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Makhmudov ne veut rien savoir de GYM

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le poids lourd Arslanbek Makhmudov ne veut rien savoir de Groupe Yvon Michel. Le problème est qu’il a oublié d’en informer son gérant.

Vendredi dernier, GYM a annoncé qu’il s’était entendu avec Esmir, le groupe qui gère la carrière du poids lourd russe. Les dirigeants de GYM étaient alors heureux d’annoncer cette embauche, avec raison.

Makhmudov est un poids lourd convoité. Celui qui a connu un très beau parcours dans la World Series of Boxing depuis 2012 a signé une victoire par K.-O. à sa seule sortie chez les professionnels jusqu’ici. Qui plus est, il est entraîné par Marc Ramsay. L’entraîneur d’Artur Beterbiev, Eleider Alvarez et David Lemieux, pour ne nommer que ceux-là, n’a pas l’habitude de travailler avec des boxeurs de deuxième ordre.

Mais voilà que mardi, Makhmudov y est allé d’une vicieuse attaque à l’endroit de GYM sur les réseaux sociaux, reniant son association.

«Je n’ai jamais signé une telle entente et ça n’a jamais traversé mon esprit», a-t-il souligné sur Instagram, un commentaire qu’il a depuis effacé.

Makhmudov a poursuivi en rappelant la séparation houleuse de GYM avec David Lemieux, le conflit contractuel qui l’oppose à Beterbiev, la façon dont la relation avec Custio Clayton a pris fin, et «la durée de vie de 15 mois de Vislan Dalkhaev». Le colosse de six pieds six note également qu’il n’a pas signé de contrat, qu’on tente de lui faire avaler sans son accord.

«Je suis surpris qu’il nous ait attaqués de la sorte, a admis Yvon Michel, président de GYM, en entrevue avec La Presse canadienne. Nous n’avons jamais prétendu avoir signé un contrat avec lui, mais bien avec son gérant. Or, il semble maintenant qu’il y a un conflit entre son gérant et lui.»

En fin d’avant-midi, Esmir a annoncé avoir rompu son association avec Makhmudov.

«Nous avons négocié et convenu d’une entente avec GYM afin que nos boxeurs participent aux événements (…) du 15 mars et du 19 avril prochains, au Casino de Montréal, indique Esmir dans un courriel. Après plusieurs discussions avec Arslanbek, il nous dit qu’il ne pourra pas y participer en raison d’une blessure, ce dont nous n’avons jamais été informés.

«À la suite de ces discussions avec le boxeur, nous avons perdu confiance en ses intentions de collaborer avec nous et considérons son comportement comme une rupture de contrat. Nous avons décidé de ne plus le représenter, le financer, ou participer à sa carrière.»

Beterbiev, Alvarez, Stevenson…

Michel a démenti les rumeurs selon lesquelles Beterbiev aurait signé un contrat de promotion avec Top Rank. Le boxeur d’origine tchétchène et GYM sont présentement en conflit contractuel et c’est un tribunal québécois qui tranchera en mai prochain à savoir si Beterbiev est toujours représenté par GYM ou s’il est agent libre.

«Je ne doute pas que Top Rank soit intéressé à Artur, comme tous les autres promoteurs de la planète sûrement, a expliqué Michel. Mais en tout cas, ils font les choses selon les règles, soit en restant à l’écart de ce dossier, sauf bien sûr pour organiser des combats.»

En attendant, le champion des mi-lourds de l’International Boxing Federation (IBF) doit défendre son titre face à son aspirant obligatoire, Marcus Browne. Le combat pourrait avoir lieu le 28 avril sur les ondes d’ESPN et un appel d’offres doit avoir lieu le 19 mars.

Or, le gérant de Browne conteste le partage des bourses, établi à 85-15 en faveur du champion puisque Browne n’est classé que troisième aspirant de l’IBF. L’organisme a accepté d’étudier la requête du clan Browne et il se pourrait que l’appel d’offres soit reporté.

GYM étudie quant à lui la possibilité de participer à cet appel d’offres. Si jamais il devait remporter la mise, il pourrait présenter le combat dans le cadre de son gala du 19 mai prochain, mettant en vedette Adonis Stevenson et Badou Jack.

Il se pourrait aussi que ce combat n’ait pas lieu: Browne songerait à abandonner sa position d’aspirant obligatoire de l’IBF pour aller combattre Sergey Kovalev, champion de la World Boxing Organization (WBO).

«Si nous n’organisons pas ce gala, nous ferons comme lors du dernier combat d’Artur et exigerons que 30 pour cent de sa bourse soit mise de côté jusqu’à ce la cour tranche notre débat», souligne Michel.

Top Rank avait gagné l’appel d’offres pour la présentation du duel entre Beterbiev et Enrico Kölling, présenté à Fresno, en novembre.

Quant au gala du 19 mai, Michel jure qu’il aura lieu au Centre Bell, contrairement à ce qu’affirme Stevenson, qui ne cesse de qualifier de «fake news» cette nouvelle.

«À moins qu’Adonis sache quelque chose que je ne sais pas, ce gala est prévu au Centre Bell. Al Haymon, les gens de Showtime et evenko sont convaincus qu’il aura lieu à cet endroit également. Je ne sais pas pourquoi il poursuit dans cette veine.»

Par ailleurs, Michel a rappelé que son objectif est toujours de faire boxer Alvarez face à Stevenson pour le titre du World Boxing Council (WBC) que détient ce dernier en 2018, mais que le fait que le Montréalais d’origine colombienne se retrouve maintenant classé troisième à la World Boxing Association (WBA) et cinquième à la WBO pourrait lui offrir différentes avenues pour la suite de sa carrière.

C’est la victoire d’Alvarez face à Jean Pascal, qui était classé dans ces deux organisations, qui lui a permis de gravir aussi rapidement les échelons.

Alvarez est l’aspirant obligatoire au titre de Stevenson depuis novembre 2015.

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