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La persévérance de Paul Byron a été récompensée

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Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le cheminement de Paul Byron jusqu’à la Ligue nationale de hockey est un bel exemple de persévérance. Il est aussi la preuve qu’on n’est pas toujours prophète dans son pays.

Animé par les exploits de son idole de jeunesse Paul Kariya, Byron a cheminé non sans peine dans le réseau du hockey mineur à Ottawa.

Au tournant du 21e siècle, la taille d’un hockeyeur était encore vue comme un atout indispensable pour réussir. Dans le cas de Byron, elle a souvent freiné ses aspirations et sa progression. Même au hockey mineur.

«Je ne sais pas combien de fois on m’a dit que j’étais trop petit. On me disait que j’étais bon, mais que je ne tiendrais pas le coup dès le jour où je jouerais au hockey avec contact.

«Une année alors que j’étais chez les bantam, on m’a retranché à cause de ma taille même si j’avais terminé premier ou deuxième marqueur de mon équipe l’année d’avant. Je ne pouvais y croire», relate-t-il.

De rétrogradation en rétrogradation, Byron ne s’est jamais laissé décourager et a continué de faire ce qu’il aimait le plus au monde: jouer au hockey, sans perdre de vue son rêve d’accéder à la Ligue nationale. Même si ce rêve était inaccessible aux yeux des autres.

La fameuse lumière à l’extrémité du tunnel est apparue à la suite d’une autre rétrogradation, celle-là par une formation de niveau junior Tier-2 de sa ville natale, en 2005. Du coup, Byron s’est retrouvé avec les Golden Knights d’Ottawa ouest, une équipe de calibre junior B.

«Je me souviens du premier soir où Paul s’est présenté à notre camp. Il avait 16 ans et ne devait pas peser plus que 130 livres. Il portait un casque protecteur qui semblait trop petit pour lui. Mais quand je l’ai vu patiner, j’ai dit ‘Wow!’», relate Keith Schaefer, entraîneur-chef des Golden Knights à l’époque.

Convaincu que Byron avait sa place au sein de son équipe, même dans une ligue qui regroupait des joueurs âgés de 20 et même 21 ans, Schaefer lui a permis de s’exprimer sur la patinoire au point où il a amassé 23 buts et 54 points en 40 matchs lors de sa seule campagne dans cette ligue.

«Nous avons tout gagné cette saison-là, et Paul a apporté une énorme contribution. Je savais qu’il pouvait tenir son bout dans notre ligue à cause de sa grande vitesse. Et tu ne pouvais pas l’intimider. Il n’avait peur de rien. Il a tellement grandi cette saison-là. Je pense sincèrement que ça lui a servi de tremplin», ajoute Schaefer.

Douze ans plus tard, Byron n’a pas oublié Schaefer. L’année dernière, avec la complicité du fils de Schaefer, Byron lui a autographié un chandail tricolore sur lequel il le remercie de lui avoir redonné le plaisir de jouer au hockey. Ce chandail s’est transformé en cadeau de Noël pour Schaefer, un fervent partisan du Canadien.

«Je pense que tous les jeunes sont passés par un stade où le hockey devient tellement sérieux, où les instructeurs et dirigeants le transforment en jeu politique et où il importe peu à quel point tu peux être un bon joueur, confie Byron lorsque questionné sur la teneur de son message à Schaefer.

«Je n’avais pas vraiment apprécié mon année midget, la saison précédente, mais je n’ai probablement jamais eu autant de plaisir que pendant ma saison junior B, continue-t-il. Et c’est vrai que ça m’a servi de tremplin. J’avais 16 ans et je jouais contre des gars pouvant mesurer six pieds quatre et peser 220 livres. Je devais me battre pour trouver de l’espace sur la glace, même si on m’accrochait et on me retenait constamment. Il n’y a pas de doute que le fait d’affronter des joueurs plus âgés m’a beaucoup aidé.»

Ce tremplin l’a propulsé de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Dans un scénario en tous points semblables à celui de Claude Giroux un an plus tôt, Charlie Henry, le grand manitou des Olympiques de Gatineau, a profité du fait que Byron ait été ignoré par toutes les équipes de la Ligue junior de l’Ontario, incluant les 67 d’Ottawa, pour le convaincre de se joindre à Giroux et à son organisation.

«Je voyais la LHJMQ comme une ligue avec beaucoup de joueurs de talent, rapides, où je pourrais m’éclater. Ç’a été une bonne décision de ma part», note Byron.

Henry l’avait à l’œil depuis quelque temps déjà et dès le lendemain de la séance de sélection de la Ligue de l’Ontario, il est allé cogner à sa porte.

«Au Québec, un petit joueur peut faire son chemin. C’est bien plus facile qu’en Ontario, souligne Henry. Il avait tellement de vitesse. Et il ne lâchait jamais. On le frappait et il se relevait. Il est très dur sur lui, il veut travailler, il veut gagner. Aujourd’hui, personne ne parle de sa taille. L’une de mes grandes joies, c’est de voir Paul Byron jouer dans la Ligue nationale.»

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