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Le parcours particulier de Noah Dobson

Simon Servant, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Si vous tapez le nom du défenseur du Titan d’Acadie-Bathurst Noah Dobson dans la barre de recherche sur YouTube, vous ne trouverez pas beaucoup de ses faits saillants. Ça ne devrait toutefois pas être une raison valable pour le balayer du revers de la main.

Bien qu’il ne soit pas nécessairement le plus spectaculaire sur la patinoire, Dobson retient actuellement l’attention dans le monde du hockey en raison de son jeu efficace et complet. Déjà la saison dernière, à 16 ans, il a dominé toutes les recrues de la LHJMQ grâce à un différentiel de plus-34. Cette saison, à l’aube de son passage à la Série Canada-Russie, l’arrière de 17 ans a amassé 18 points en 22 parties.

Utilisé dans toutes les situations, le défenseur du Titan a rapidement forcé la main de l’organisation et lors de sa saison recrue, il s’est vu confier de plus en plus de responsabilités. Lors de la deuxième ronde des séries éliminatoires, il s’est même frotté à plusieurs reprises à l’attaquant de l’Armada Pierre-Luc Dubois, troisième choix au total du repêchage de 2016 qui évolue maintenant dans le circuit Bettman avec les Blue Jackets de Columbus.

«Nous avons eu une belle poussée en séries l’an passé et j’ai pris beaucoup d’expérience. On me fait jouer beaucoup de minutes et j’ai la chance d’évoluer aux côtés du vétéran Adam Holwell. Je ne suis pas le plus flamboyant, mais j’aime jouer avec calme et prendre les bonnes décisions. J’aime me porter à l’attaque, mais je fais de mon jeu défensif une fierté», a fait valoir Dobson, qui dit vouloir imiter le style du défenseur des Kings Drew Doughty.

Certains recruteurs croient que son nom sera entendu lors de la première ronde du repêchage de la LNH. D’autres croient que ce sera au deuxième tour. Tous s’entendent cependant pour dire que Dobson possède un coup de patin fluide et une vision offensive hors pair. Mais au-delà de ses prouesses sur la glace, ce sont ses qualités humaines et sa maturité qui font le plaisir de son entraîneur-chef, Mario Pouliot. Et soyez assurés que vous ne trouverez pas un plus grand partisan du jeune défenseur à Bathurst.

«J’ai lu un article sur les 20 meilleurs espoirs en vue du repêchage de la LNH et il ne s’y trouvait pas. Ça m’a pincé le coeur parce qu’il en fait définitivement partie et je suis convaincu qu’il sera sélectionné avant le 20e rang, a assuré Pouliot. Dès son arrivée, il nous a montré beaucoup de maturité. Il fait attention aux détails, il se prépare comme un professionnel et il veut apprendre. C’est un jeune qui a un plan et il le suit à la lettre.»

Parcours particulier

Rares sont les Canadiens qui s’exilent en Europe pour parfaire leur apprentissage en hockey — c’est habituellement l’inverse qui se produit — mais c’est néanmoins la direction qu’a choisie le défenseur de six pieds trois pouces. Après un arrêt en Estrie, Dobson, qui n’avait que 15 ans à l’époque, a reçu un appel intrigant de l’ancien joueur du Canadien de Montréal Brian Savage.

«Je voulais quitter l’Île-du-Prince-Édouard et Brian, qui était un entraîneur du développement des joueurs en Autriche, m’a contacté. J’ai pris l’avion en compagnie de mon père afin de voir les installations et tout était à la fine pointe de la technologie, s’est-il rappelé. J’ai décidé d’y rester parce que je jugeais que c’était mieux pour mon développement.»

Le défenseur a passé une saison avec l’Académie de hockey Red Bull, à Salzbourg, où il n’a respiré que pour le hockey, à des heures de vol de ses parents, dans un dortoir en compagnie de ses coéquipiers. Si le sport fait vieillir plus rapidement, il n’est donc pas étonnant de voir qu’il est un des plus matures du Titan malgré son jeune âge.

«Je trouvais que les Red Bulls constituaient la meilleure équipe pour moi. J’ai également eu l’occasion de voir plusieurs endroits dans le monde et d’améliorer mes techniques, a affirmé Dobson. Le style de jeu est très différent et c’est axé sur le talent et la vitesse. Ç’a aidé mon coup de patin et mon contrôle de rondelle. C’est intéressant d’adopter cette perspective de hockey et de l’apporter au Canada.»

«Noah n’a pas besoin de se faire prendre par la main et il est très facile à diriger, a ajouté Pouliot. Il savait qu’il devait quitter sa famille et il a pris cette décision rapidement. Ça prouve qu’il était prêt à faire les sacrifices.

Pendant 15 saisons, l’attaquant Brad Richards a été la figure de proue du hockey prince-édouardien dans la LNH. Maintenant que Richards a pris sa retraite, le défenseur des Bruins de Boston Adam McQuaid est le seul joueur actif dans la LNH à être originaire de la province la moins peuplée du Canada. C’est notamment ce manque de joueurs qui a poussé Dobson à faire ses valises.

«Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui jouent au hockey à l’Île-du-Prince-Édouard et il n’y a pas autant d’entraîneurs spécialisés, a-t-il fait remarquer. Ça commence à se développer de plus en plus et on peut le noter dans la LHJMQ. C’est maintenant à nous de se souvenir de ce que nous avons appris et à aider les jeunes là-bas.»

En juin, Dobson pourrait devenir le premier joueur natif de l’Île-du-Prince-Édouard depuis le défenseur Brandon Gormley, en 2010, à être sélectionné en première ronde du repêchage de la LNH. Depuis 2010, la province n’a d’ailleurs fait repêcher aucun joueur.

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