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Les gardiens partants doivent combattre la fatigue

Stephen Whyno - The Associated Press

Derrière le masque d’un gardien de but se cache un cerveau rempli de milliers de pensées, de peur et d’une attention hors du commun pour déterminer ce qui est nécessaire de faire pour gagner un match de hockey… puis le suivant, et l’autre après.

«Un gardien ne peut jamais vraiment tout oublier et remettre le compteur à zéro», a dit l’ancien gardien Brian Boucher.

Un gardien partant dans la LNH doit porter un fardeau unique dans son sport et la pression peut s’accumuler pendant la saison. À l’approche des séries, les gardiens sont déjà passés à travers presque six mois de situations stressantes et exigeantes physiquement. Ils combattent la fatigue, un facteur qui pourrait rapidement dérailler les ambitions de leur équipe.

Andrei Vasilevskiy, du Lightning de Tampa Bay, ressent cette fatigue pour une première fois, tandis que Braden Holtby, des Capitals de Washington, y est habitué. Les gardiens de tous âges doivent composer avec ce défi autant physique que mental.

«Vous devez trouver un moyen pour être prêt pour chaque match, a dit Holtby. En tant que gardien, la marge d’erreur est mince à chaque soir.»

C’est encore pire pour les équipes qui ne peuvent se permettre de se tourner vers leur gardien réserviste. Boucher avait disputé les 13 derniers matchs des Flyers de Philadelphie en 2010 pour les aider à se qualifier pour les séries. Jonathan Quick a été partant lors de 20 des 21 dernières rencontres des Kings de Los Angeles en 2015. Kari Lehtonen pourrait devoir disputer les neuf derniers matchs des Stars de Dallas ce printemps si l’équipe espère prolonger sa saison.

«Vous allez passer la nuit à penser au lendemain, puis la matinée à penser à la soirée, puis vous revenez à l’aréna pour le match, a raconté Boucher, maintenant analyste au réseau NBC Sports. C’est seulement après le dernier coup de sirène que vous pouvez prendre une grande respiration et, vous l’espérez, célébrer un peu avec vos coéquipiers. Puis, vous prenez une douche, vous rentrez chez vous et décompressez un peu. Et ça recommence le lendemain: les papillons, la nervosité, vous pensez au prochain adversaire. Et c’est là que la fatigue s’infiltre.»

C’est ce que Vasilevskiy ressent pour une première fois. Malgré ses 23 ans, il en est à sa première campagne comme gardien partant à temps plein et il a effectué 58 départs.

«Je n’ai jamais eu à faire face à une telle fatigue», a-t-il récemment affirmé au Tampa Bay Times.

C’est la même histoire du côté des Jets de Winnipeg. Connor Hellebuyck discute chaque jour avec l’entraîneur des gardiens Wade Flaherty pour maximiser ses chances de succès, mais les entraîneurs suivent de près le niveau de fatigue du jeune homme de 24 ans.

«Il y a un défi au niveau de la fatigue qu’un gardien no 1 doit accepter, a dit l’entraîneur-chef des Jets, Paul Maurice. Il doit apprendre à bien jouer même s’il ne se sent pas à 100 pour cent, parce que cette réalité fera partie de sa vie.»

Les Jets ont offert des congés en blocs de deux ou trois jours à Hellebuyck, une rareté chez les gardiens élites à ce temps-ci de l’année.

«J’aime quand on trouve des solutions moins conventionnelles, a dit l’ancien gardien Martin Biron. Si vous jouez vendredi et samedi, puis mardi et jeudi, vous pouvez donner le départ à votre gardien no 1 vendredi et samedi, puis lui donner congé mardi. Comme ça, il ne joue pas dimanche, lundi, mardi et mercredi. Il a plus de temps pour relaxer et se changer les idées.»

Holtby a eu droit à 10 jours de congé après une longue mauvaise séquence cette saison, quand Philipp Grubauer a obtenu quatre départs d’affilée. Pouvoir compter sur un gardien auxiliaire de qualité est un luxe pour les Capitals — et Holtby n’aime pas non plus sauter son tour. Le gardien des Maple Leafs de Toronto Frederik Andersen a récemment blagué qu’il était plus fatigué de répondre à des questions sur son niveau fatigue que de recevoir des lancers.

Biron croit que le chiffre idéal pour le nombre de matchs disputés par un gardien no 1 dans une saison est 60. Pour quelqu’un comme Vasilevskiy, qui ne peut attendre à l’an prochain pour continuer son développement, Boucher espère qu’un marché moins exigeant comme celui de Tampa Bay va l’aider à relaxer avant de ressentir l’adrénaline du début des séries.

«Vasilevskiy a des qualités athlétiques incroyables, a rappelé Boucher. Je ne crois pas que le côté physique sera un enjeu. Ce sera à lui de prouver son talent en séries.»

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