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Nav Bhatia, le 'Superfan' des Raptors

Jean-François Tremblay, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les Raptors de Toronto ont disputé leur première saison en 1995-96 et depuis tout ce temps, Nav Bhatia n’a pas raté un seul match du club à domicile.

Non seulement ça: il n’est jamais arrivé en retard, et il n’a jamais quitté avant la fin d’un match.

Visage archiconnu des amateurs de basketball, le ‘Superfan’ réagit avec fougue à tout développement à l’avantage ou en défaveur de ses Raptors adorés, de son siège placé tout près du panier.

«Pour moi, le basket est le jeu le plus excitant au monde, dit l’homme de 66 ans, rencontré au centre-ville de Montréal la semaine dernière, avant le match des Raptors au Centre Bell, face aux Nets. Vous finissez par faire partie du jeu. D’où je me situe, je peux parler aux joueurs ou lancer des flèches aux entraîneurs ou aux arbitres. Je le fais toujours dans le respect, par contre.»

En plus d’être aussi assidu à Toronto, Bhatia a assisté à chacun des matches des Raptors à Montréal, depuis 2012.

«Je n’ai pas d’autre passe-temps comme faire du bateau, du ski ou de la natation. Ma vie tourne autour des Raptors, dit Bhatia, propriétaire de trois concessions automobiles dans la région de Toronto, deux de Hyundai et une de Genesis. Quand je vais à un match, j’entre dans une autre zone. Je suis au septième ciel.»

«J’aime arriver une heure avant le match, voir l’échauffement et cerner qui je pourrais taquiner, ajoute le sikh. Et je passe beaucoup de temps avec des jeunes de toutes les origines (des mots d’encouragement, une photo, etc.). Je suis privilégié, je vis aisément. Dieu est bon envers moi. Maintenant je veux partager, je veux inspirer les jeunes. Leur montrer que si je peux réussir, c’est possible pour eux aussi.»

Natif de l’Inde, Bhatia est arrivé au Canada en 1984. N’arrivant pas à trouver du travail comme ingénieur mécanique, il a décroché un boulot comme vendeur d’autos, gravissant ensuite les échelons.

Bhatia met sa renommée à profit au-delà des frontières. Il est ambassadeur d’une campagne de Vision mondiale ayant comme but de bâtir des toilettes pour les filles dans des écoles en Inde. Une partie du projet consistait à bâtir 60 toilettes dans 20 écoles.

«Ça devrait être complété avant la fin de l’année, dit Bhatia. Je me suis rendu sur place et j’ai constaté que les commodités sont très bien bâties. J’ai aussi pu voir à quel point elles sont bénéfiques. C’est ce qui me donne le plus de satisfaction dans la vie, à moi et à ma famille.»

Également philanthrope à Toronto, le ‘Superfan’ voyage passablement, ayant supporté son club dans plusieurs villes aux États-Unis. Il était à Vancouver pour un match des Raptors à la fin septembre et cette saison, il prévoit aller les encourager à Charlotte, à Philadelphie et en Californie.

Jadis victime de préjugés et de propos racistes, Bhatia veut créer des ponts entre les cultures. Il y a 16 ou 18 ans, il est allé dans un magasin pour faire réparer son téléphone. Un autre client est entré et a présumé qu’il était un chauffeur de taxi.

«Je ne me suis pas fâché contre cette personne. Mais ce jour-là, j’ai décidé que je devais trouver un moyen d’être un rassembleur, de faire découvrir aux gens qui sont les sikhs, dit Bhatia. Je suis heureux de pouvoir dire qu’un long bout de chemin a été parcouru.

«Au Scotiabank Arena, ce sont les Nations unies du basket, ce qui était mon rêve: tout le monde uni dans l’amour et le respect des autres, à partager la passion du basketball.»

Chaleureux et généreux, le partisan numéro 1 des Raptors affectionne grandement ceux qui gravitent autour de son sport favori.

«J’aime profondément les joueurs de basket. À l’embarquement à l’aéroport (le 10 octobre), il y avait l’équipe de l’Université Brock. Les gars sont venus jaser avec moi, et ça m’a accroché le sourire au visage pour toute la journée. Ce n’est pas tout le monde qui va atteindre la NBA, mais le sport enseigne la discipline et le travail en équipe. On gagne en équipe et quand un membre de l’équipe trébuche, on tend la main pour l’aider à se relever.»

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