seule des nombreuses blessures dont il a été victime — suivi par un accident vasculaire cérébral en 2016.

«Il faut une certaine somme de courage, de foi et de confiance en soi», a noté le quadruple médaillé olympique, lundi, en regardant ces photographies.

Mais ce que celles-ci ne montrent pas, c’est Morrison qui se trouvait au sommet de cette montagne de l’Utah cet été, avec son entraîneur et ses coéquipiers. Et Morrison assure que ce retour ne se limite pas à sa propre personne.

En février prochain, il veut participer à ses quatrièmes Jeux olympiques pour exprimer tout ce que lui-même, son épouse Josie, ses entraîneurs, ses coéquipiers et son équipe médicale ont investi pour qu’il retourne sur piste.

«En 2010, je voulais gagner trois médailles d’or juste pour moi, a admis Morrison. Maintenant, je veux faire tout ça pour les membres de l’équipe, un peu pour leur dire merci. Ce sont eux qui me font revenir.»

L’athlète de 32 ans de Fort St. John, en Colombie-Britannique, vient de compléter ce qu’il qualifie d’entraînement hors-saison le plus «normal» depuis 2014, année lors de laquelle il a remporté la médaille d’argent aux 1000 mètres et le bronze au 1500 mètres aux Jeux olympiques de Sotchi, en Russie.

Morrison avait chuté lors des essais olympiques sur 1000 mètres, mais son coéquipier Gilmore Junio lui a cédé sa place pour que Morrison puisse prendre part à cette épreuve à Sotchi.

En 2010, Morrison a mérité l’or à la poursuite par équipe avec Mathieu Giroux et Lucas Makowsky, et l’argent lors de la même épreuve quatre ans plus tôt.

Morrison sait très bien que quelques-unes de ses plus grands exploits en patinage de vitesse sur longue piste ont été enregistrés avec l’aide d’autres personnes. Ce sentiment est amplifié par le soutien qu’il a reçu pendant ce qui semblait être un retour improbable.

«Je célèbre chacune de mes réussites sur la glace avec mes coéquipiers mais aussi avec mon personnel de soutien. Chacune des personnes qui a contribué à mon retour sera invité à célébrer avec moi.»

L’accident de motocyclette de Morrison a effacé une saison entière de patinage. Son accident vasculaire cérébral, moins d’un an plus tard, l’a empêché de pousser son rythme cardiaque au maximum de ses capacités jusqu’à un mois avant les essais.

Morrison a participé à des épreuves de la Coupe du monde l’hiver dernier, sans jamais s’approcher du podium.

Maintenant qu’il a complété un entraînement hors-saison productif, Morrison veut voir jusqu’à quelle vitesse il peut patiner. Il pourra le vérifier lors des essais de l’équipe nationale qui s’ébranlent jeudi à l’Ovale olympique de Calgary.

Cette compétition, qui s’étale sur quatre jours, permettra de déterminer les 20 patineurs qui représenteront le Canada lors des quatre premières étapes de la Coupe du monde, incluant une escale à Calgary, du 1er au 3 décembre.

Le Québécois Olivier Jean, les Ontariens Ivanie Blondin et Vincent de Haître, l’Albertain Ted-Jan Bloemen et la Manitobaine Heather McLean ont déjà mérité leur place au sein de l’équipe de la Coupe du monde parce qu’ils ont tous fini parmi le top-5 lors des Championnats du monde de simple distance, l’an dernier.

Mais il y a plus que la quête de médailles de la Coupe du monde. Les participants peuvent se tailler une place au sein de l’équipe canadienne olympique s’ils montent sur le podium ou s’ils se classent dans le top-5 après les quatre rendez-vous de la Coupe du monde.

Morrison voit ces essais comme l’une des nombreuses étapes qu’il doit franchir jusqu’à Pyeongchang, en Corée du Sud.

La première aura été de placer sa jambe fracturée sur son vélo, pour rouler dans son voisinage après son accident alors qu’il ne pouvait même pas marcher à l’aide de béquilles.»

«Si je n’avais pas pris la décision de revenir, aucune de ces petites victoires n’aurait pu se concrétiser, observe Morrison.

«Si une petite victoire signifie une qualification aux épreuves de la Coupe du monde, peut-être que l’escalier des petites victoires mènera à des médailles à la Coupe du monde, à une qualification aux Jeux olympiques et peut-être à une médaille olympique. J’espère que ce week-end me permettra d’ajouter une autre petite victoire.»

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