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Boxe: ce sera finalement Alvarez-Kovalev

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Eleider Alvarez obtiendra finalement son combat de championnat du monde, mais ce ne sera pas contre Adonis Stevenson.

Yvon Michel, président de GYM, a confirmé mercredi qu’Alvarez (23-0, 11 K.-O.) se frottera plutôt au Russe Sergey Kovalev (32-2-1, 28 K.-O.) pour son titre des mi-lourds de la World Boxing Organization (WBO).

C’est l’intransigeance de son gérant Stéphane Lépine au cours de la dernière année qui lui aura permis de décrocher le combat de championnat du monde qu’il souhaitait temps. En refusant de se tasser pour un troisième fois, Alvarez a failli forcer Stevenson à l’affronter le 19 mai prochain, au lieu de faire face à Badou Jack, tel que prévu.

«C’est un travail d’équipe, a noté Lépine, rencontré en marge de la pesée officielle pour le gala que GYM présentera jeudi au Casino de Montréal. Je tiens à dire qu’Yvon a été très solidaire avec moi. Les décisions qu’on a prises dans le passé — de se battre avec Lucian (Bute), de se battre avec Jean (Pascal) — et depuis un an, la pression qu’on a mise, ç’a fait circuler notre nom. Enfin, on peut en profiter.»

«On avait promis à Alvarez un combat de championnat du monde dans les 90 jours après Stevenson-Jack. Finalement, on va avoir livré», a indiqué un Michel radieux que l’impasse ait pu finalement être dénouée.

«Ce qui nous a permis de dénouer ça, c’est le coup de fil de Kathy Duva la semaine dernière, a ajouté le promoteur. Contrairement à la perception qui a été donnée, à part la chicane dans le dossier Stevenson-Kovalev et la poursuite, nous avons toujours eu de bonnes relations (avec elle). Quand elle est venue à Montréal pour la conférence Lemieux-Stevens, elle a passé près de 90 minutes à nos bureaux par la suite, juste pour faire une visite de courtoisie. Elle n’était pas obligée. Ce qu’elle disait, c’est qu’elle a beaucoup de mi-lourds, nous avons beaucoup de mi-lourds, alors nous devrions faire des affaires ensemble. Je suis d’accord avec elle.»

Le combat aura lieu à la fin juillet ou début août, au Madison Square Garden de New York ou encore à la Place Bell de Laval. Michel a d’ailleurs réservé l’amphithéâtre lavallois pour le 28 juillet. Main Events, qui gère la carrière de Kovalev, et GYM confirmeront le site sous peu. Le casino Foxwoods, à Mashantucket, dans le Connecticut, est aussi considéré.

«Dans l’entente, le Québec va être considéré, mais ça va être une question d’argent. On va calculer combien (d’argent) on est capable de faire ici, a expliqué Michel. Je suis convaincu que ce combat, c’est un championnat du monde local, parce que Kovalev est aussi connu que n’importe quel boxeur d’ici et qu’Alvarez dispose d’un capital de sympathie important. (…) On va faire des sondages, parler à nos collaborateurs afin d’être capables de faire une présentation solide. Le 28 juillet, pour l’instant, c’est la seule date qui corresponde avec les disponibilités d’HBO.»

Alvarez attend un combat de championnat du monde depuis novembre 2015, alors qu’il est devenu l’aspirant au titre du World Boxing Council (WBC), détenu par Stevenson, en défaisant Isaac Chilemba par décision majoritaire. Depuis, Stevenson s’est toujours défilé de ses obligations envers lui.

Le Montréalais d’origine colombienne a accepté deux fois de laisser le champ libre à Stevenson afin qu’il effectue des défenses optionnelles contre Thomas Williams et Andrezj Fonfara. Stevenson doit affronter Badou Jack le 19 mai, mais ce combat n’a pas officiellement été mis au programme, bien qu’on soit à un mois de ce duel. Michel n’était pas en mesure, mercredi, de confirmer sa tenue.

«Au bout du compte, on porte le fardeau de nos décisions, a fait valoir Lépine. Stevenson ne s’entend avec aucun bon boxeur, il ne s’entend qu’avec des proies faciles pour lui. Une chose qui est très claire, c’est que Stevenson ne veut pas boxer contre un Québécois au Québec. Il ne s’est pas entendu avec Jean Pascal. Il nous a fait la même affaire.

«Nous avons négocié, négocié et négocié. Nous avons attendu et quand nous nous sommes entendus, il n’a jamais signé. Alors qu’est-ce que je fais? J’étais dans une position où j’avais une offre pour me battre en championnat du monde contre un nom qui, aux États-Unis, est encore plus connu que Stevenson et aura plus d’impact sur la carrière d’Eleider. J’ai la chance de rentrer sur HBO.

«L’autre option était de poursuivre par orgueil, de demander au WBC de forcer Stevenson à se battre contre nous. Ils seraient alors arrivés avec des dates de télé et un paquet de conditions et nous auraient repoussés jusqu’à Noël encore? J’ai tout fait pour m’entendre avec Stevenson, mais il ne veut pas. On a d’autres champions qui sont prêts à se battre contre nous. Ce sont les vrais champions qui acceptent de se battre contre d’autres champions. Stevenson aura été un champion qui ne se sera battu contre personne. Il va devoir vivre avec ça.»

Lépine a dû sacrifier un peu de ses acquis afin d’offrir ce combat à son protégé: alors que «l’entente» avec le WBC et Stevenson faisait état de 1 million $ US pour deux combats — dont un de championnat face au vainqueur de Stevenson-Jack —, Alvarez a maintenant une somme un peu moins imposante garantie, mais deux dates sur HBO.

«Dans la boxe, ce que j’ai appris, c’est qu’il faut garder toutes les possibilités ouvertes et rester calme et patient», a dit avec justesse Lépine.

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