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Savard croit que le Canadien est en bonne position

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Le constat est quasi unanime: le Canadien de Montréal prend part ce week-end à l’une de ses séances de repêchage les plus importantes des dernières années. Or, la formation montréalaise se présente à Dallas avec des éléments pour bien se tirer d’affaires, croit Serge Savard.

«Tous les directeurs généraux de la ligue aimeraient avoir un 3e choix au total et quatre choix en 2e ronde. C’est du bonbon pour un d-g et pour les dépisteurs qui ont travaillé toute l’année», a déclaré Savard en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Avec une telle banque de choix lors des deux premiers tours, auxquels s’ajoutent une sélection en troisième ronde et trois autres au tour suivant — à moins d’un échange — le directeur général Marc Bergevin dispose d’une multitude de scénarios.

Le plus simple serait de conserver son 3e choix et d’attendre au lendemain pour reprendre la parole et effectuer ses quatre sélections de 2e tour.

Mais avec la machine à rumeurs qui ne cesse de s’emballer, il est aussi question que Bergevin glisse de quelques rangs au premier tour, qu’il échange ce premier choix en retour d’un joueur déjà établi, de préférence un centre, ou qu’il donne certaines de ses sélections de deuxième ronde pour réclamer un deuxième joueur au premier tour.

Lorsqu’on lui énumère toutes ces hypothèses, l’ancien directeur général du Canadien affiche la prudence qu’on lui a toujours connue et prône sa préférence pour l’encan amateur.

«Ç’a n’a jamais été ma politique de laisser partir des choix. Je ne dis pas que tu ne peux pas en échanger. Il m’est arrivé une situation où je voulais avoir (le défenseur Stéphane) Quintal, raconte Savard en revenant sur le repêchage de 1995 à Edmonton.

«J’avais fait des démarches à quelques reprises pour obtenir Quintal. Les Jets savaient que je le voulais. Le jour du repêchage, ils m’ont appelé à la table et m’ont demandé si j’étais prêt à céder un choix de deuxième ronde car ils visaient un joueur qui était disponible. Ç’a pris dix secondes et j’ai dit oui. Avec Quintal, je pense avoir obtenu plus qu’un choix de 2e ronde. Il amenait une dimension que nous n’avions pas. C’était un grand bonhomme, fort, robuste.»

Savard rappelle aussi une notion élémentaire: les équipes qui comptent des joueurs établis ne s’en débarrassent pas facilement.

«J’ai réussi à en obtenir quelques-uns comme Bobby Smih. Mais Smith, c’est un cadeau du ciel. On parle d’un grand et gros joueur de centre, un leader et un ancien tout premier choix au repêchage. Ça prend une situation particulière et une volonté de l’autre équipe de vouloir se départir d’un joueur établi.»

Quand il relate ses propres expériences à titre de directeur général du Canadien, Savard remonte jusqu’à ses deux premières saisons à la barre de l’équipe.

Grâce à de multiples sélections au fil des trois premières rondes de 1983 et 1984, Savard a été en mesure de réclamer des joueurs comme Claude Lemieux, Sergio Momesso, Petr Svoboda, Shayne Corson, Stéphane Richer et Patrick Roy. Lemieux et Roy allaient jouer un rôle-clé dans l’inattendu championnat de 1986.

«Quand vous regardez la Coupe Stanley de 1986, nous avions neuf joueurs issus de mes deux premières années, incluant des joueurs autonomes comme Brian Skrudland et Mike Lalor», s’est-il remémoré.

Mais Savard sera le premier à souligner que cette équipe championne n’était pas composée que de perles qu’il a découvertes. Il se rappelle qu’il pouvait aussi compter sur un noyau solide déjà bien en place. Or, il n’est pas convaincu que celui du Canadien, cuvée 2018, ait la même valeur.

«J’avais une bonne base, peut-être une meilleure base qu’eux, dit-il en comparant avec l’édition actuelle du Canadien. J’avais encore (Larry) Robinson, (Bob) Gainey, (Mats) Naslund entre autres. La base de l’équipe en ce moment est peut-être moins solide que celle que j’avais en 1986.»

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