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Le Portugal négligé contre l'Espagne

SOTCHI, Russie — Ils sont champions d’Europe et comptent possiblement sur le meilleur footballeur du monde. Malgré tout, on parle très peu des Portugais et de Cristiano Ronaldo avant leur match très anticipé de vendredi face à l’Espagne, dans le groupe B.

D’une certaine façon, on peut le comprendre. L’Espagne a alimenté les manchettes cette semaine, avec tout le chaos entourant son changement de sélectionneur. À un tel point que plusieurs des questions à la conférence de presse de l’équipe du Portugal, jeudi, ont porté sur le remplacement de Julen Lopetegui par Fernando Hierro à quelques jours de leur premier match. Peu semblaient se soucier qu’il s’agit du premier match entre les deux voisins de la péninsule ibérique depuis 2012.

«Nous sommes concentrés, unis, et je ne crois pas qu’on se soucie de quoi que ce soit d’autre, a déclaré le milieu de terrain portugais Joao Moutinho. Nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons pour atteindre notre objectif dans cette Coupe du monde. Nous ne nous soucions pas vraiment de ce qui se passe au sein des autres équipes.»

Peut-être qu’on devrait respecter davantage le Portugal en raison de sa performance à son dernier tournoi majeur. L’équipe a mis la main sur l’Euro 2016, notamment grâce à des performances à couper le souffle de Ronaldo en phase éliminatoire.

Quand on parle des vainqueurs potentiels de la présente Coupe du monde, l’Espagne, l’Allemagne, le Brésil et la France sont souvent cités, rarement le Portugal. Les joueurs semblent toutefois comprendre leur place dans cette hiérarchie.

«Les favoris sont ceux dont vous venez de parler, a dit Mourinho. Je pense que le Portugal fait partie des candidats. C’est normal qu’il y ait ces autres favoris avec tout ce qu’ils ont accompli. Nous sommes champions d’Europe, mais ça ne nous donne pas le droit d’être les favoris ici.»

Toute équipe qui compte sur un talent comme celui de Ronaldo doit être considérée comme une menace. Même quand les discussions sur son avenir en club jettent ombrage à ce qu’il pourrait faire en Russie. Après la conquête d’une troisième Ligue des Champions consécutive, Ronaldo a laissé entendre que son temps au Real Madrid pourrait être révolu.

«C’est un capitaine extraordinaire. C’est un joueur extraordinaire, a affirmé le sélectionneur portugais, Fernando Santos. Il est très positif. Il a une grande influence comme capitaine, que ce soit sur le terrain ou à l’extérieur. C’est une figure importante de notre équipe.»

Le Portugal aura besoin de Ronaldo, vendredi, afin de mettre fin à son habitude d’amorcer lentement ses tournois. Cela fait 10 ans que le Portugal n’a pas gagné son premier match à la Coupe du monde ou à l’Euro. L’équipe avait inscrit une victoire de 2-0 contre la Turquie à l’Euro 2008. Lors des deux derniers Mondiaux, le Portugal avait livré un verdict nul de 0-0 à la Côte d’Ivoire et s’était fait déclasser 4-0 par l’Allemagne il y a quatre ans, où la sélection n’a pas franchi la phase de groupe.

Même il y a deux ans, en route vers son sacre continental, le Portugal avait lancé son tournoi avec une nulle de 1-1 face à l’Islande et avait atteint la phase éliminatoire difficilement.

Le duel de vendredi ne sera que le deuxième en Coupe du monde pour les deux voisins. La dernière, en huitièmes de finale du Mondial 2010, l’Espagne avait éliminé le Portugal 1-0.

«On se fait souvent poser cette question quand on affronte d’autres pays. Le passé est le passé. Le présent est maintenant. Le présent, c’est (vendredi), a déclaré Santos. Nous avons une équipe d’une grande qualité. (…) Nous souhaiterions mettre fin à cette habitude de ne pas gagner notre premier match.»

Du côté de l’Espagne, on souhaite aussi aller de l’avant et mettre de côté cet épisode houleux.

«On doit tourner la page aussi vite que possible, a déclaré son capitaine, Sergio Ramos. L’Espagne doit être au-dessus de tous. La Coupe du monde s’amorce (vendredi) pour nous et nous avons un important match contre les champions d’Europe. Espérons que nous partirons du bon pied.»

Hierro, qui a déjà porté les couleurs de La Roja, était le directeur sportif de la sélection. Il a été choisi à la hâte, malgré son manque d’expérience comme entraîneur.

«Bien peu de choses vont changer. Nous n’avions pas beaucoup de temps, a dit Hierro, qui a dirigé le Real Oviedo, en deuxième division. Nous sommes bien préparés. Nous nous sommes entraînés de façon intense au cours des dernières semaines et nous avons confiance en nos joueurs, qui sont en place depuis deux ans.»

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