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Polansky pourra poursuivre sa séquence à Flushing

Melissa Couto, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Peter Polansky a partagé sa joie d’avoir été repêché pour le tableau principal de Wimbledon en mettant sur Twitter une photo du Joker du film «Le Chevalier noir».

La photo représentant le personnage interprété par Heath Ledger conduisant une voiture de police, avec sa tête sortie par la fenêtre, les yeux clos et les cheveux au vent, était accompagnée d’une phrase de Polansky qui résume à merveille sa saison en tournois du Grand Chelem jusqu’ici: «Vous devez me battre deux fois pour me voir partir».

Sa participation à titre de joueur repêché à Wimbledon était sa troisième de l’année. L’Ontarien est ainsi devenu le premier tennisman de l’ère moderne à être admis au tableau principal de trois tournois majeurs consécutifs la même saison de cette façon.

Comme les qualifications des Internationaux des États-Unis se mettent en branle mardi, il pourrait bien améliorer sa propre marque.

«J’aimerais bien y accéder directement, en gagnant les qualifications cette fois-ci, a-t-il admis en riant au cours d’un entretien téléphonique. Mais si j’atteins le dernier tour des qualifications, ça demeure une possibilité. Je pense que ce serait vraiment ‘cool’ en fait d’atteindre le tableau principal de cette façon. Mon nom serait dans le livre des records pendant longtemps. Je ne pense pas que personne ne pourrait battre ça.»

Les joueurs repêchés — «lucky losers» en anglais — le sont quand des têtes de série ou des détenteurs de laissez-passer se retirent d’un tournoi, ce qui permet à des joueurs ayant perdu leur dernier match de qualification de prendre leur place dans le tableau principal avant le début des activités.

Les quatre perdants détenant le meilleur rang de classement se retrouvent ainsi dans un tirage au sort pour déterminer qui obtient la place, un procédé qui assure que le joueur au meilleur classement ne bousille pas son dernier match de qualification de façon intentionnelle.

Cette méthode a éprouvé les nerfs de Polansky cette saison, surtout à Wimbledon, quand il a été repêché plus tard que prévu, une fois que Pablo Andujar se soit retiré.

«À Wimbledon, trois gars s’étaient retirés avant les qualifications, alors nous savions qu’il y aurait trois perdants qui atteindraient le tableau principal, a expliqué Polansky. Je ne l’ai pas su avant le lendemain. Alors c’était un peu énervant. J’avais un bon pressentiment, mais tu ne veux pas te fier à la chance.»

Les trois meilleures raquettes masculines canadiennes — Milos Raonic (25e), Denis Shapovalov (18e) et Vasek Pospisil (88e) — ont toutes obtenu une qualification directe au tableau principal pour le tournoi de Flushing Meadows, qui se mettra en branle lundi. Le jeune Québécois Félix Auger-Aliassime (116e) se joindra à Polansky dans les qualifications.

Polansky, qui pointe au 120e rang mondial, a connu du succès sur le circuit Challenger cette saison, remportant notamment le tournoi de Granby. Mais il n’a pas encore signé de victoire au premier tour d’un tournoi du Grand Chelem en 2018.

Il s’est incliné devant le Russe Karen Khachanov (alors 47e au monde) aux Internationaux d’Australie, avant des défaites au premier tour contre le Français classé 87e Pierre-Hughes Herbert à Roland-Garros et l’Autrichien Dennis Novak (171e) sur le gazon londonien.

«Mon duel à Wimbledon semblait, sur papier du moins, le plus accessible, a indiqué Polansky. Mais j’ai perdu contre un adversaire qui jouait du gros tennis sur gazon, alors les trois matchs ont été très difficiles. C’est un peu décevant d’être repêché et de perdre dès le premier tour. Je pense que les probabilités de perdre tous les Grands Chelems au premier tour sont plutôt faibles.

«Si vous jouez bien, vous allez remporter des matchs ici et là. Alors ça a été difficile. Je dirais toutefois que c’est tout un exploit que d’atteindre à chaque fois le dernier tour des qualifications.»

Polansky, qui est passé chez les professionnels en 2007, a atteint son plus haut rang mondial cette année, alors qu’il s’est hissé jusqu’au 110e échelon le 25 juin dernier, 10 jours après avoir célébré son 30e anniversaire. Même après 11 ans sur le circuit de l’ATP, il ne prévoit pas ralentir de sitôt.

«Je sais que je n’ai plus 20 ans et que le temps joue contre moi, mais je trouve tout de même que je progresse, que mon jeu s’en va dans la bonne direction. J’aime tellement ce sport. Mais encore plus important, j’aime encore connaître une bonne journée à l’entraînement.

«Certains joueurs perdent leur motivation. Je crois que ça a été une de mes forces au cours de ma carrière: de tout donner jour après jour. J’ai toujours aimé ça.»

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