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Un dépaysement qui a marqué Simon Després

Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

BROSSARD, Qc — Un être humain peut vivre des expériences qui apportent un éclairage totalement inattendu de la vie dans une société où les moeurs et coutumes divergent de ce à quoi on a été habitué au fil du temps. Ce fut le cas pour Simon Després l’année dernière.

Huit ans après avoir été un choix de première ronde des Penguins de Pittsburgh, Després a choisi d’aller vivre dans deux mondes qui lui étaient totalement étrangers: l’Europe de l’Est et la KHL, dans l’uniforme du HC Slovan Bratislava, en Slovaquie.

À l’écouter parler samedi après-midi alors qu’il venait de compléter sa deuxième journée au camp d’entraînement du Canadien de Montréal, il en est ressorti grandi, autant que comme jeune homme que comme hockeyeur.

«Ç’a été une année plus qu’intéressante. J’ai vécu des choses que je ne pensais pas possibles au hockey, tant sur la glace qu’en dehors de la glace. C’est du très beau hockey là-bas, c’est un autre style de jeu. J’ai raffiné mon jeu, j’ai ajouté plusieurs outils à mon coffre que je peux amener au camp d’entraînement du Canadien de Montréal cette année, a d’abord raconté Després, à qui le Tricolore a offert un essai professionnel au cours de l’été.

En dehors de la patinoire, Després a fait d’autres constats qui lui ont fait comprendre que la vie au Québec n’est pas si mal, après tout.

«Certaines villes en Russie sont très, très pauvres. Ça fait ouvrir les yeux. Ça vous fait apprécier plus ce que l’on a aujourd’hui, ici. Au Québec, on est très bien. Juste aller à l’épicerie en Russie, il n’y avait pas beaucoup de légumes et pas de fruits. Il n’y avait pas de lampadaires, pas de trottoirs. J’apprécie beaucoup être au Québec aujourd’hui.»

Després semble également beaucoup aimer sa présence au camp du Canadien, même s’il avoue ressentir une certaine nervosité. Une nervosité qui, graduellement, semble vouloir disparaître, précise-t-il.

«Je me sens parfois nerveux, mais c’est une bonne nervosité et je m’amuse beaucoup sur la patinoire. J’ai travaillé fort tout l’été pour être ici. Là, c’est le temps de jouer au hockey et j’ai beaucoup de plaisir à faire ça.

«Ma nervosité est reliée au fait que ça fait deux ans que je n’ai pas joué dans la Ligue nationale, de retourner sur la patinoire avec des joueurs du calibre de la Ligue nationale. Jusqu’à présent, j’ai très confiance en mes moyens sur la patinoire, alors tranquillement, ça se dissipe.»

Després arrive à Montréal avec un bagage de 193 matchs dans la LNH, lors desquels il a amassé 43 points, dont six buts. Toutefois, il n’a joué qu’un seul match dans la Ligue nationale depuis octobre 2016, avec les Ducks d’Anaheim. Après les deux premières journées du camp, le costaud défenseur de six pieds quatre pouces et 233 livres fait bonne impression.

«Ce que je vois et ce que j’ai vu avant le camp d’entraînement, c’est un joueur avec un gros gabarit et une assez bonne mobilité, a déclaré l’entraîneur-chef Claude Julien. On va regarder les matchs préparatoires et on pourra voir où il en est dans son jeu. On sait que l’an dernier, il a passé l’année en Europe, alors on l’a moins vu. Jusqu’à maintenant, pour un joueur de son gabarit, je trouve qu’il se déplace bien, il a un bon lancer.»

Després n’est totalement pas passé inaperçu puisque Julien a relevé une séquence en particulier lors de la séance d’entraînement de samedi.

«Simon a reçu la rondelle à la ligne bleue et avait un adversaire qui venait dans sa direction. Il a feint un tir, fait une enjambée et l’a contourné. Pour un joueur de sa stature, c’est assez impressionnant, a-t-il noté.

«Habituellement, des joueurs de sa taille ne sont pas aussi rapides et mobiles que ça. Il a montré de belles qualités et c’est pourquoi il a été repêché très haut. Il y aura des opportunités pour certains joueurs de se faire valoir et il est certainement l’un d’eux.»

Després s’est entraîné très sérieusement pendant cinq mois cet été dans l’espoir d’épater les dirigeants du Canadien.

«J’ai mis toutes les chances de mon côté en faisant les bons choix cet été. J’ai réduit mon cercle social, et mes amis se limitaient aux gens du gymnase. Je me suis entraîné avec des boxeurs professionnels, des combattants d’arts martiaux mixtes, avec un ancien compétiteur olympique aux 100 et 200 mètres. Ça m’a beaucoup aidé au niveau de mon explosion, mon endurance et mon cardio», a-t-il décrit.

Dimanche, il participera au match Rouges et Blancs dans un uniforme auquel il a souvent rêvé, dit-il

«Quand je n’ai pas eu le choix d’accepter un essai professionnel pour revenir dans la Ligue nationale, je voulais le faire avec le Canadien de Montréal. Ça va m’ajouter plus de pression et plus de motivation pour faire de mon mieux et revenir dans la Ligue nationale. C’est mon équipe d’enfance et ce serait un honneur pour moi de défendre les couleurs du Canadien de Montréal.»

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