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Jacques Villeneuve rend hommage à son père

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Sous l’acclamation des dizaines de milliers de spectateurs, Jacques Villeneuve a mené le peloton pendant le défilé des pilotes du Grand Prix de Formule 1 du Canada, au volant de la Ferrari de son père décédé, Gilles.

Cet événement faisait partie des festivités entourant le 40e anniversaire de la victoire de son père Gilles, en 1978. Il était alors devenu le seul Canadien à remporter cette épreuve, la toute première disputée sur ce qui s’appelait alors le circuit de l’île-Notre-Dame, mais qui a depuis été rebaptisé circuit Gilles-Villeneuve.

«Le moteur V12 Ferrari fait un son tellement assourdissant, donc je ne les (spectateurs) entendais pas, a d’abord mentionné le vainqueur du championnat 1997 avec Williams en s’extirpant de la voiture. Bien sûr que j’étais émotif; c’était la voiture de mon père et j’ai couru toute ma vie sur ce circuit. Donc c’était génial, surtout que j’ai pu éviter le mur des champions cette fois-ci.

«Mais vous savez, la piste n’a pas tellement changé depuis le temps, donc c’est comme de faire de la bicyclette; ça ne s’oublie pas», a renchéri le pilote âgé de 47 ans aux cheveux peroxydés, comme à l’époque de son championnat.

Après avoir pris place à bord de la célèbre monoplace rouge écarlate de son père, Jacques Villeneuve a dit qu’il n’avait pas immédiatement songé à lui. Mais plutôt au fait que la Ferrari 312T3 était une véritable «bombe» sur quatre roues.

«La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est tous les risques que les pilotes prenaient (à l’époque), a dit celui qui a signé 11 victoires en F1 entre 1996 et 2006. La voiture s’arrête aux hanches, après ce n’est que du plastique — les pieds sont d’ailleurs accotés directement sur le pare-choc. Pour eux, c’était une voiture sécuritaire, car c’était la technologie de l’époque, donc c’était génial de pouvoir revivre ça.»

En retrait, sa mère, Joann Villeneuve, a elle aussi vécu un moment spécial dimanche midi.

«Ça fait chaud au coeur de voir ça (la réaction des spectateurs). L’idée de cet événement a germé dans ma tête lorsque j’ai vu la voiture de Gilles l’année passée à Mosport», a raconté l’instigatrice du projet.

«Cette émotion, il fallait que je la fasse revivre à tous ceux qui l’ont vécue il y a 40 ans à Montréal, a-t-elle ajouté. Et quand tu vois que les gens répondent exactement de la même manière que toi, alors tu te dis que c’est une belle réussite. Ça fait vraiment chaud au coeur.»

Elle a reconnu être devenue émotive lorsqu’elle a vu Jacques Villeneuve embarquer dans la voiture de son époux, décédé en piste lors des qualifications du Grand Prix de Belgique, à Zolder, en 1982.

«Jacques, il vit dans le moment présent; il a vécu comme ça toute ça vie. Donc, à chaque étape pour que cet évémenement se concrétise, il me disait: ‘oui, je vais être là, oui, je vais être là’. Mais quand je l’ai vu prendre place dans la voiture, le sourire aux lèvres, je me suis dit qu’il était vraiment heureux», a-t-elle confié.

«Comparer Verstappen à Gilles, c’est une insulte!»

Plusieurs pilotes ont profité du week-end au Grand Prix du Canada pour souligner l’héritage de Gilles Villeneuve en F1. Si la plupart des commentaires ont bien passé auprès de Jacques Villeneuve, d’autres l’ont carrément outré.

Ce fut le cas de ceux de l’ex-champion du monde, Niki Lauda, qui avait déclaré à la station radiophonique 98,5 fm samedi, que le pilote dont le style de pilotage s’apparentait le plus à celui de Gilles Villeneuve actuellement était le pilote Red Bull Max Verstappen.

«C’était une insulte!, a-t-il lancé sans détour. Oui, parce que Gilles était un pilote très respectueux, éduqué, et certes qui prenait des risques, mais qui ne mettait pas la sécurité des autres pilotes en danger, qui ne faisait pas des zig-zags en ligne droite et surtout qui apprenait de ses erreurs. Donc, (j’ai trouvé) vraiment insultant qu’on compare les deux.»

Villeneuve a été beaucoup plus doux envers le pilote Ferrari Sebastian Vettel, qui a rendu hommage à Gilles après avoir obtenu la pole position samedi.

«C’était étonnant, car j’avais vraiment l’impression qu’il (Vettel) parlait avec son coeur, a commenté Jacques Villeneuve. Il est passionné et aussi très au fait de l’histoire de la F1, donc c’était touchant.»

D’ailleurs, Vettel a couronné ce week-end riche en émotions pour les ‘tifosis’ en signant sa deuxième victoire en carrière à Montréal, et la première de la Scuderia depuis Michael Schumacher en 2004.

«Nous avons vu à quel point ce circuit revêt une importance particulière pour Ferrari; nous l’avons vu dès notre arrivée ici, a dit l’Allemand. C’était très émouvant de voir Jacques Villeneuve piloter la Ferrari de son père cet après-midi, et ensuite j’ai pu l’emporter. C’est une journée mémorable!»

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