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Kingsbury sera de nouveau le favori à Tremblant

Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONT-TREMBLANT, Qc — Mikaël Kingsbury tentera de demeurer parfait cette saison alors qu’il s’attaquera, samedi, à la piste des bosses de Tremblant, dans le cadre de la dernière étape de la Coupe du monde de ski acrobatique avant le tenue des Jeux olympiques de Pyeongchang.

Ce sera une occasion en or, selon le vice-président sport de Ski acro Canada David Mirota, d’observer en personne l’énorme talent de Kingsbury.

«J’ai l’impression qu’en ce moment, dans le sport, aucun athlète sur la planète ne domine autant son sport que Mikaël, a déclaré Mirota. C’est exceptionnel. Vous savez, nous n’avons pas autant de publicité que les sports professionnels, mais quand tu regardes son taux de réussite et ce qu’il parvient à faire sur une base régulière, c’est incroyable. Nous sommes vraiment gâtés d’avoir un athlète de ce calibre-là dans notre sport.»

Le bosseur de Deux-Montagnes, le favori ce week-end, n’a plus rien à prouver après avoir devancé les Américaines Hannah Kearney et Donna Weinbrecht pour le plus grand nombre de victoires en carrière sur le circuit de la Coupe du monde lors de l’arrêt à Deer Valley, il y a une dizaine de jours.

Kingsbury, qui est âgé de 25 ans, tentera de signer sa 49e victoire en carrière à la station de ski de Tremblant, qui accueillera une épreuve des bosses pour la première fois depuis 2005. Il n’a pas perdu depuis le 28 janvier 2017, alors qu’il avait fini deuxième à la Coupe du monde de Calgary, derrière l’Australien Matt Graham.

«Vous savez, je n’ai plus besoin de jouer dans la tête de mes adversaires, a lancé Kingsbury avec aplomb. Ils savent que je suis prêt. En fin de semaine, l’important c’est que je reste intelligent dans mes descentes d’entraînement et que j’économise mon énergie. Je ne veux pas me faire mal — on a vu ce qui est arrivé à Philippe (Marquis) —, et après ça il faudra simplement refaire ce que je fais depuis des semaines déjà.

«Et si c’est le cas, alors je devrais signer ma 14e victoire d’affilée.»

‘Le King des bosses’ est évidemment qualifié depuis belle lurette pour les jeux, mais cette étape demeure cruciale pour certains bosseurs dont Marc-Antoine Gagnon et Philippe Marquis — absent ce week-end en raison d’une blessure à un genou — notamment, en plus d’être une belle occasion pour les plus jeunes de se faire remarquer.

«Je pense à Kerrian Chunlaud, qui a notamment participé à une finale en Chine plus tôt cette saison, ou encore Gabriel Dufresne, qui a bien fait l’an dernier en Nor-Am et qui prend de l’expérience cette année en Coupe du monde, a évoqué Mirota. Chez les femmes, il y a évidemment la vétérane de notre équipe de développement Alex-Anne Gagnon qui fait bien. Donc, ce ne serait pas une surprise que l’un ou l’une d’entre eux se retrouve en finale ce week-end.»

Le principal rival de Kingsbury, le Kazakh Dmitriy Reiherd, sera aussi à surveiller.

Les soeurs Dufour-Lapointe jouent gros

Chez les dames, la course au titre risque d’être beaucoup plus spectaculaire, puisqu’aucune bosseuse n’est parvenue à se démarquer du groupe jusqu’ici cette saison.

L’Américaine Jaelin Kauf domine le classement général avec une récolte de 420 points, mais elle est suivie de près par la Française Perrine Laffont (369) et l’Australienne Britteny Cox (342). La Canadienne Andi Naude suit en quatrième place à 305 points. Rappelons qu’une victoire vaut 100 points de classement.

Naude, de Penticton, en C.-B., a participé à toutes les super-finales jusqu’ici cette saison, et elle est la seule bosseuse du pays à être déjà qualifiée pour les JO. Après avoir réussi deux podiums à Thaiwoo en Chine plus tôt cette saison — elle avait fini troisième à chaque occasion —, Naude convoitera une première victoire à Tremblant.

«Après avoir raté de justesse ma qualification pour les Jeux de Sotchi il y a quatre ans, je m’étais promise de tout faire pour me rendre à Pyeongchang, a évoqué Naude. C’est vraiment spécial d’y être parvenue avant la dernière course (à Tremblant). Je suis beaucoup plus détendue, et je me concentre davantage sur le processus que le résultat, bien que je ne dirais pas non à un autre podium ici.»

Les soeurs Dufour-Lapointe, Justine, Chloé et Maxime, effectueront un retour émotif sur les pentes ce week-end, moins de 48 heures après avoir annoncé que leur mère a combattu un cancer l’hiver dernier.

Elles tenteront chacune d’améliorer leur classement général sur le circuit de la Coupe du monde afin de se tailler une place au sein de l’équipe olympique. Si la place de Justine semble quasiment assurée, celle de Chloé pourrait dépendre de son résultat ce week-end.

Les chances qu’elles soient de nouveau réunies aux Jeux olympiques, comme ce fut le cas à Sotchi en 2014, semblent cependant très minces puisque Maxime connaît une saison difficile. Cela n’empêche pas la bosseuse de 28 ans, qui occupe le 37e rang au classement général, de toujours y croire.

«C’est encore possible mathématiquement!», s’est exclamée Maxime en conférence de presse, jeudi.

De son côté, Audrey Robichaud, la doyenne de l’équipe canadienne à 29 ans, est en très bonne posture afin de se qualifier pour ses troisièmes Jeux olympiques en carrière. Elle est d’ailleurs l’une des rares bosseuses à avoir participé à la dernière étape des bosses présentée à Tremblant en 2005, alors que Justine Dufour-Lapointe n’était âgée que de 11 ans!

La table est donc mise pour le week-end à Mont-Tremblant, où les résultats auront un impact direct sur l’identité des membres de l’équipe olympique canadienne de ski acrobatique, qui sera dévoilée dès lundi.

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