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Pas que des inconvénients aux blessures

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Voir trois de vos partants potentiels sur la ligne à l’attaque tomber en deux jours dès le début du camp d’entraînement n’est pas une bonne nouvelle pour une équipe de football. Mais cela n’apporte pas que des inconvénients.

C’est ce que les Alouettes ont vécu ces derniers jours, alors que Ryan Bomben (fracture à la main), Sean Jamieson (virus) et Philip Blake (aine) devront s’absenter au moins quelques jours.

Mais la formation de Mike Sherman — et plus particulièrement de l’entraîneur des joueurs de ligne offensive, Paul Dunn — en a profité pour voir de quel bois se chauffent les plus jeunes.

«Les gars ont vraiment répondu à l’appel, a noté Dunn. Ils ont joué à différentes positions et fait des choses pour lesquelles ils ne se sont probablement que très rarement entraînés. Et ils ont très bien fait.»

Parmi eux, le premier choix au repêchage des Alouettes en mai dernier, Trey Rutherford, et Ruben Carter, un jeune joueur qui a goûté à plusieurs ligues et plusieurs calibres, mais qui tente toujours de déposer ses valises quelque part pour de bon.

Ces deux joueurs sont encore à se familiariser avec le livre de jeux de Sherman et au rythme de la LCF. Ils apprécient toutefois grandement l’expérience qu’ils emmagasinent en raison de ces blessures.

«Je me suis assurément amélioré depuis le premier jour, a souligné Rutherford. Les vétérans sont très généreux et m’aident beaucoup. (…) Ce n’est pas très différent (de jouer au sein d’une unité ou d’une autre), parce que nous sommes évalués peu importe où nous jouons. Ce n’est qu’une occasion supplémentaire de se faire valoir.

«On dirait aussi que les vétérans sont éparpillés au sein de toutes les unités, alors il me semble que j’apprends de ces gars à tout moment. Un peu plus à chaque jour, c’est certain.»

«(Les blessures) me donnent l’occasion de voir à quel niveau je me situe par rapport aux autres, a pour sa part déclaré Carter. (…) Kritian Matte, ‘LBJ’ (Luc Brodeur-Jourdain) et Philip Blake m’ont pris sous leurs ailes. Quand j’ai une question, je n’hésite pas à la leur poser et ils m’aident grandement. Dans la NFL, ce n’était pas le cas. Tout le monde jouait pour lui-même. Ce n’est pas ce que je ressens ici.»

Après un passage à l’Université de l’État de la Floride et à Toledo, où il a été partant pour tous les matchs, Carter a tour à tour passé par les organisations des Dolphins de Miami, des Stampeders de Calgary, des Cowboys de Dallas, des Steelers de Pittsburgh et du Brigade de Baltimore, de l’Arena Football League. À chaque fois pour évoluer au sein de la formation d’entraînement.

S’il a remis sa carrière en question, il a décidé de ne pas abandonner et il souhaite que Montréal soit son dernier arrêt.

«Je suis habitué à me battre pour ma place. J’ai surmonté beaucoup d’adversité, a-t-il raconté. Tu te demandes à un certain moment si tu veux continuer.

«Je suis même prêt à demeurer au sein de la formation d’entraînement. Si on me dit qu’on veut travailler avec moi et que j’aurai l’occasion de remplacer lors de blessures ou pour quelques matchs, je veux bien. Si ça doit être ici la maison, ce le sera.»

Il se voit bien faire partie de la reconstruction du club.

«Il y a de bons leaders ici. L’équipe a fait de bonnes acquisitions cet hiver. Le passé est le passé et j’ai très confiance en ‘coach’ Sherman. Je suis convaincu que l’équipe fera bien cette saison. (…) J’espère que notre unité pourra grandir ensemble.»

Rutherford sur la voie rapide

Évidemment, le profil de Rutherford, un des plus beaux espoirs de la LCF après être passé par le programme de l’Université du Connecticut, lui procure une longueur d’avance sur des gars comme Carter. Mais ça ne lui garantit pas un poste pour autant.

«Je ne sais pas s’il pourra percer la formation dès cette année, a indiqué Dunn. Mais il prend le bon chemin pour se rendre où il veut aller.»

Toutes ces blessures à la ligne à l’attaque donnent des maux de tête à l’équipe d’entraîneurs. Mais ne vaut-il pas mieux qu’elles surviennent maintenant qu’en plein coeur de la saison?

«Je ne peux pas vous dire si c’est mieux maintenant ou plus tard, a noté Dunn. Les blessures surviennent et il faut s’adapter. Les gars ont fait de l’excellent travail (jeudi) et ça a donné l’occasion à des joueurs plus jeunes d’obtenir plus de répétitions.»

Lui aussi un nouveau venu à Montréal, Dunn semble avoir la confiance de ses protégés.

«Il est dur avec nous, mais ça veut dire qu’il a à coeur notre réussite, a expliqué Rutherford. Comme tous les entraîneurs de ce type, tu peux avoir des discussions franches avec lui quand quelque chose ne va pas bien. Il est toujours là pour nous.»

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