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Le Canadien suscite plusieurs interrogations

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — À moins d’un mois du match inaugural du Canadien de Montréal, rarement a-t-on vu autant d’incertitude.

Alors que les hommes de Claude Julien patineront ensemble pour la première fois au camp d’entraînement, vendredi, à Brossard, les valeurs sûres se comptent sur les doigts d’une seule main. Et encore, rappelons que Carey Price, la grande vedette de l’équipe, a connu la pire campagne de sa carrière en 2017-2018 (16-26-7 – 3,11 – ,900 – 1 JB).

Il y a trois ans, après son éblouissante saison qui lui avait permis de mettre la main sur quatre trophées individuels, Price ne laissait planer aucun doute; il était le meilleur gardien dans la LNH.

Or, voilà que plusieurs observateurs hésitent désormais à l’inclure dans leur top-10, même s’il touchera un salaire de 15 millions $ US en 2018-2019, soit le double de Henrik Lundqvist, deuxième parmi les gardiens de la LNH à ce chapitre. En fait, seul John Tavares encaissera plus d’argent que Price dans la ligue cette année.

À l’exception de la soirée du 3 avril, lorsqu’il a mérité une chaleureuse ovation du public montréalais après avoir officiellement dépassé Jacques Plante pour le plus grand nombre de matchs disputés en carrière par un gardien du Canadien, Price a connu une saison à oublier.

Une saison marquée par une autre blessure au bas du corps, en novembre, une commotion cérébrale qui lui a fait rater un mois d’activités entre février et mars et, il appert, des problèmes de nature alimentaire qui auraient eu pour effet de saper son énergie en début de campagne.

Entre le 27 décembre et le 7 avril, Price a affiché un dossier de 5-16-5. Parmi les 27 gardiens ayant joué au moins 25 matchs durant cet intervalle, il s’est classé 22e pour la moyenne de buts alloués (3,17) et 24e pour le taux d’arrêts (,898).

Si ça peut rassurer Price et encourager les partisans de l’équipe, Braden Holtby, qui vient de gagner la coupe Stanley avec les Capitals de Washington, a été encore plus mauvais durant cette même période. Preuve qu’il est possible de rebondir.

Déjà qualifié de gardien intimidant par l’ancien entraîneur-chef Ken Hitchcock, Price a perdu son aura l’an dernier. C’est particulièrement vrai à l’étranger, où sa dernière victoire remonte au 22 décembre à Calgary (0-11-1 depuis).

Malgré ses bonnes performances après son arrivée à Montréal, Antti Niemi, l’adjoint de Price, représente également un point d’interrogation.

Est-ce que le soutien de l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite permettra à Niemi de maintenir son statut, ou reverra-t-on le joueur dont le nom a été soumis au ballottage deux fois en moins d’un mois l’an dernier?

Défensive suspecte, attaque inquiétante

Pour que les deux gardiens du Canadien offrent le meilleur rendement possible, ils auront besoin d’un solide corps défensif devant eux. À cet égard, rien n’est garanti.

On ignore quand Shea Weber sera de retour au jeu — et dans quel état —, et Jeff Petry, l’autre vétéran sur lequel Julien s’appuie, vient de connaître la pire saison défensive de sa carrière avec un ratio défensif de moins-30, bien qu’il ait affiché des statistiques offensives sans précédent (12-30—42 en 82 matchs) dans son cas.

Victor Mete devrait continuer de s’améliorer et le jeune Noah Juulsen aura toutes les chances de se faire valoir sur le flanc droit, surtout en l’absence de Weber.

Mais que doit-on attendre de Karl Alzner, décevant à sa première saison à Montréal, de Jordie Benn, un bon coéquipier mais un défenseur limité, de David Schlemko, qui a peu joué l’an dernier, de Mike Reilly, de Rinat Valiev et de Xavier Ouellet? Et est-ce que le Lavallois Simon Després, invité pour un essai professionnel, peut brouiller les cartes au camp d’entraînement? Autant de noms, autant de réponses inconnues.

Quant à l’attaque, telle qu’elle se dessine présentement, elle offre peu de mordant. Une attaque qui, pour le moment, ne compte qu’un seul joueur — Tomas Plekanec — ayant amassé au moins 60 points lors d’une saison, et cela remonte à la saison 2014-15.

Avec les départs de Max Pacioretty et d’Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher en devient le pilier, un scénario qu’on n’aurait jamais imaginé il y a trois ou quatre ans, malgré toute la détermination de Gallagher.

Enfin épargné par les blessures au point de participer à tous les matchs, il a marqué 31 buts et mené l’équipe avec 54 points. Ce total — la moitié moins que Connor McDavid — l’a cependant laissé au 94e rang dans la LNH, et il a été surpassé par 12 défenseurs du circuit Bettman.

Les attentes seront élevées envers Jonathan Drouin — peu importe la position qu’il occupera sur la patinoire — et il devra se servir du camp pour poser les bases d’une saison productive. Ce sera d’autant plus important puisque Paul Byron et Andrew Shaw devraient manquer une partie du mois d’octobre.

Restera à voir si Charles Hudon poursuivra sa progression, si Tomas Tatar mettra fin à sa régression des deux dernières saisons, si Artturi Lehkonen et Nikita Scherbak passeront à la deuxième vitesse, si Joel Armia apportera quelque chose de tangible et si des jeunes comme Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi et Will Bitten parviendront à s’imposer en septembre et imiter Mete il y a un an.

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